story of my life

chapitre one BORN HIPPY
Madeline Mullins n'est pas née à l'hôpital, ni même dans une clinique. Elle est née dans une caravane. Il n'y avait pas de père pour tenir la main de sa mère. Il n'y avait pas de docteur pour s'occuper de la délivrance. Pas d'infirmière pour veiller au grain. Il y avait juste quelques hippies, ici pour aider, soutenir et épauler Daisy. Daisy Mullins. Elle était jeune à l'époque, elle avait vingt quatre ans. Amoureuse d'un musicien, elle accouchait en ce jour de leur unique enfant, mais il n'était pas là. Il était en concert à Flagstaff ce soir, avec son groupe. Il a raconté cette soirée là à Madeline plus de quatorze fois, mais elle s'en fiche toujours autant.
James, elle ne le considère pas vraiment comme son père. Elle sait qu'il est son géniteur, et ça se voit même carrément. Mêmes yeux. Mêmes cheveux épais et ondulés. Pour autant, il ne l'a pas élevée, se contentant de venir quelques semaines dans l'année retrouver Daisy. On sait tous que le reste de l'année, il y en avait d'autres. Bref. Elle n'aime pas parler de ça.

Daisy, c'est une femme en or. Hippy dans l'âme, probablement depuis toujours... elle est artiste peintre. Elle sculpte aussi, avec du bois qu'elle trouve dans le désert. C'est là qu'a grandi Madeline : dans le désert. Elle a vécu pendant quelques années à Slab City. ça n'a rien d'une ville, c'est une communauté de hippies, en face de la Montagne du Salut. ça n'est pas une montagne, c'est une oeuvre d'art. Bref. Elle n'en parle plus beaucoup de ça non plus. Elle a eu l'école à la maison pendant de nombreuses années. Ce n'était pas une maison, c'était une caravane. Elle ne le crie pas sur les toîts ça non plus.

Quand elle eu 7 ans, Daisy & Madeline déménagèrent. Fini le désert, fini la caravane. Elles s'installèrent dans un mobil'home, en dur ! Toujours en Californie, toujours au soleil. La petite se dirigea vers une vie un peu plus normale, elle alla à l'école, et se fit quelques amis de son âge. Mais elle avait hérité de sa mère de bien plus important qu'une chevelure ou une forme d'oeil : elle avait hérité de son anticonformisme. De ses convictions. De son esprit toujours à part. De cette sensation de ne pas être à sa place dans la société actuelle. Zut.

chapitre two HER OWN WAY OF LIFE.

Après une adolescence plutôt calme et de très bonnes aptitudes à l'école, Madeline enchaîna sur le lycée. Elle s'y trouva plus à l'écart que jamais, mais ne s'en offusqua jamais. Elle était victime de quelques moqueries, mais ça n'était jamais méchant. Elle n'a pas été harcelée, ni poussée, ni quoi que ce soit. Son minois adorable ne se prête pas à ce style d’embêtement. Trop mignonne pour être victimisée. Elle est juste marginale. L'adorable marginale. Mouais.

C'est au lycée qu'elle commença à développer ses valeurs, ses convictions, ses centres d'intérêts personnels. Elle en partage la plupart avec sa mère, évidemment... mais n'empêche, elle y croit par elle-même. Elle voit en quoi c'est important. Petite tête, mais tête pleine d'idéaux !
Madeline essaie de vivre selon son propre mode de vie.
Elle est végétalienne. Elle approuve le Bio. Elle limite le gluten, encore plus depuis qu'elle a pris pour mineure l'option nutritionniste. Elle essaie d'avoir un mode de vie Zéro Déchet (ne pas utiliser de produits jetables, privilégier le durable, le lavable... recycler tout ce qui se recycle, mais ça c'est la base, ne me dites pas que vous ne le faites pas ?). Elle pratique le yoga dans la nature de son campus adoré. Elle fume parfois des substances qu'elle n'a pas le droit de fumer (d'un point de vu légal seulement, parce que sa mère est une bien plus grande consommatrice d’herbe qu'elle même et ne la réprimanderait jamais pour ça). Oh, et, fait notable : elle ne s'achète aucun vêtement et renie ce mode de surconsommation. Elle ne s'habille qu'avec des vêtements de seconde main. Fan de friperies ou de brocantes, elle a développé un look à tendance vintage qui ne la fait pas passer inaperçue sur le campus.
Voilà Madeline. Intelligente, engagée, souriante et marginale. N'ayez pas peur, hein, promis ?