My like would suck without you
Alban & Garett

Il y a des jours où il faut savoir rester au lit, où la malchance nous tombe dessus sans ménagement. C’est bien cette journée là que tu aurais aimé proscrire ou vivre dans ton lit. Celle-ci a mal débuté dès ton réveil où tu as manqué de te prendre la porte de ton armoire, restée ouverte probablement toute la nuit. La suite n’est que plus agaçante, ton ordinateur ne répond plus de rien, t’obligeant à y perdre ton précieux temps à trouver une solution. Rapidement, ta chambre se transforme en bloc opératoire à cœur ouverte. L’appareil est décortiqué avec minutie pour y déceler la moindre faille responsable de sa mauvaise santé. Tes opales repèrent rapidement l’anomalie, située au niveau de la carte graphique, abîmée, la raison est inconnue mais le constat est sans appel. Il te faut en racheter une. A l’aide de ton ordinateur portable, tu en commandes une, soupirant en remarquant le prix. Heureusement que tu n’as pas besoin de faire appel à quelqu’un pour l’installer. Auquel cas, le coût se verrait doubler. Être un geek a parfois des avantages, outre le fait que tu es considéré comme un ovni par la plupart des étudiants. Tous n’ont pas cette pensée, ils sont rares, mais tu sembles les avoir trouvés au sein de la fine équipe que vous formez. Ces gens t’ont accepté tel que tu es, avec eux, nul besoin de te cacher, tu t’es tellement lâché que tous sont au courant de ta vie sentimentale inexistante. Une belle gaffe qui te poursuivra longtemps et dont tu as hérité un surnom. Aujourd’hui, tu en ris tout simplement parce que tu sais qu’ils ne le disent pas méchamment. Leurs regards, sourires sont bienveillants. Ils t’entourent, ça te fait un bien fou, en eux, tu retrouves un peu un semblant de famille. Déambulant dans le couloir, ton sac sur une épaule, tu scrutes ton téléphone à la recherche du lieu du prochain cours. Ton emploi du temps n’est pas chargé, cette journée qui n’a bien démarré se finira rapidement. Enfin rien de moins sûr, ton corps est stoppé par celui d’un grand gaillard. Ce dernier peste, commençant à s’agacer. Sa carrure impressionnante ne te met aucunement en confiance, tu n’as qu’une seule envie : te cacher, fuir pour que personne ne puisse voir à quel point tu es mort de honte. « Je suis désolé. » T’imposer, tu as un mal fou face à ce type mesurant plus de deux mètres. C’est un sportif pour posséder une telle allure. En dépit de son physique, son intelligence ne doit pas valoir grand-chose. Dans son regard, l’on ne discerne rien, un vide de réflexion assez unique. Cette intelligence limitée est néanmoins compensée par son aura, ses poings pouvant te défigurer le visage. Sa main vient brusquement s’abattre sur ton sac que tu tiens, toutes tes affaires s’en échappent. Le bruit sourd attire les regards alors qu’il commence à rire. « T’es qu’un looser, la prochaine fois, je serai pas aussi gentil. »

@Alban McCallum

My like would suck without you
Alban & Garett

Tes opales s’écarquillent face à tes affaires, tombant lourdement au sol dans un bruit sourd, attisant tous les regards en ta direction. Tu te maudis d’avoir croisé le chemin de ce gorille à la cervelle amoindrie par ses muscles. Si tu pensais que la journée avait mal débuté, c’est désormais une certitude. Chaque pas que tu fais semblant être parsemé d’embuches, d’événements malchanceux qui ne font que t’agacer davantage. Un gringalet tel que toi ne peut rivaliser face à une armoire à glace, pourtant, de nombreux élèves osent lever le ton, ce dont tu es incapable. Si tu es doué dans tes études, il n’en n’est rien lorsque ça concerne les conventions sociales. Encore plus avec les femmes ou certains hommes. Ta vie sociale existe grâce à ton groupe d’amis qui te permet d’avoir des conversations plus ou moins normales. Ces derniers sont certes différents de toi mais ont su l’accepter, contrairement à cet inconnu te toisant du regard avec une fierté insolente. Les cahiers parsèment désormais le sol, ne faisant que représenter ton désespoir face à une telle provocation. Tu es certes habitué à être le bouc-émissaire, il n’empêche que cette situation ne peut plus durer, les autres sont-ils incapables de comprendre que tu peux avoir des centres d’intérêts différents ? L’alcool, les soirées, les filles ne sont aucunement ton quotidien contrairement à eux. C’est plutôt derrière un ordinateur que tu te sens le plus à l’aise. Cette constatation représente plus que jamais ta vie. Te baissant pour attraper tes affaires tombées, voilà qu’un autre bruit attire ton attention. Alban volant à ta rescousse et dans son élan plaque l’abrutit contre les casiers. Ce geste d’une rare violence est étonnant venant de lui, souvent d’un calme olympien. Il use plutôt des mots pour se faire entendre et non d’une quelconque forme de violence. Ton ami parvient à raisonner l’inconnu qui part, probablement frustré de ne pas avoir pu répliquer. Dans ta tête, tu te maudis encore plus d’être incapable de te défendre. Cette timidité maladive cause bien des maux, s’empirant avec le temps, bien qu’heureusement tes proches contribuent à l’apaiser. Tes lippes s’étirent pour former un sourire sincère. « Merci Alban. » Comme ferait un grand frère, tu ne peux que le gratifier pour t’avoir tiré de ce mauvais pas. Ton sac désormais rempli, tu te redresses, en même temps que lui. « Ouais, t’inquiètes, t’es arrivé au bon moment. » Un haussement d’épaule, tentant de minimiser cet incident. « Et toi alors, comment ça va ? » Alban fait partie de la bande, vous n’avez pas eu des débuts faciles. La froideur du jeune homme t’effrayait. Le temps et la patience ont finalement œuvré et vous voilà amis et fiers de l’être.

@Alban McCallum