Des larmes aux sourires..

chapitre one Je tiens à dire par avance que mon histoire est loin d'être toute rose et digne des bisounours alors si vous vouliez sourire voir même rire autant ne pas poursuivre votre lecture.

Notre père et notre mère ont attendu longtemps que je vienne au monde, ils ont dû avoir recours à l'aide médicale puisque ma mère ne tombait pas enceinte. Quand je pointai le bout de mon nez ils étaient fous de joie. Quelques mois plus tard, cinq mois exactement ma mère appris qu'elle était de nouveau enceinte. Pour eux c'était un miracle, ils avaient mis plusieurs années pour m'avoir et avaient réussi grâce à une aide médicale alors ils ne pensaient pas que ma mère retomberait enceinte aussi vite et naturellement. Maïa arriva quelques semaines après mes 1 an et la joie était au rendez-vous dans notre famille. Je continuai de grandir en étant une petite fille épanouie et rêveuse d'une vie parfaite bercée par les histoires que ma mère ainsi que mon père me lisaient à tour de rôle le soir. J'avais un monde merveilleux, un monde parfait jusqu'à un fameux 23 Août 1999 où tout s'écroula.
Nos parents venaient de nous déposer chez Odile notre nourrice pour s'offrir un week-end en amoureux pour leur anniversaire de mariage. Cela faisait que quelques minutes qu'ils étaient partis quand un coup de fil résonna dans la maison avant que les pleurs d'Odile résonnent à leur tour. Papa et maman étaient partis, ils avaient rejoint les étoiles... Odile était comme notre grand-mère puisque nous n'avions ni grands-parents paternel, ni maternel malheureusement ils étaient décédés. C'est pour cela qu'après la tragédie elle fit une demande de garde au juge pour être notre tutrice, mais celle-ci fut refuser. Nos parents n'avaient pas fait le nécessaire pour nous et n'ayant pas de liens sanguins elle n'avait aucun droit sur nous. Nous avions une tante du côté de notre mère, mais elle refuse de nous prendre en charge se jugeant pas prête à élever deux enfants. C'est ainsi que ma sœur et moi fûmes envoyées à l'orphelinat le temps de nous trouver une famille d'adoption. Par chance nous ne séjournons que quelques mois à l'orphelinat avant d'être adoptée toute les deux par un couple d'homosexuels. Au départ Maïa et moi ne voulions pas partir avec eux, nous avions peur et nous n'étions pas prêtes encore à tourner la page. Pourtant il le fallait et c'est ainsi que nous quittions l'orphelinat tenant chacune la main d'un de nos papas. C'était tellement bizarre pour moi de me retrouver avec deux papas adoptifs. Cela faisait quelques mois que nos parents étaient partis et j'étais encore perturbée alors découvrir l'amour entre deux hommes n'arrangeaient pas vraiment les choses.

