Le titre de ton histoire

chapitre un 29 Décembre, le ciel pleure des cristaux glacés, alors qu’au loin, une femme pleure, hurle sous cette douleur qui annonce la vie difficile à donner. Un homme marche, faisant les cents pas dans ce couloir blanc aux odeurs familières à tout hôpitaux du coin. Il a peur, il craint le pire. La grossesse a été difficile et pourtant, il a suffi d’une dispute, d’une monté de nervosité pour déclencher ce travail précoce. Tic-tac-tic-tac…Le temps s’écoule, se meurt et il est là. Tantôt debout, tantôt assis, le front perlant de gouttelettes de sueurs. Le cœur en vrac, les idées pas très clairs, il observe une fois de plus l’heure qui défile avec une lenteur abominable. Une heure, deux heures…La porte s’ouvre enfin, laissant entre des cris d’enfants, oui, des. Des jumeaux. Il s’élance, se lève, tremblant et pourtant, le visage grave du médecin ne laisse rien présager de bon. Il y a du sang sur sa blouse, il le voit, tâché ici et là. Il se dit que c’est normal, oui, ça ne peut-être que normal…Il ne veut pas envisager le pire, ce nouveau père. « Monsieur Ollivera ? » Il secoue la tête d’un signe affirmatif, se stoppant fébrile devant l’homme d’âge mur à la réputation tenace. Ils ont choisi cet hôpital pour lui, pour ses compétences, pourtant, cela n’aura pas suffi. « Je suis désolé monsieur, l’hémorragie était trop conséquente, nous avons fait ce que nous pouvions…Vos fils vont être emmenés en couveuse et devront y rester jusqu’à ce que leurs poumons fonctionnent sans aide et… » Ses paroles se meurent, ils n’écoutent plus, il est parti, tout comme elle. Elle est morte…Il vacille dangereusement, le pédiatre le retenant rapidement. Les larmes s’écoulent sur son visage, il crie, il sanglote alors que les couveuses viennent à passer devant lui emportant ses enfants au loin.
« Nicolas ! Papa, il veut pas me rendre mon robot ! Papaaaaaaaaaaaaaa ! » Les cris résonnent dans le couloir de ce campus connu et reconnu, Stanford. Deux chenapans courent, s’ennuies, se disputes. Identiques, physiquement parfait. Copie conforme, les différences sont subtiles et pourtant bien là. Il lui tire la langue, l’autre s’enfuis le robot en main. Enfants énergiques, père fatigué, l’homme soupire en grognant quelques mots de réprimandes qui passent inaperçues. Dix années se sont écoulées, les bébés ont bien grandis, le fantôme de cette femme partie trop tôt reste pourtant bien présent. Nicolas, il grimpe les étages, suivi de son autre qui veut récupérer son jouet…Un robot, tout ça pour un simple robot… « Nico, rends-le-moi ! Ce n’est pas drôle, tu as le tiens, je vais le dire à papa ! » Le plus jeune stoppe le plus vieux, tirant le jouet de toute ses forces. « Tu le veux ! Ben prends-le ! » Et il le lâche, le bout de plastique, un peu trop brusquement, ne faisant attention à rien et encore moins au fait que son frère est encore dans les escaliers. Surpris, l’enfant recule d’un pas, trébuche, s’effondre…Il tombe. Immobile, Nicolas l’observe, surpris, complètement tétanisé. Le liquide rougeâtre s’étend de sa tête alors qu’il ne bouge pas, deux étudiants passant par-là hurlant qu’on appel de l’aide, qu’on appelle une ambulance. « Je…j’ai…Nathan…je… » Il bafouille, il tremble, il se laisse aller sur le sol froid, les larmes se mettant à couler de ses yeux verts-gris. Il vient de tuer son autre, son frère. Ses pupilles se dirigent vers le robot entouré de sang, jamais il ne se le pardonnera.  


