À la fin de la matinée t'étais rentré en vrac, t'avais déposé tes affaires à la va vite sur ton lit. T'as même pas pris le temps de parler à tes colocs de chambre. Trop préoccupé par l'idée que t'avais une sorte de rendez-vous dans moins d'une heure. Enfin tu savais pas si tu pouvais appeler ça comme ça. Un rencard. À moins que ce ne soit qu'un simple café de pardon, m'enfin. T'étais pris d'une certaine hâte mais aussi d'un peu de crainte. De crainte par peur que ça se passe mal et de hâte parce que tu savais que ça allait te faire du bien. T’apaiser entièrement la conscience. Par rapport à l'autre soir où tout à faillit basculer. Ça te paraissait étrange d'être aussi pressé, tu comprenais pas tout à fait. Tu quittais ta chambre comme une furie, tu prenais même pas le temps de te regarder une dernière fois dans la glace. T'avais l'air d'un gamin qui se réveillait le matin de noël. Enfin, t'étais assez à la bourre comme ça. C'était facile de remarquer ton enthousiasme et ton stress. Tu enfourchais ta bécane avant de démarrer. Tu quittais le parking de l'université pour finalement te poster à l'entrée en attendant calmement Billie. Tu retirais ton casque avant de le poser sur le réservoir face à toi. T'attrapais ton téléphone dans ton cuir pour t'adonner à quelques activités que toutes les personnes du campus avaient l'habitude de faire. Traîner sur les réseaux sociaux. Tu likais quelques photos sur instagram, tu répondais à quelques uns de tes snaps, tu partageais un peu de contenu sur facebook. Bref, agréable routine. Tu relevais les yeux de ton écran de temps à autre pour vérifier si une jolie brune n'était pas apparue dans ton champ de vision entre-temps. Tes yeux se rivaient à nouveau sur ton écran alors que tu regardais l'heure. Finalement, t'étais plus en avance qu'en retard. Tu lâchais un énorme soupire, soûlé de toi-même. Soûlé d'avoir voulu faire les choses trop vite. Trop bien. Ton regard se relevais presque tout seul lorsque tu vis la brune arriver plus loin. Tu glissais à l'aveugle ton portable dans la poche de ton cuir avant de te redresser sur le siège de ta bécane. Tes yeux ne la quittaient pas alors qu'elle se rapprochait petit à petit de toi jusqu'à te faire face.

Tu n’avais clairement qu’une seule et unique chose en tête. Le café avec Caleb. Rien que d’y penser, ça te faisais sourire, ça te mettais de bonne humeur ce qui était vraiment rare. C’était probablement un simple café de pardon, juste comme ça, mais tu savais déjà que tu allais passer un bon moment. Et puis, comme ça, ça te ferait aussi oublier la blonde. Tu revoyais la scène parfois et tu n’avais qu’une envie, lui crier dessus à ton tour. Mais non, c’était vraiment pas une bonne idée. Parce qu’elle ne se laisserait pas faire. Elle s’appelait hayley. T’avais enfin un prénom à mettre sur ce visage que tu détestais tant. Dès la fin de tes cours, t’avais foncé dans ta chambre, essayant de te rendre présentable, d’enlever ces affreuses cernes bleutées. Tu n’en avais pas parlé à tes amies, ni à personne de ce café. T’en avais pas envie, tu voulais garder ça pour toi, comme si c’était quelque chose que toi seule pouvais comprendre. Lorsque caleb t’en avait parlé, t’avais pas pu refuser. C’était comme impossible. D’un côté, évidemment tu aurais voulu ne pas accepter et froncer les sourcils en le voyant, et de l’autre, t’en avais follement envie. La réponse a été rapidement choisie. Tu avais choisi le bon côté, ça allait te permette de passer un moment avec lui. Tu jetais un très rapide coup d’œil à ton téléphone. Plus que dix minutes avant l’heure fatidique. Tu prenais une grande inspiration avant de te diriger vers le lieu de rendez-vous. Tu marchais lentement, essayant de te vider la tête. Rapidement, tu l’aperçus. Caleb. Tu t’approchais, out sourire. « Salut. Ça va toujours ? » Tu souriais encore, l’observant. « j'espère que t'as pas peur des motos, hein. » Les paroles du brun résonnèrent dans ta tête. Oh non, t’en avais pas peur. Rien à craindre de ce côté là. T’écarquillerais peut-être les yeux de temps en temps. C’est tout. « Belle moto dis donc. » T’avais peut-être l’air d’une idiote à sourire sans arrêt, mais tu ne pouvais pas t’en empêcher. Tu jetais un coup d’oeil aux alentours, histoire de vérifier qu’il n’y avait pas de chevelure blonde dans les parages. Ce n’était pas le cas. c’etait peut-être pour ça aussi que tu avais accepté. « Alors, on va où ? » Simple curiosité.

