tu passais la porte du diner sans trop savoir à quoi t’attendre. on en parlait beaucoup de ce fameux diner, alors tu t’étais senti obligé d’y faire un tour, histoire de savoir si tout ce que l’on disait était vrai. tu observais la décoration, ça allait, elle était sympa. c'était pas vieux et étrange. tu observais les clients qui riaient et souriaient comme si tout allait bien, comme si le monde était parfait. et toi, t’étais là avec cette figure si sinistre, ce regard qu’on n’osait pas croiser. tu t’asseyais, observant encore et encore les alentours. une voix féminine te tirait de tes pensées. tu fus surpris et surtout, incapable de prononcer quoique ce soit. t’avais peut-être l’air d’un idiot, mais tu ne pouvais rien y faire. t'étais pétrifié, les yeux écarquillés. t’avais eu sacrément peur. aussi peur que quand ton père te criait dessus. ça, tu pouvais pas oublier. ça resterait dans ta tête à jamais, te hantant pour l’éternité. tu fixais la jeune femme, gêné, cherchant tes mots. tu jetais un coup d’œil juste pour voir si des gens te regardaient. ce n’etait absolument pas le cas. tant mieux, sinon, tu serais probablement parti très vite. t’aurais dû demander à leo de venir avec toi, tu te sentais très seul tout d’un coup, brusquement. tu reportais tes yeux sur la jeune femme, très gêné.
   

@Jamie Davis

Tu déposais les milkshakes face aux deux amoureux assis dans un coin de ton diner, loin des regards indiscrets et tu leur souriais, attendrie. Ça te rappelais ta jeunesse, tes quinze ans, lorsque tu sortais avec ce beau sportif et que vous passiez des heures entières chez le disquaire, ou au diner de ton quartier, fermé depuis bien longtemps maintenant. Tu leur laissais la note, avec une petite ristourne, car ils étaient jeunes, beaux, et qu'ils venaient souvent chez toi. Ça te plaisait, qu'ils aient fait de ton lieu, ton espace, un lieu fétiche, symbole de leur relation, ça te touchait. Tu revenais derrière le comptoir avant de lever les yeux vers un jeune homme, blond, aux fausses allures de Draco Malefoy, et tu souriais en coin avant de prendre une carte sur le comptoir et te diriger vers lui. « Bonjour. Je vous laisse réfléchir ou vous savez déjà ce que vous voulez ? » Un grand sourire apparaissait sur ton visage, mais tu te figeais légèrement lorsque tu remarquais le regard perdu du jeune homme, qui avait l'air d'avoir eu peur de toi. « Tout va bien ? Je pense qu'un milkshake à la fraise pourrait convenir, ou un bon chocolat chaud. Avec beaucoup de chantilly. » Tu riais légèrement, tu ne voulais pas mettre mal à l'aise le jeune homme, au contraire. Alors tu faisais ce que tu savais si bien faire, te vendre, vendre tes produits avec l'humanité qui te qualifiait si bien. Quelque chose chez ce jeune homme te dérangeait, pas chez lui personnellement mais il dégageait une sorte de fragilité qui te touchait. Tu voulais en apprendre plus mais tu n'avais pas le droit d'être trop invasive non plus.

tu soupirais, exaspéré de toi même. t’avais l’air d’un enfant apeuré, mais ça t’y pouvais rien. c’était des séquelles comme tu l’avais si bien appris en psychologie. séquelle qui ne s’en iront jamais, séquelles éternelles. t’étais un peu curieux et c’était pour cela que tu avais décidé de faire un tour dans le diner. ce fameux diner. tout le monde en parlait, et tu voulais voir si ils disaient vrai. lorsque tu entrais, tu jetais un coup d’œil autour de toi. tu t’asseyais lorsqu’un jeune femme t’interpella. tu fus surpris, et tu la regardais ne sachant pas trop quoi répondre. bonjour. Je vous laisse réfléchir ou vous savez déjà ce que vous voulez ? tu bloquais, tu ne savais vraiment pas quoi répondre. t’aurais du venir avec leo. tout va bien ? je pense qu'un milkshake à la fraise pourrait convenir, ou un bon chocolat chaud. avec beaucoup de chantilly. tu esquissais un sourire. euh oui, très bonne idée, je vais prendre ça. tu te sentais vraiment mal à l’aise. pourtant, elle n’avait pas l’air méchante cette personne. loin de là. t’avais tout simplement du mal à faire confiance aux gens, encore plus à ceux qui n’était pas dans ton cercle d’amis. tu observais la salle et les clients. eux ne semblaient pas avoir ce problème, ils souriaient, riaient, pendant que toi tu étais là, à te méfier de beaucoup de monde. tu soupirais encore, déçu de toi même. peut-être qu’au fond, ton père avait raison. peut-être que tu saurais jamais rien faire. peut-être que t'étais pas digne d’etre un everton. c’est flou dans ta tête, tu ne sais plus quoi faire.
   