« Nicolas, que ressens-tu ? » Les années ont passées, pourtant, le jeune homme est une fois de plus assis sur ce canapé devant ce psychologue. Les blessures ne se sont pas refermées, la culpabilité le ronge, fait en sorte de le fragiliser. Mentalement, rien ne va plus, il est en vrac et ce, malgré les apparences. « De l’angoisse, de l’a culpabilité…rien de bien nouveau Docteur. C’est comme une ritournelle incessante, une danse macabre. J’ai beau essayer de me dire que c’était un accident, au fond, je sais que mon père ne me le pardonnera jamais. » Mon regard se détourne vers l’heure qui avance, qui s’écoule. J’aimerais m’enfuir, m’échapper d’ici, mais je suis forcé de rester. Poussant un léger soupire, je regarde de nouveau le psychologue devant moi, me suivant depuis plus de sept ans à présent. « ça fait sept ans Nicolas, il est temps que tu te pardonnes. Ton père sait que c’était un accident, il ne t’en veut pas. Ta culpabilité fait que tu t’accables, encore et encore et c’est ça qui t’empêche d’aller de l’avant. Ça va te détruire Nicolas. » Un sourire triste s’affiche sur le visage de Nicolas, plongeant ses iris dans celle de l’homme en face de lui. L’intelligence n’est pas une chose qui lui manque, que du contraire. Contraint à évoluer plus vite, confronté à un drame, l’âme change. « Je suis déjà détruit Docteur…Chaque jour qui passe, je ressens ce vide, je revois son visage, je revis ce jour. Chaque heure qui passe, je me sens sombrer, j’étouffe…Et chaque seconde qui passe, je meurs un peu plus sans savoir m’accrocher à quoi que ce soit. Mes amis…ils pensent que je vais bien, je souris, je ris, je fais le con. Parce qu’ils attendent que ça de moi, ils ne cherchent pas plus loin vous savez…Alors à quoi bon tenter de changer ? » Il semble perplexe, gribouillant quelques notes sur son calpin. Qu’importe, Nicolas dit ce qu’il pense, ce qu’il ressent. Ici, il sait qu’il peut tout avouer, que personne ne le saura. Après tout, il reste éternellement vide, parce qu'au final, je suis coupable.

chapitre deux « C’est qui elle ? » Nicols l’observe, cette jolie rousse qui semble perdue, désorientée. Lui, il sourit en coin, laissant son regard gris-vert caresser ses courbes féminines. Il ne la dévore pas du regard, non, il l’observe simplement sans ambiguïté et ce, même si elle est d’une beauté à faire pâlir un mort. « Une nouvelle…Lau…lau machin-truc. » Il tourne son regard vers son meilleur ami, haussant un sourcil. Il est vrai que celui-ci est incapable de retenir un prénom, accumulant les conquêtes, il ne semble pas apprécier la compagnie d’une seule femme à ses côtés. Le ténébreux se met en route, laissant ses pas le mener jusqu’à la jolie rousse un peu paumée. Les paroles de son meilleur ami résonnent derrière lui, lui demandant où il va. Qu’importe, il ne répondra pas. Non, lui, il approche de cette jolie demoiselle sans voir ce qui l’entoure. Comme hypnotisé par cette chevelure de feu, par ce regard charmeur et pétillant. La discussion, elle a été assez brève. Rien de bien exceptionnelle, rien de bien étrange. Il s’est présenté, il a souri et elle lui a répondu. Ils se sont dirigés vers la classe qu’’elle cherchait, et ils ont ris lorsque Nicolas a trébuché comme un abruti en se déplaçant. Une histoire qui commence, le début d’une fin, le début d’un cœur qui succombera, qui se fissurera.



« Tu sembles plus souriant Nicolas, dis-moi ce qui a changé depuis notre dernière entrevue. » Le Docteur pose un regard suspicieux sur le jeune homme de vingt ans. Nicolas souris de nouveau, détournant calmement les yeux, l’image de Laurel en tête. Le jour précédent, ils ont échangé leur premier baiser et ça à tout changer. « J’ai trouvé une raison de m’accrocher, de ne plus sombrer… » Depuis qu’elle est arrivé dans sa vie, il n’a plus peur, il ne ressent plus cette sensation oppressante dans la poitrine. Libéré, métamorphosé, elle semble avoir changé tellement de choses en si peu de temps. Un frisson le parcoure et il se retient de rire alors que le psychologue écrit quelques mots sur ce nouveau calpin. « Et cette raison, quelle est-elle ? » Le jeune homme se mord la lèvre nerveusement, comme si il était dur pour lui de cracher le morceau. L’amour, il ne l’avait jamais connu et pourtant, ça semble se rapprocher le plus de ce qu’il ressent pour elle, cette unique demoiselle. Oh, elle n’est pas sa première petite-amie, son premier baiser, sa première fois, mais elle est la première à faire battre son cœur de cette façon. « Pas quelle est-elle…mais plutôt qui est-elle…Laurel… Laurel Browning et, Docteur, je pense que je suis amoureux d’elle…c’est grave ? » Petite pointe d’ironie, chose qu’il avait abandonné depuis bien des années. Oui, monsieur Ollivera est bel et bien tombé amoureux de cette princesse, de ce joli petit bout de femme. Si seulement il avait su, si seulement il avait compris à quel point cette histoire allait le briser…