T'étais confortablement installé sur ta bécanne depuis une bonne poignée de minutes. Ton regard était fermement posé sur l'écran de ton téléphone alors que tu faisais un tour sur tout les réseaux sociaux sur lesquels t'étais inscrit depuis des mois, voir des années. Même si t'étais concentré sur ce qui s'affichait sur ton écran et ce qui défilait sous la pression de tes doigts, tes pensées restaient focalisées sur la seule et unique chose que t'avais en tête depuis que t'avais quitté ton cours de photographie. Le café que t'avais proposé à Billie et qui, contre toute attente, avait accepté. Tu réagissais à tout et à n'importe quoi en même temps sur les réseaux, sans trop faire attention à quoi que ce soit. Tu relevais la tête presque inconsciemment et tes yeux se posaient sur la jolie brune qui arrivait en face de toi. Billie. Tes yeux ne se détachaient pas d'elle. Autant dire que quelques instants plus tôt, c'était ton téléphone qui attirait ton attention, maintenant, c'était Billie que tu fixais fermement. Un sourire étirait tes lippes au fur et à mesure qu'elle s'avançait vers toi. Sûrement que t'étais sûr et certain que t'allais passer un bon moment avec elle. Jolie créature qui s'était enfuite après minuit à cause d'un incident l'autre soir. Cendrillon dans l'apparence mais Rebelle dans l'âme. Tu savais que t'avais besoin de ce café pour passer totalement l'éponge sur cette histoire. Elle s'approchait de toi, tout sourire. Et autant dire que ton sourire à toi aussi ne quittait plus tes lèvres. « Ça va, disons que j'suis rassuré. Je te cache pas que j'avais peur que tu viennes pas. » tu rigolais nerveusement. À vrai dire tu disais ça ironiquement. L'idée t'avais traversé l'esprit un moment mais tu t'étais dis que si elle avait accepté et que la fin du cours s'était passée aussi bien, vous alliez forcément laisser place à ce rendez-vous. T'avais les mains moites, tu stressais un peu. Disons que tu faisais moins le malin que ce matin, maintenant que le moment était arrivé. « Et tu as l'honneur de pouvoir grimper dessus; sur cette belle moto. Sache que c'est vraiment rare que j'laisse quelqu'un grimper sur ce bijoux. ». Tu souriais en l'observant. Ta moto c'était vraiment ton bijoux et c'est vrai qu'il fallait être une sorte de privilégier pour pouvoir grimper dessus. « Tiens prends ça. Je sais que c'est pas très classe mais niveau sécurité c'est le top, crois moi. ». Tu lui tendais ton casque avant de lui faire signe de grimper. Autant partir le plus vite possible pour profiter au mieux de ce café après tout. « Pour aujourd'hui on ira au Treehouse Café. J'connais pas l'endroit pour tout te dire, j'suis pas doué en ce qu'il s'agit de planifier des rendez-vous ». Tu souriais encore, toujours. Tu enfourchais finalement ta bécanne et tu mettais le contact. Tu tournais la tête une dernière fois vers Billie. « Prête mademoiselle ? ». Tu souriais fièrement, bêtement. Tu savais très bien qu'elle avait pas froid aux yeux Billie alors ta question n'attendais pas forcément de réponse. Tu démarrais finalement et vous filiez contre le vent. Déterminés à bien profiter de cette journée. Votre journée.

