your ass belongs to me now

chapitre one Il regarde son père d'un air estomaqué. Il est incertain de comment réagir, de s'il doit rester ou fuir. L'homme possède un rictus malsain sur ses lèvres alors qu'il a porté le coup fatal à la femme, qui a hurlé pendant des heures. Et lui, Tristan, trop apeuré, est resté là comme une brebis sans défense. Il n'a pas été assez courageux pour sauver cette demoiselle, il n'a pas su se lancer devant elle pour lui éviter une mort certaine. Il est figé devant son père, devant la violence, devant le sang qui s'écoule abondamment du macchabée devant lui. Il a envie de vomir, mais il se retient – que fera son père s'il démontre une moindre marque de faiblesse? « Tu vois, ça, Orion? » La voix enragée de son père le fait frémir, et il hoche sa tête, incapable de parler, la voix mourrant dans sa gorge dès qu'il tente la moindre chose. « C'est de ta faute. Parce que tu m'as désobéi, parce que tu m'as fait honte. Tu as fait honte à toute ta famille, à la mafia. » Depuis deux semaines qu'il est au courant, Tristan. Deux semaines qu'il sait que son père fait partie de la pire organisation irlandaise qui soit. L'homme le regarde et le pousse. « Tu vas me répondre, petit con? » La violence de ses propos et leur intonation le sort de sa torpeur. « Je suis désolé... Je, je ne voulais pas... » La voix tremblante de l'adolescent fait rire le parrain, le chef. Le jeune homme se fait giffler violemment par son père et un coup au ventre suit. Cramponné sur le sol, il tombe en chignant. « Arrête de pleurer comme une gamine, Orion. » La pire de toutes les sensations, la pire de toutes les expériences qu'il a eu en quinze ans de vie. Mais ça ne s'arrête pas là. Les coups s'enchaînent et les bleus, le sang apparaissent. Et Orion subi sans rien dire parce qu'après tout, tout est de sa faute.

chapitre two Il regarde les flammes de loin. Elles emportent tout ce qu'il a autrefois connu, son ancienne vie, son ancienne identité. Pour faire croire à sa mort, il est allé loin. Il a brûlé sa maison, il a fait passé l'incendie pour un accident. Il a jeté ses vêtements au feu, toutes ses possessions. Accident électrique, qu'il entend les autorités dire au loin. Sa mère pleure toutes les larmes de son corps mais son père est impassible devant la nouvelle. Il ne laisse derrière lui que le méandre d'un souvenir, et le lendemain matin, il s'envole pour Brisbane, avec une nouvelle identité et l'aide des policiers locaux. Il a donné le nom de son père et de son organisation aux autorités, et lui, il repart en paix, protégé par les flics.
Il s'embarque dans l'inconnu, et il chavire aussitôt qu'il arrive en Australie. Il commence par tenter de se trouver un boulot, mais ça ne tourne pas comme il l'aurait aimé. Il vit dans la rue un moment, il est sale, il vend de la dope pour s'en sortir. Il ramasse des fonds, et il boit un peu trop. La vodka pure, à coup de grandes goulées. Il s'en fout, de ce qui adviendra. On le croit déjà mort de toutes façons.
Mais il se range, il amasse de l'argent pour l'école, l'université. Il applique, il réussit à décrocher une belle bourse. Mais cette dernière s'épuise vite ; ça coûte cher, d'étudier.

Il vit sa nouvelle vie, mais il ne s'attendait pas à croiser un de ses anciens amis sur le campus. Un ami qui le croyait mort jusqu'à maintenant, un ami à qui il aurait confié sa vie, mais qu'il a trahi. Tristan, il s'en fiche un peu, il se dit que ça se tassera, que leurs guéguerres passeront. Mais c'est plus compliqué, tellement plus compliqué que ça. En attendant, il attend. Il attend de voir ce que la vie lui réserve.