« Laurel…je peux pas tout abandonner ! J’ai mes amis, ma famille, ma vie en Californie ! Merde, ça fait deux ans qu’on est ensemble, tu devrais le savoir non ? Je t’aime d’accord, mais là tu m’en demandes beaucoup trop. Je vais dire quoi à mon père ? Puis…j’ai mes études, je vois mal mon paternel accepter que je quitte Stanford pour te suivre en Australie ! » La dispute est arrivée, elle est là et la fin également. Il ne veut pas, il a peur, il n’aime pas le changement…Oui, sa vie est ici, son passé, ses secrets, ses blessures. Quitter la Californie ça serait comme abandonner son frère, du moins, son fantôme et ça, il ne peut pas l’accepter. Elle ne veut rien entendre, lui non plus, alors il commence à hurler, lui, l’homme explosif, impulsif. Il attrape une chaise qu’il fait voler à travers la pièce, il attrape sa veste et dégage de l’appartement avant de réellement devenir violent. Il ne se contrôle pas, il ne s’est jamais véritablement contrôlé. Crise de nervosité, de jalousie, de possessivité mais également de peur. Peur de la perdre, peur d’être abandonné, peur du changement…Il pensait que ça ne serait qu’une crise et pourtant, peu de temps après, à son retour, elle n’était plus là. Partie, elle avait fait ses valises, elle avait fui la Californie l’abandonnant lui et ses remords. Il glisse le long du mur, une photo d’eux dans les mains et il pleure…Oui, il pleure, parce que la perdre c’est comme le perdre lui, une fois encore. Il pleure parce qu’il se sait coupable, parce qu’il se sait fautif…Il aurait dû la suivre.


chapitre trois Première journée…Elle ne sait pas qu’il est là, et pourtant, il a décidé de la rejoindre, elle, la femme pour qui il a chamboulé sa petite vie. Inscription envoyée, père amadoué, il a également choisi de suivre sa propre voix, son propre chemin. Alors oui, à présent, Nicolas est en Australie et non plus en Californie. Sac sur l’épaule, excité à l’idée de commencer son premier jour, il se déplace calmement jusqu’au Campus possédant les installations médicales. Et là, il la voie. De dos, ses longs cheveux roux, sa silhouette fine et magnifique, bien qu’elle semble un peu plus petite…Mais il n’y prête pas attention. Le cœur bondissant dans sa poitrine, il avance doucement vers elle, bien décidé à lui faire la surprise. Un mètre, bientôt, il sera près d’elle. Son visage approche de son oreille, sa main se pose sur sa taille et il murmure enfin. « Devine qui est là… » Il ne s’attendait pas à ça. La jeune femme sursaute, se retourne, collée à lui il réalise brusquement que ce n’est pas Laurel…Abruti fini, complètement sous le choc, il recule d’un pas, manquant de tomber en arrière. « Wow…désolé…il y’a erreur sur la personne… » Et elle rit la jolie rousse, face à cette situation cocasse et amusante. Et il rit aussi, gêné et mal à l’aise, mais amusé par sa propre erreur. Elle est la première personne à qui il s’adresse réellement, le premier visage qu’il croise dans cette foule, sur qui il s’attarde. De jolis yeux bleus, une chevelure de feu, un rire communicatif. Après tout, ne dit-on pas que le premier visage ne s’oublie pas ? Peut-être, mais Meera deviendra son pilier dans cette merde dans laquelle il va se plonger.