no love (toni)

Toni & Mieczyslaw

no love.

Tu avais fini ta journée plus tôt. En même temps quand tu es prof tu finis toujours tôt. Tu n'as pas des journées de huit heures donc tu vas pas vraiment te plaindre sur les horaires. Tu vivais pas seul, tu vivais avec ta femme et faut dire que t'avais pas l'habitude de vivre avec quelqu'un. Depuis plusieurs mois tu vivais avec Toni alors tu aurais dû t'habituer mais c'pas le cas. T'as toujours du mal. Tu n'as pas de réel sentiment pour elle en plus de ça. Tu ressens quelque chose, certes mais ce n'est pas de l'amour. Enfin tu sais pas c'que tu ressens. T'as une sorte d'attirance physique ça tu l'sais mais pour le reste t'en as pas la moindre idée. Tu savais que pour elle c'était une longue journée aujourd'hui. Tu savais qu'elle avait beaucoup de cour et qu'elle allait rentrer plutôt fatiguée. Tu avais préparé le diné parce que tu t'étais dit qu'elle serait contente de pouvoir manger tranquillement en rentrant. Tu n'étais pas l'genre de type matcho qui disait que c'est la femme qui doit cuisiner et ranger la maison.
Ce genre de personne t'avait envie de les frapper. Tu comprenais pas vraiment l'utilité de dire des choses pareilles. Tu avais donc mis la table, rangé la cuisine après que tu l'aies utilisé et puis t'as allumé quelques bougies et t'as servi du vin dans les verres avant qu'elle arrive. Tu as entendu la porte s'ouvrir et t'as su que c'était Toni. Toni, ta femme.

Toni, la fille que tu connais depuis plusieurs années mais qui ne connaît pas la vérité sur ton passé. Mais Toni tu veux pas lui faire du mal avec les conneries de ta famille.Elle mérite une belle vie cette femme. Elle est tellement belle que toi tu ne veux pas la détruire, tu ne veux pas lui faire du mal parce que tout ce qui t'importe c'est de voir un sourire sur son visage. Elle avait beau être ta femme ça ne voulait pas dire qu'elle était tienne et tu le savais très bien mais tu voulais tout de même prendre soin d'elle. Tu voulais le meilleur pour elle et tu ne voulais certainement pas la voir souffrir. T'avais une attirance pour elle, certes mais ça n'voulait rien dire. De toute façon ce n'est pas réciproque, enfin surement par mais ça t'empêchait pas de lui sourire en la voyant renter. "Salut Toni." T'avais pas non plus la joie qu'aurait un mari en voyant sa femme entrer mais vous n'étiez pas proche, certainement pas au point de vous prendre dans les bras ou de vous embrasser. "Comment c'est passé ta journée?" Tu faisais toujours des efforts pour elle et tu sais même pas si elle le remarquait. Ton père ne t'a surement pas appris ça, tu l'as appris par toi-même. C'est toi qui as décidé de faire des efforts pour cette jeune fille parce que bordel, elle est magnifique et elle mérite tellement mieux que de finir sa vie avec un mec comme toi. "J'ai préparé le repas. J'ai fait un chili con carne j'savais pas trop quoi faire." T'avais pas vraiment d'idée sur le plat à cuisiner alors t'as fait la première chose qui t'es venu à l'esprit. T'avais pas trop d'idées pour la cuisine puis tu savais pas non plus cuisiner trop de trucs mais ce que tu savais faire c'était déjà pas mal. T'as pris sa veste et tu l'as mis sur la porte manteau. Tu faisais tout ce que tu pouvais pour qu'elle se sente plus que bien ici. T'avais sortie une bouteille de vin de la cave à vins et puis t'avais des bières dans le frigo. Si jamais elle voulait boire, ou si tu toi tu le voulais. Qui sait peut-être que vous allez boire un coup et finir par passer une très bonne soirée ou alors vous allez juste manger et partir vous coucher. Elle dans le lit, toi sur le canapé. C'était comme ça depuis le début de votre mariage. Enfin vous aviez déjà dormi ensemble une ou deux fois mais ça c'était quelque chose d'anormal si on peut dire. Sinon c'était toujours lit séparé. Pour le bien de tous. Tu avais aussi l'habitude de laisser ton lit et toi tu dormais sur le canapé parce que tu voulais lui laisser le plus confortable. Elle était certes plus jeune mais elle restait ta femme et même si ce n'était pas le grand amour tu voulais le meilleur pour elle. Tu voulais qu'elle se sente bien et qu'elle aille bien. Tu allais donc pas lui demander de dormir sur le canapé pour qu'elle ait des douleurs au dos tous les matins. Bon c'pas ton cas. Tu n'as pas toujours mal mais faut l'adire ça t'arrivait. Tu l'as invité à s’asseoir pour commencer à prendre l’apéro et puis pour manger.

AVENGEDINCHAINS

Le ciel commençait à sombrer, annonçant la fin de l’après-midi et le début de la soirée. Toni humait l’air extérieure avant de rentrer chez elle. Cela lui faisait toujours un effet étrange quand elle se trouvait devant ce qui était dorénavant son domicile. Elle défit ses cheveux, secouant légèrement sa tête pour qu’ils se mettent en place et respira une dernière fois l'air avant de tourner la clé sur la porte. Elle se prépara à l’accueil qu’elle allait avoir, l’accueil qui lui mettait toujours du baume au coeur. A tel point que parfois, elle culpabilisait. De tous ses efforts, pour qu’elle se sente bien, qu’elle se sente chez elle, qu’elle soit une femme heureuse. Oui elle culpabilisait. Car elle, au final, elle ne faisait rien pour lui. L’impression qu’elle lui devait tout. Qu’elle lui était redevable sans trop savoir comment.

