once upon a time

(rhodes) Ce patronyme qui te colle à la peau. On dit qu'on ne choisit pas sa famille, t'es bien placée pour le savoir. T'es née dans une famille aimante, tu peux pas dire le contraire. Papa et son agriculture, maman et ses idéaux. Tout allait bien oui. Puis maman a commencé à avoir une bosse sur le ventre. Qui a grandi, encore et encore. Et à l'intérieur, ton petit frère. Garett. Oh bien sur, tu étais contente, comme pouvait l'être une enfant de trois ans. Un compagnon de jeu, c'est sympa. Bon il fallait reconnaître que les premières années ont été longues. Il savait pas faire grand chose le mioche. Mais ça a changé bien heureusement. Vous êtes devenus proches, toi l'entraînant dans tes conneries principalement. T'étais une gosse agitée et lui un enfant cherchant la reconnaissance de sa grande soeur. Tout allait bien, jusqu'à ce que Garett grandisse. Surdoué, le verdict est tombé. Et ce n'était que le début des emmerdes. (solitude) Le soucis quand on a un frangin surdoué, c'est qu'on passe bien vite au second plan. Tes parents ont commencé à t'ignorer. Tu n'étais qu'une bouche à nourrir à table. Le reste, ils s'en fichaient. Alors t'as commencé à découcher, faire le mur, taguer des murs, finir en colles et tout ce qui t'étais possible de faire pour qu'ils te remarquent. Echec, sur échec. Tu savais que Garett n'y était pour rien. Il n'est pas responsable de l'incapacité de tes parents à s'occuper de toi. Loin de là. Ton frangin tu l'as toujours protégé, un peu trop peut être. Mais les vieux ils se rendaient pas compte de ce qu'il se passait en cours pour lui. Les moqueries à cause de son QI, de son côté intello. Mais toi t'étais là, comme une ombre derrière lui, remettant à leur place tous ceux qui oseraient se moquer de lui. Tu pouvais pas être partout mais tu l'étais au maximum. Toujours là pour lui. (université) Le choix a été simple. Le plus près de chez toi. Ton frère n'est pas le seul à être intelligent même si tu n'as pas les mêmes capacités que lui. Mais tu te débrouilles. Surtout en maths et en physique. Tu ne savais pas trop vers quoi te diriger et puis, ça t'es venue en regardant les cursus de l'université. Rien de plus simple. Quelque chose t'a sauté aux yeux, l'architecture. Ca regroupait les bases de la géométrie, celles de la physique, les calculs en tout genre. Et puis t'es du genre curieuse toi, à vouloir comprendre comment chaque chose fonctionne. Et les bâtiments c'est pareil. Comment une pierre mal placée peut tout faire tomber, un centimètre de trop peut fragiliser une structure, un pylône trop bas fera effondrer un building. Et au fil des mois, il a commencé à te plaire ce cursus. Même si tu ne pousses pas trop. Tu apprends vite, quand tu prends les cours. Et ça suffit. Le reste du temps, tu fais la tête, tu t'amuses. (Alex) Prendre ton envol, quitter le cocon familial, voilà aussi l'une des raisons pour aller à l'université. Et surtout pour vivre sur le campus. C'est là que tu l'as rencontré. Alex. Ta nouvelle colocataire. Elle est marrante, pas bien chiante, et vous vous êtes tout de suite entendues. Il faut dire que tu n'es pas très compliqué non plus. Mais c'est vrai qu'avec elle, le courant est passé rapidement. Inséparables avec les années, il est même rare de voir l'une sans l'autre. Alex fait partie de toi, comme tu fais partie d'elle. Vous rentabilisez vos forfaits téléphones vu que lorsque vous n'êtes pas ensemble, vous passez votre temps à discuter par sms ou appels. Elle sait tout de toi comme tu sais tout d'elle. Ou presque. Mais ça, c'est une autre histoire. Alex c'est ton repère ici. Tu sais que quoiqu'il arrive elle sera là. C'est peut être un peu égoïste de penser ça, qu'elle t'appartient, mais c'est le cas. Comme tu es à elle. Ouais, c'est bizarre, mais c'est comme ça. (jérémy) Il t'observe, tu l'observes. Un simple regard et tout est dit. Jérémy. Ce n'est pas n'importe quel mec. Le frère d'Alex, rien que ça. Pourquoi chercher plus loin lorsque l'idéal est sous vos yeux. Et toi tu l'as trouvé.  T'avais vingt ans la première fois où tu l'as embrassé. Deux ans après ton entrée à l'université. Vous vous croisiez souvent et puis un soir il s'est lancé. Quatre ans sont passées avec des hauts et des bas comme dans toute relation. Et puis il t'a demandé en mariage à la saint valentin de 2016. Evidemment tu as dit oui. Ta renaissance, une nouvelle vie. Oui, c'était le début de quelque chose de nouveau. Mariage idyllique en août 2016, tes parents fidèles à eux mêmes, souriants mais sans d'autres démonstrations affectives. Pour changer. Et puis ça a continué parlant de projets, emménager ensemble, avoir des enfants. Oui tout était parfait. Jusqu'à il y a quelques jours. Le 10 novembre 2017. Il venait te voir, il aurait du arriver chez toi, mais ça ne s'est pas passé comme prévu. Accident de voiture, tragique et il n'est plus là. La vie est conne parfois. Mais c'est comme ça. (et maintenant...) Maintenant t'as 25 ans. T'es veuve et ça t'y peux rien. T'as la fac, les cours auxquels tu t'accroches. T'as ton frère, que tu protèges toujours autant. Peut être même plus, conséquence de ta perte récente. T'as Alex, toujours là pour toi, pour te soutenir et essuyer tes larmes. Mais malgré ça, t'as plus vraiment de vie. Tu survis si on peut le dire ainsi. Tu ne cherches pas à attirer la pitié. Les condoléances et autres conneries, tu les balayes d'un revers de main. T'es une femme forte, tu l'as toujours été. Il faut que tu apprennes à te reconstruire. Oui tu aimais Jérémy, ça c'est indéniable. Mais voilà, tu es jeune, tu as toute la vie devant toi. Vous vous étiez toujours promis de continuer à vivre quoiqu'il arrive. Même si lorsque vous vous étiez promis ça, tu ne pensais pas qu'il faudrait le mettre en application si vite. L'alcool est là, les soirées aussi. Fort heureusement. Et c'est ainsi.