T’avais peur d’être en retard. Tu jetais des coups d’œil rapides à ton téléphone, soupirant. Tu maudissais tes jambes de ne pas pouvoir avancer plus vite. Tu bousculais quelques personnes, avant de lever les yeux au ciel. Rapidement, tu l’aperçus. Lui, qui occupait tes pensées sans arrêt depuis un certain moment déjà. Caleb. T’avais son nom dans la tête, comme une chanson dont tu ne pouvais plus te passer. Mais jamais tu ne l’avouerais non. Personne ne le saurait, et c’était probablement mieux comme ça. Parce que tu n’étais pas sure que la blonde en serait ravie si elle l’apprenait. Tu paraissais sûre de toi, mais tu doutais souvent, à ton grand désarroi. Actuellement, tu n’avais qu’une chose en tête, le café. Tu y avais penser toute la journée. Tu t’approchais doucement de Caleb, le saluant. « Ça va, disons que j'suis rassuré. Je te cache pas que j'avais peur que tu viennes pas. » Tu souriais, un peu étonnée. Ce n’était pas vraiment ton genre de lâcher les gens sans rien dire. «Tu sais très bien que j’pourrais pas te faire ça ! » C’était vrai, tu n’aurais pas pu le faire. T’en serais totalement incapable.  Tu souriais encore, plongeant tes yeux dans les siens. Finalement, tu avais stressé pour rien, tu savais déjà tout allait bien se passer. « Et tu as l'honneur de pouvoir grimper dessus; sur cette belle moto. Sache que c'est vraiment rare que j'laisse quelqu'un grimper sur ce bijoux. » Tu esquissais un autre sourire, lui lançant un regard de défi. « Je me sens chanceuse maintenant. » T’arrêtais pas de sourire, ce café t’avait mise de bonne humeur. Tu regardais sa moto, elle était vraiment sympa. Tu n’y connaissais pas grand chose mais tu trouvais qu’elle dégageait un truc. « Tiens prends ça. Je sais que c'est pas très classe mais niveau sécurité c'est le top, crois moi. ». Tu acquiesçais avant d’enfiler rapidement le casque. Caleb te fit signe de grimper et c’est ce que tu fis. Tu lui demandais où il vous emmenait. « Pour aujourd'hui on ira au Treehouse Café. J'connais pas l'endroit pour tout te dire, j'suis pas doué en ce qu'il s'agit de planifier des rendez-vous » Tu souriais, cet endroit tu le connaissais bien. Tu l’aimais bien d’ailleurs, avec toutes ces plantes, le Treehouse Café était calme et simple, mais parfait. Tu jetais un coup d’œil aux alentours. « Prête mademoiselle ? » « Je suis toujours prête ! » Caleb démarra et tu souriais encore. Ce café, tu l’avais attendu toute la journée. Maintenant, il était là et tu allais en profiter. Coûte que coûte, contre vents et marées.

Ton téléphone dans les mains, tes doigts qui glissaient contre l'écran et ton regard qui se perdait dans les pixels qui composaient ton écran. T'étais là à attendre, assis sur ta bécane, l'arrivée de cette jolie brune qui te faisais te sentir différent depuis un bon bout de temps maintenant. Elle éveillait certaines choses en toi qui étaient plongées dans un sommeil depuis longtemps. Tu te l'avouais à toi-même mais ce que tu pensais de Billie ne sortirait probablement jamais de ta bouche. Parce que tu gardais en tête que ton cœur était déjà pris par Hayley. Enfin une partie, vu l'état de votre relation actuellement. Tu relevais la tête et ton regard se posait sur elle, Billie, alors qu'elle s'avançait vers toi. Presque automatiquement tu souriais alors que son prénom résonnait dans ta tête. Elle te saluait lorsqu'elle arrivait à ta hauteur et rien n'arrivait à faire disparaître le sourire qui s'était dessiné sur tes lèvres. Tu lui répondais que t'avais eu peur qu'elle ne vienne pas. Qu'elle te laisse en plan. « Tu sais très bien que j’pourrais pas te faire ça ! ». Tes joues s'étiraient à nouveau. Ses mots te faisaient du bien. Ils te flattaient presque. « Tu peux pas savoir à quel point ça me rassure. ». Ton regard croisait le sien. Ses yeux manquaient de te pétrifier sur place alors qu'ils plongeaient dans les tiens. Ses pupilles se déformaient légèrement et son regard devenait clairement un regard de défi. T'aimais beaucoup quand elle arborait cet air avec toi. Tu savais qu'elle avait peur de rien Billie. « Je me sens chanceuse maintenant. » Toi comme elle vous n'arrêtiez pas de sourire. T'avais presque oublié ce qui s'était passé ce matin en cours de photographie. Tu profitais de l'instant. « Peut-être que c'est moi qui devrait me sentir chanceux d'avoir une jolie miss à l'arrière de ma bécane. » Ton sourire s'élargissait encore légèrement alors que t'avais prononcé ces mots inconsciemment, c'était presque sorti tout seul. Tu lui tendais finalement ton casque. Tu préférais qu'elle le porte elle plutôt que toi. Tu l'observais alors qu'elle l'enfilait et qu'elle grimpait derrière toi. Tu lui indiquais ensuite où est-ce que vous alliez après qu'elle t'ai posé la question. T'en profitais aussi pour démarrer ta bécane alors que tu te réinstallais sur ton siège. « Je suis toujours prête ! ». Tu démarrais presque immédiatement après ses mots et vous filiez contre le vent en direction du Treehouse Café. Même pendant le trajet tes lippes ne se décontractaient pas. T'étais trop impatient d'y être et de profiter de ta journée avec elle. Rien qu'elle. Billie.