Les années passèrent et avec Maïa, Luke et Kenny nous formions une véritable famille recomposée. De l'amour, de la joie, des rires, des larmes c'était comme si nous avions toujours vécu avec eux et leur homosexualité était totalement normale pour moi à présent. Nos parents étaient toujours dans notre cœur, mais nous avions réussi à nous reconstruire grâce à l'amour de nos deux papas. Pour chaque étape importante ils étaient présents, ils faisaient de leur mieux pour nous aider même si parfois ce n'est pas facile d'être deux hommes qui élèvent deux petites filles. L'année de mes 13 ans et des 12 ans pour ma sœur nous avons eu le droit à une leçon faite par notre tata adoptive sur les règles, les garçons et toute les choses qu'une petite fille doit savoir... Foutaise je n'avais que 13 ans, mais je clamais déjà haut et fort que les hommes faisaient du mal aux filles. Vous me direz bizarre pour une petite fille élevée par deux hommes si aimant et si doux, mais pour moi il n'y avait que Luke et Kenny qui étaient gentils. Ma sœur n'était pas de mon avis c'est pourquoi un jour elle me présenta son amoureux : Abriel. J'avais beau lui dire qu'il allait la faire souffrir, qu'on était trop petite et qu'avoir un chéri c'était nul elle ne m'écouta pas. Un an, deux ans, trois ans... Ils étaient toujours ensemble et toujours amoureux. Moi j'étais toujours la petite fille à ses papas qui avait une bande d'amis supers et aucun amoureux à l'horizon ce qui me convenait. Je pensais que la tristesse était loin derrière nous, mais malheureusement je me trompais. Depuis quelques semaines Maïa n'était pas en forme. Elle était fatiguée, pâle, elle avait l'impression d'avoir mal partout. Au départ le médecin annonça une grippe, mais son état ne s'améliora pas et elle commença à perdre du poids. Luke, Kenny et moi-même étions mort d'inquiétude de voir son état se dégrader ainsi pendant qu'elle ne se rendait pas vraiment compte de la situation tellement son état de fatigue était intense. Nos pères décidèrent de ne pas écouter plus longtemps le médecin et de faire des analyses sanguines pour voir si quelque chose n'allait pas. L'attente des résultats fût interminable, mais le jour des résultats fût pire que tout... Maïa était malade, elle avait une maladie très grave... Une leucémie ! Malheureusement elle n'avait pas la meilleure forme de leucémie et apparemment elle était à un stade très avancé. Elle commença rapidement la chimiothérapie soutenue par nos pères, moi et même Abriel qui était toujours là pour elle. Je pensais qu'il l'aurait quitté, mais non il venait tous les jours la voir et rester de nombreuses heures à son chevet pour la soutenir. Je faisais le plus possible aussi de mon côté, j'essayais de la faire sourire et de lui raconter les potins de l'école pour qu'elle ne pense pas trop à tous ses traitements et sa maladie. De son côté elle me faisait promettre de me battre aussi pour garder le sourire et de réussir mes études, mais aussi mon permis pour elle. Elle ne voulait pas que j'abandonne et je voulais la rendre fière alors je donnais le meilleur de moi-même pour qu'elle le soit. Malheureusement nos efforts à tous ne suffirent pas et Maïa succomba à cette maladie après 2 années de combat. J'avais l'impression qu'on m'arrachait le cœur, qu'on m'arrachait la moitié de mon corps... Je venais de perdre la dernière personne de ma famille, mon pilier, mon repère. Ma sœur c'était tout pour moi ! Elle n'avait que 17 ans, bordel c'est trop jeune pour mourir. J'en voulais à la terre entière... Je mis énormément de temps à sortir la tête de l'eau et passa plusieurs jours dans le noir en m'alimentant à peine, en prenant une douche forcée et en ne sortant quasiment pas de ma chambre. Pourtant il fallait que je relève la tête, je le devais et je l'avais déjà fait une fois ! De plus, je n'étais pas seule il y avait mes pères et aussi Abriel... Eux aussi ils souffraient, eux aussi ils avaient besoin de soutien et je devais être forte pour eux, mais aussi pour rendre fière Maïa.

chapitre two Cela fait maintenant quatre ans que Maïa est décédée, quatre ans que j'apprends à vivre avec son absence et avancer avec la tête haute.  Parfois encore il arrive que je verse quelques larmes ou bien que mon esprit divague en pensant à elle. Il me suffit d'un lieu, un mot, une chanson ou même une image pour que je me remémore des souvenirs que nous avons vécus toutes les deux. La mort de nos parents et la sienne sont ma faiblesse, mais aussi ma force. J'ai toujours eu un fort caractère, mais encore plus maintenant je ne me laisse pas faire et je sais ce que je veux dans la vie. Quand je veux quelque chose je donne tout ce que j'ai pour réussir et j'y arrive toujours même si cela doit prendre du temps.
D'ailleurs je veux être institutrice depuis plusieurs années et j'ai été fière d'être acceptée dans l'université que j'avais choisie. C'était une nouvelle étape pour moi, mais aussi un gros changement. J'allais devoir quitter mon cocon familial et ma routine pour construire mon avenir. Je savais que je n'allais pas être seul puisqu'Abriel aussi serait dans cette université. Eh oui, même après toutes ses années il est présent dans ma vie et je peux dire que c'est même mon meilleur ami ! Dix ans qu'il partage ma vie et je ne suis pas prête à le laisser partir, on a partagé tellement de choses tous les deux et on est devenus tellement proche. Depuis mon arrivée à l'université beaucoup de choses ont changé, mais en positif. J'espère juste une chose c'est que la roue tournera encore dans le bon sens pour moi, mais aussi pour mes pères et Abriel. En attendant de voir ce que l'avenir me réserve je me concentre sur mes études tout en accomplissant des petits boulots pour les payer. Je suis multi-tâches je fais du baby-sitting, je suis serveuse, je fais des inventaires, du ménage dans les locations, je distribue des flyers... Bref je me débrouille comme je peux pour trouver des sous afin de financer mes dépenses. Bien sûr je n'oublie pas de profiter de la vie, de rire, de danser, de chanter ! Parce que les études c'est beaucoup de travail et de stress alors parfois il faut se laisser un peu de temps pour souffler.