Le blond te regardait, de ses deux grands yeux bleus et tu lui souriais doucement. Il avait l’air encore plus perdu qu’à son arrivée. Il répondait positivement lorsque tu lui proposais un chocolat chaud avec de la chantilly, et tu te rendais à nouveau derrière ton comptoir pour préparer le breuvage chocolaté. Tu mélangeais du véritable chocolat en poudre au lait bouillant que tu versais dans un grand mug, ajoutant même quelques guimauves, et une bonne dose de chantilly. Le supplément, il était pour toi, quelque chose chez ce jeune homme te donnait envie de faire un peu plus qu’un simple chocolat. Tu avais l’impression de te reconnaitre en lui, mais tu ne savais pas encore exactement pourquoi. Tu retournais vers lui, déposant le chocolat chaud face à lui et tu allais prendre la commande d’un nouveau client, avant de faire passer la commande en cuisine pour que Cat s’en occupe. Tu glissais un regard discret vers le jeune homme et tu revenais vers lui, t’installant face à lui. « Il est bon ? » demandais-tu en désignant le chocolat d’un coup de menton. Tu laissais le jeune homme répondre et hésitant quelques instants, tu finissais par te rapprocher légèrement. « Est-ce que tout va bien ? Je peux t’aider ? » Tu étais passée du vouvoiement au tutoiement, de façon naturelle, c’est alors que ton regard glissait sur le coup du jeune homme où tu pouvais distinguer une cicatrice de forme ronde, qui te rappelais fortement des mauvais souvenirs. Tu te pinçais les lèvres, tu comprenais rapidement de quoi il s’agissait et tu décidais de ne plus lâcher ce jeune homme avant que tu ne l’aies aidée. « Je m’appelle Jamie. » C’était peut-être mieux de commencer de cette façon là, et d’y aller doucement.

tu n’avais pas pu résister. le chocolat, c’était un peu le truc que tu préférais dans ce monde de brutes. alors t’avais accepté la proposition de la jeune femme, sans même regarder si tu avais de l’argent. c’etait risqué de rester ici d’un côté. t’avais pas fais attention et s’en t’en rendre compte, tu avais laissé ton cou à découvert. d’habitude, tu mettais seulement des cols roulés. sans t’en rendre compte, tu appelais à l’aide. les cicatrices visibles. tu soupirais, nerveux. et si quelqu’un le remarquait ? non, non, non. pas possible, pas envisageable. la jeune femme blonde revint et te servit ton chocolat avant de s’assoir en face de toi. tu esquissais un sourire avant de commencer à le boire. il est bon ? tu acquiesçais. il est très bon. je pense que je reviendrai. tu la regardais, intrigué. c'était rare que quelqu’un se préoccupe de ce que tu pensais. ça te fis sourire doucement. est-ce que tout va bien ? je peux t’aider ? tu haussais les sourcils, tout allait bien, évidemment, forcément. oui ça va. tu répondais froidement, gêné que l’on te pose une question de ce genre. on t’avait toujours dis de te taire, alors c’est ce que tu faisais. depuis longtemps, trop longtemps. je m’appelle jamie. ah cette jeune femme avait un prénom. et un joli prénom en plus. tu pouvais enfin mettre un prénom sur son visage. c'était un peu moins flou. tu te demandais pourquoi elle te disait ça. peut-être que jamie avait pitié de toi. t’en voulais pas de cette pitié, d’aillleurs tu ne voulais rien. d’accord. je m’appelle solal alors. ta réponse était brève. peut-être qu’apres ça elle te laisserait tranquille. tu regardais aux alentours. pas de sœur, ou de connaissance en vue. tant mieux, il fallait donc en profiter. c'était rare que tu sois dans un lieu publique. parce que ton père te hantait. encore et encore.