Le cœur qui bat à mille à l’heure, un grand sourire, les yeux qui le cherche du regard. Lui, le brun, celui que t’as dans la tête du matin au soir. Tu t’avançais vers Caleb tout doucement, avant de le saluer et de sourire, pour la énième fois. Ce café, tu y avais pensé toute la journée. Parce que tu allais passer un moment seule avec lui, face à face, sans risque de la blonde débarque. Tant mieux, tu te serais probablement emportée. Et tu aurais aussi sûrement fait fuir Caleb, ce que tu redoutais un peu. Ton sourire ne te quittait plus, tes yeux brillants observant Caleb, un peu trop même. T’arrivais plus à détacher ton regard de son visage et tu plongeais tes yeux dans les siens un court instant. Instant qui te parut durer des heures, comme si le temps était en pause, comme si il n’y avait rien autour, comme si vous étiez seuls au monde. Tu te sentais presque un peu gênée, et tu détournais la tête un moment, te sentant rougir. Tu observais les autres étudiants et reconnut quelques personnes que tu connaissais.  « Tu peux pas savoir à quel point ça me rassure. ». Tu lui adressais un grand sourire. Tu ne pouvais pas t’empêcher. Ce café allait totalement remplacer l’histoire de l’autre fois dans ta tête. Tu n’y penserais plus. Du moins, tu essayerais de ne plus y penser. C'était du passé, il fallait laisser place à l’avenir comme disaient tes géniteurs. Tu frémissais à cette pensée, et te reconcentrais sur le café. Tu observais d’un oeil curieux le bijoux de Caleb, c’est à dire sa moto. Tu n’y connaissais pas grand chose, mais tu la trouvais pas mal. Elle dégageait un je-ne-sais-quoi que t'appréciais. Tu lui disais que tu te sentais chanceuse, tout le monde n’avait pas le privilège de monter sur cette moto. C'était vrai. D’ailleurs, tout ce que tu disais au brun était vrai. C'était sûrement la seule personne à qui tu n’avais jamais menti. Caleb t’écoutait, c’était assez spécial. Assez spécial pour que ce ne soit pas vraiment clair. C'était flou. « Peut-être que c'est moi qui devrait me sentir chanceux d'avoir une jolie miss à l'arrière de ma bécane. » Ses mots te firent sourire. Peut-être en effet. Mais peut-être que finalement c’était toi qui était vraiment chanceuse. T’allais prendre un café avec Caleb, il s’était excusé pour la dernière fois, pas de doute, c’était toi la chanceuse. Il te tendais son casque et tu l’engilais assez rapidement. Il démarra, t’observais le paysage, les bâtiments qui défilaient, tout en pensant à ce qui allait se passer par la suite. Tu avais hâte de savoir comment ça allait se passer, comment ça allait évoluer. Parce que l’avenir est fait de mystère et de choses incertaines.

