she's crying because of you again.

bambi russell ☽ Avec le temps, j'avais appris que lorsqu'un évènement longuement anticipé se produisait enfin, la rumination angoissée qui l'avait précédé et avait inventorié tout ce qui pouvait arriver était toujours beaucoup plus impressionnante que l'évènement lui-même.

Elle aurait pu trouver mille et une façon d'oublier. De caser ses pensées dans un coin de sa tête, de son cœur ; peut-être qu'elle aurait même trouvé une solution pour le protéger cet organe saignant, pour dresser une carapace de pierre autour pour ne plus rien ressentir. Peut-être qu'elle aurait juste pu travailler ses émotions, la neutralité de son visage pour donner l'impression qu'elle se moquait de tout, qu'elle se fichait bien de ce que les autres pouvaient être amenés à penser d'elle. Les mots du médecin résonnaient encore dans sa tête, parfois. La nuit le plus souvent, alors qu'assise sur son lit elle levait la tête vers les étoiles. // « On a fait tout ce qui était possible. » là elle s'était tenue devant le médecin, la bouche légèrement ouverte, la main tremblante enfermée dans celle de son père, sans savoir la signification de ses paroles, elle attendait la suite la petite bambi. Elle s'était mordillé l'intérieur de la joue, ses sourcils s'étaient instinctivement froncés, elle avait lâché la main de son père. « Mais nous n'avons pas réussit à la sauver. » peut-être qu'un poignard enfoncé en plein dans son cœur n'aurait pas été plus douloureux. Elle pouvait pas le savoir à dix ans elle n'avait jamais été poignardée et elle comptait bien ne jamais l'être, même si techniquement cela ne dépendait pas d'elle. Un soupir s'était échappé de ses lèvres à cette annonce, elle avait refermé si fort ses petits poings d'enfant que la jointure de ses mains avait viré au blanc. « Vous n'avez pas essayé assez fort, alors. » elle avait ensuite plongé son regard dans celui du médecin qui la regardait peiné parce que ouais, mille fois ouais, il n'avait pas réussit à sauver la maman de cette gamine qui le fixait, à la fois déterminée et terrorisé. « V-v-vous n'av-avez pas essa-essayé assez fo-fort. » // Elle secoua la tête pour s'extirper de ses pensées, c'était douloureux de repenser à la cause de son bégaiement. Elle n'avait pas utilisé l'une des méthodes énumérées au début de ce récit, elle était simplement restée elle-même : une jeune fille serviable, amicale, un peu naïve sur les bords, peut-être même trop. Le genre de jeune fille prête à aider une vieille dame à traverser la rue, à tendre la main à sa pire ennemie et encore pire à trouver des excuses à ses harceleurs. Elle plissa les yeux, dans ses fins doigts se tenait un minuscule rouage qu'elle devait replacer correctement dans la vieille horloge et voilà qu'elle se perdait dans ses sombres et douloureuses pensées. Elle referma sa main sur l'objet, passa son bras sur ses yeux endormis. « Tu ferais mieux d'aller te coucher, Bambi. » un sourire illumina ses fines lèvres, elle posa le rouage près de l'horloge puis glissa sa main sur celle de son paternel. C'était avec plaisir qu'elle avait accepté de l'aider dans sa petite boutique d'horlogerie, elle se sentait utile auprès de son père qui était tant là pour elle depuis la mort de son épouse. Lui aussi s'était montré déprimé au début, les affaires étaient devenues difficiles et malgré les années il ne semblait pas réussir à surmonter les difficultés, à passer les obstacles et les fins de mois étaient souvent difficiles. Mais le père et la fille étaient là l'un pour l'autre et c'était le principal. « Ne t'en fa-fais pas, papa. De-demain je dois re-retourner au cam-campus. Je ve-veux juste ter-terminer cette hor-hor-horloge avant de partir. » elle déposa un rapide bisou sur la joue de son père avant de se remettre à son ouvrage. Elle ne savait pas vraiment si, de là-haut, sa mère était fière d'elle et de ce qu'elle avait accompli jusque là. Bambi ferma les yeux, derrière ses paupières closes dansaient ses souvenirs d'enfance. Du plus loin qu'elle s'en rappelait elle avait toujours eu de très bonne notes à l'école, elle avait toujours été appréciée même si cette tendance (exclusivement la deuxième, elle avait continué à avoir de très bonnes notes à l'école si ce n'est meilleures après le décès de sa mère) avait légèrement diminuée avec l'apparition de son bégaiement. Et maintenant elle préparait son master dans l'une des universités les plus reconnues mondialement, et ce grâce à son intelligence et à ses notes. Un rire, doux et mélodieux, s'échappa de ses lèvres pour la tirer de sa rêverie, une nouvelle fois. Elle jeta un regard à sa montre, soupira. Il était temps d'aller se coucher. Elle se dépêcha de replacer le rouage à sa place avant de disparaître derrière la porte de sa chambre.


en vrac. elle a un caractère doux et agréable, peut-être un peu trop. elle ne se rend pas compte quand les gens se moquent d'elle, se servent d'elle. elle est toujours là, elle, à rendre gentiment des services, à encaisser les méchancetés en riant. peut-être qu'elle ne sait juste pas être désagréable. + elle s'intéresse énormément aux autres cultures. elle n'a pas les moyens de voyager alors faire le tour du monde constitue un de ses plus grands rêves. + bambi elle aimerait se débarrasser de son bégaiement. elle fait de nombreux exercices pour y parvenir. elle bégaie beaucoup plus quand elle est énervée ou anxieuse, parfois elle ne bégaie pas du tout. + elle ne connait rien aux soirées étudiantes, elle n'a jamais touché une seule goutte d'alcool de toute sa vie, ni à la drogue. quant au sexe elle rougit à son évocation parce qu'elle est encore vierge. + elle ne cherche pas à cacher sa pauvreté mais elle évite soigneusement les élèves riches. par peur des moqueries ou pire encore, peut-être. mais si jamais elle en croise un qui la bouscule elle se contentera certainement de baisser la tête gentiment et de se répandre en excuse. +  elle aime la compagnie des animaux. si elle trouve un animal blessé elle essaie de lui prodiguer les premiers soins avant de l'emmener chez le vétérinaire. chez son père elle a deux chiens et trois lapins des flandres. + même si elle est toujours peinée elle essaie de caser son père avec une nouvelle femme, pour le voir à nouveau heureux et parce qu'il mérite le bonheur + elle aimerait devenir professeur des écoles. peut-être même dans une école avec des élèves difficiles pour leur tendre la main comme elle le fait avec n'importe qui. elle ne supporte d'ailleurs pas de voir le malheur des autres. + elle chante joliment, elle a une voix douce et mélodieuse. par contre elle ne sait pas du tout danser et s'emmêle les pieds à la moindre valse.