Tu l'observes enfiler ton casque alors qu'elle se tient face à toi. Un grand sourire anime ton visage et tes yeux ne quittent pas une seule seconde sa silhouette. C'est limite si tes yeux ne pétillaient pas d'admiration face à cette jolie créature. Billie. Billie qui hantait tes pensées jours et nuits. Celle à qui tu pensais en pleine nuit et parfois la journée. Celle que t'espérais croiser tous les jours sur le campus sans raison bien précise. Celle à qui t'avais pensé toute la matinée en ayant simplement l'envie de passer la journée avec elle. T'avais l'impression de te prendre des décharges quand elle posait ses yeux dans les tiens. T'attardais ton regard sur ses lèvres. Sur son sourire si joliment dessiné qui s'offrait à toi alors que tu lui disais que t'étais rassuré qu'elle t'ai pas posé de lapin. Tu te redressais sur ta bécane en lui tendant ton casque. Tu préférais assurer sa sécurité plutôt que la tienne. Tu lui faisais signe de monter et finalement tu démarrais alors qu'elle s'installait derrière toi. Tu prenais la route comme si c'était pour toi un terrain de jeu. Ton terrain de jeu. T'aimais l'air frais qui frappait ton visage. T'aimais cette sensation de te battre contre le vent. Mais à ce moment là y'avait autre chose que t'appréciais. C'était la brune assise derrière toi, sur ta bécane, les cheveux dans le vents. Tu frissonnais à cette pensée même si tu savais très bien qu'il fallait que tu te ressaisisses. Mais le charme naturel de la brune te troublait. Elle te troublait. Y'avait pas à dire mais Billie te faisais considérablement changer. Négativement ou positivement, t'en avais rien à faire. Tout ce qui t'importait pour l'instant c'était de savoir comment tout ça allait se finir. Comment ça allait se passer. Entre toi et elle. Entre vous. En attendant votre relation était passée d'un dérapage à quelque chose de complètement flou. Tu réfléchissais trop pendant le trajet. Quand t’aperçus le Treehouse au loin, tu t'échappais de tes pensées. Tu les virait le temps d'un instant. Tu te garais devant le café et tu descendais de ta moto. Tu tendais ta main à Billie pour lui donner un coup de main. « Attends, j'vais t'aider à descendre. C'est souvent embêtant ce genre de trucs avec les bécanes. » Tu l'observais alors que tu lui adressais un sourire franc. Tu l'aidais aussi à se débarrasser de son casque. Enfin, de ton casque plutôt. Vous vous dirigez finalement vers l'entrée du café. Tu lui ouvrais la porte et lui tenais pour qu'elle puisse entrer. Parce que oui, monsieur connaissait la galanterie. L'endroit était spacieux, chaleureux. Finalement pour une sorte de premier rendez-vous, t'avais bien choisi le lieu de réception. Vous vous installiez dans un coin du café, sur une sorte de banquette qui donnait une vue sur les autres tables et sur le comptoir à l'accueil. « J'espère que l'endroit te plaît... Personnellement j'ai jamais mis les pieds ici. Tu crois que c'est l'idéal pour un café de pardon ? » Ton regard se posait finalement sur Billie et ton sourire ne s'était pas détaché de tes lèvres alors que tu lui envoyais ces mots d'un air taquin. Tu savais pas comment ça allait finir cette histoire mais il était clair que Billie avait une certaine importance à tes yeux que tu refusais de t'avouer. T'agissais avec elle comme avec personne d'autre. Comme si elle était une perle rare à tes yeux finalement. Ta perle rare à toi, qui sait.

Un grand sourire sur le visage, tu te dirigeais vers le brun. Tu avais pensé au café toute la journée, le temps passait trop lentement à ton goût. Tu enfilais le casque que Caleb t’avais passé, avant qu’il démarre sa moto. Tu souriais encore, ça t’étonnais, ce n’était pas ton genre. Le brun te faisait sourire, tout simplement, et c’était bien le seul. Il était différent. Tu savais très bien qu’il y avait un truc entre vous. Peut-être de l’amitié, peut-être plus ou peut-être moins mais il y avait quelque chose. Quelque chose que tu n’arrivais pas à expliquer, quelque chose qui te rendait heureuse. C'était très flou. T’observais Caleb. Ah ses beaux yeux verts, t’en avais souvent rêvé. Tu avais souvent son prénom dans la tête, trop souvent. Tu n’arrivais plus à t’en défaire, t’en étais prisonnière. Mais tu t’en fichais, peu importe. Il te troublait, plus que quiconque. Tu n’avais jamais ressenti ça, c'était nouveau et intrigant pour toi. Caleb démarra sa moto. Le trajet dura un petit moment, peut-être dix minutes, tu avais totalement perdu la notion du temps, trop concentrée à observer le beau visage du brun. T'étais plongée dans tes pensées, ne faisant plus attention au paysage qui défilait. Tu repensais à Hayley, et ton cœur se serra. Tu tournais la tête, essayant de penser à autre chose. Mais ça te hantais. Ton cœur se serrait de plus en plus, t’avais l’impression d’étouffer. C'était juste un café de pardon. Fallait que t’arrêtes de te faire des idées. Au fur et à mesure, c’était le chaos dans ta tête. T'étais totalement perdue. Tu fermais les yeux un instant, essayant de ne plus penser à tout ça. Essayant de ne plus penser à rien. Tu te reconcentrais sur le paysage et sur le brun. Tu voyais la devanture du Treehouse Café et Caleb se gara « Attends, j'vais t'aider à descendre. C'est souvent embêtant ce genre de trucs avec les bécanes. » Il t’aida à descendre et à te débarrasser du casque. Tu souriais, oubliant les mauvaises pensées qui t’avais envahies quelque secondes auparavant, te concentrant sur le moment présent. « Merci. » Tu observais le café, c’était la première fois que tu y allais. En même temps, ce n'était pas ton genre de faire le tour des cafés de Brisbane. Personne ne faisait ça, excepté les accros à la caféine. Caleb tena la porte pour que tu puisses entrer et lui souriais en guise de remerciement. Tu ne savais que dire, tu préférais graver ce moment dans ta mémoire pour pouvoir t’en souvenir éternellement. Le brun choisissait une table et tu t’y installais aussi. « J'espère que l'endroit te plaît... Personnellement j'ai jamais mis les pieds ici. Tu crois que c'est l'idéal pour un café de pardon ?  » Tu plongeais tes yeux dans les siens encore une fois. « C’est parfait, totalement parfait.  » Tu disais la vérité, même le mot parfait était trop faible pour qualifier ce que t’en pensais. Tu ne pouvais t’empêcher de contempler Caleb. Comme si c'était une œuvre d’art précieuse qui vallait des millions. T’aurais tout donné pour dire au brun ce que tu ressentais vraiment. C'était impossible. Ce n’était peut-être pas réciproque et ça t’effrayais.

Tu l'observais enfiler ton casque avant qu'elle ne grimpe derrière toi. Aussitôt tu démarrais et tes pensées partaient en fumée. Elles divaguaient, sur toi et ta relation avec Billie. Puis sur elle, juste sur elle. Sur la brune qui était assise derrière toi et qui hantait tes moindres pensées depuis quelques jours. Avec elle t'étais différent. T'étais pas le Caleb habituel qui s'en fout de tout, qui emmerde le monde et qui suit pas les tendances. Non, avec elle t'étais le Caleb intéressé, toujours souriant, comme un gamin qui ouvre les yeux pour la première fois et qui découvre le monde. Sauf que toi, le monde, tu le redécouvres. Grâce à elle. Parce que Billie elle te faisait ressentir des trucs que t'avais jamais ressenti. Un mélange entre de simples frissons et l'impression d'avoir des papillons dans le ventre. Elle imposait le trouble en toi. Elle te faisait douter de toi, elle te hantait. Tes yeux se plantaient sur la route alors que tu continuais à rouler. Les lignes blanches qui glissaient sous tes roues d'une seule et unique traite t'aidaient à rester dans le droit chemin. Et a ranger tes pensées sur le bas-côté aussi. Tu te garais finalement devant le Treehouse, avant d'aider Billie a descendre de ta moto. Tu la débarassais de son casque alors qu'elle te souriait. L'image de son sourire, tu l'avais en tête depuis les premiers cours de photographie que t'avais partagé avec elle. Tu tenais la porte du café pour la laisser passer devant toi, un sourire aux lèvres. Vous vous dirigez finalement vers une banquette au fond du café alors que Billie s'installait face à toi. Son regard venait à se planter dans le tiens alors que tu lui demandais si l'endroit était idéal pour ce genre de rendez-vous. Ce genre de rendez-vous qui ont pour but de se faire pardonner. En réalité, ce café avait une toute autre importance à tes yeux. Pour toi, c'était pas juste un moyen de te faire pardonner. C'était un prétexte simple pour pouvoir rattraper le temps perdu. Pour pouvoir être avec elle. Une serveuse avait remarqué votre présence et s'était dirigée vers votre table. « Bonjour les jeunes tourtereaux, est-ce que vous désirez commander ? ». Tu baissais les yeux vers Billie tout en souriant, amusé par le surnom que cette dame vous avez si gentiment attribué. « Pour moi ce sera un latte macchiato. Et toi, Billie ? ». Tu observais la serveuse noter ta commande sur son petit calepin alors que Billie faisait son choix de son côté. Une fois votre commande effectuée, la femme s'éloignait pour se diriger vers le comptoir. Ton regard se posait sur Billie une fois que la femme s'était éloignée. « Tu sais Billie... mine de rien je tiens quand même beaucoup à toi et j'pense que ce café c'est bien plus qu'un simple pardon à mes yeux. ». Le silence s'installait après tes mots. T'avais décidé de te confier, de dire ce que t'avais sur le cœur. Tu savais pas si tu venais de déraper ou si au contraire, t'avais bien fait.