Aujourd’hui, comme 5 jours sur 7, Toni avait cours. Son programme était chargé, mais à vrai dire, elle n’allait pas à tous les cours. Elle adorait son cursus mais certains cours ne l’intéressaient pas. Alors elle restait avec ses amis, continuait à squatter son ancienne colocation. Il y a même des jours, où elle rentrait plus tard prétextant être occupé par ses activités extrascolaires ou pour bosser en bibliothèque. Alors qu’elle allait boire un verre, ou restait avec ses anciennes coloc’. Là encore, elle culpabilisait. Elle n’osait pas lui avouer qu’elle avait beau être la femme la plus reconnaissante de la terre, elle restait nostalgique de son statut de femme célibataire, libre, qui n’avait pas d’homme à la maison qui se préoccupait d’elle. Ils ne s’étaient rien promis, pourtant. Il l’a laissait libre, pourtant. Mais c’était plus fort qu’elle. Ce rôle de femme lui collait à la peau, et il y avait cette peur irrationnelle de le vexer. Toni était perdu. Avait du mal à se positionner dans cette relation étrange. Ambivalence de sentiments.

Toni rentre. Et comme attendu, la jeune femme a droit à un accueil de princesse. Le visage de la belle s’illumine. Il est là devant elle, à lui sourire.De son sourire bienveillant. De ses yeux lumineux. Cet homme fort, beau avec ses cheveux hirsutes et sa barbe de plusieurs semaines.A chaque fois qu’elle le voit, elle se sent en sécurité, rassurée. Sensation agréable, de bonheur. Il lui demande comment s’est passé sa journée. Elle lui répond, de façon assez vague. « Assez épuisante je dois dire mais enrichissante ! Et toi ta matinée ? ». Elle s’approche de la pièce principale, commence à sentir l’odeur du chili corne carne qu’il a préparé. Ca sent tellement bon. « Je sens que je vais me régaler, j’ai hâte de goûter ça. » S’extasie-t-elle. Elle se met soudain à penser qu’elle doit se contrôler pour se tenir bien à table, ne pas engloutir le plat trop vite et en mettre partout. Disons le clairement, Toni mange comme un porc quand il est question de ses plats favoris. Et depuis qu’elle vit avec Milo, elle essaye d’avoir des automatismes pour pas qu’il l’a juge, elle essaye de se tenir, comme elle peut. Parfois, c’est dur mais elle a pas envie qu’il l’a voit comme une enfant sauvage, mal éduquée. Elle voit soudain la table. Les verres de vin, les bougies. Et toujours cette douce odeur épicée qui vient titiller ses narines. Chaque jour, chaque soir, la même pensée lui vient à l’esprit. Cet homme est trop parfait. Elle a parfois du mal à comprendre pourquoi il fait ça pour elle. Ils ne s’aiment pas. Ils ne sont liés que pour l’aider, elle. Et pourtant, il continue à jouer le rôle du bon mari, aux petits soins pour sa femme. A lui préparer des bons petits plats, à veiller sur son confort, à lui demander chaque jour comment elle va. Toni soupire. « Quelle femme comblé suis-je ! N’importe quelle femme rêverait d’être à ma place… J’ai fait quoi pour rencontrer quelqu’un d’aussi bon et parfait ? » sourit-elle, amusée. Elle finit par s’asseoir. Commence à remplir les verres pour qu’il commence cette soirée, et l’apero que Mieczyslaw à préparer. « Merci pour le repas» dit-elle, comme elle lui dit chaque jour. Elle repense à ces premiers mois, au cœur qu’il a mis pour que Toni retrouve le sourire après cette tragique nuit. Se demandant encore et encore pourquoi il est aussi généreux. Et aussi, elle se demande, chaque jour, si il regrette sa proposition, cette situation. Une autre question lui vient d’ailleurs, qu’elle ose cette fois lui poser « Dit Milo, je me demande.. avant qu’il y ait tout ça.. tu l'imaginais comment la femme idéale ? ». Elle ne pose pas cette question par rapport à elle, à titre de comparaison. Non. La réponse l’intrigue voilà tout, sans que ça s’explique.

Toni & Mieczyslaw

no love.

Elle s'était assise à table et t'avait fait de même après vous avoir servie à boire. Tu l'admirais en souriant. Elle était tellement magnifique cette jeune fille. Tu pourras jamais lui en vouloir pour le choix que tu as fait. Tu regrettes pas de t'être marié avec elle. Après tout elle est belle et puis elle est gentille. C'pas la première des garces ça c'est sur. Tu peux pas regretter de t'être mariée avec elle parce qu'elle est ce que tu pourrais avoir de mieux. Tu veux pas non plus la faire passer pour une perfection ou quoi que ce soit mais faut l'dire. Elle était plutôt parfaite, enfin elle est ce qui a pu t'arriver de mieux jusqu'ici. T'avais tout préparé pour ce soir et ça, c'était quelque chose de plutôt classique. Enfin pour les bougies et le vin pas vraiment mais tu voulais qu'elle se sente vraiment bien auprès de toi alors tu faisais tout ton possible. Parce que au fond, tout ce que tu voulais c'est qu'elle soit heureuse.

Elle t'avait posé une question difficile, une question à laquelle tu n'avais pas vraiment de réponse. Elle te demandait quel état la femme parfaite pour toi. Enfin ta femme idéale mais ça revient au même. Tu es complètement perdu parce que t'as pas de réponse. Tu t'es jamais posé la question. Tu t'es jamais imaginé avec une femme en particulier. À vraie dire tu croyais même pas que t'arriverais à finir avec quelqu'un alors tu t'es jamais rien imaginé. "J'me suis jamais posée la question donc j'saurais pas vraiment te répondre..." Tu savais vraiment pas quoi lui dire. Tu n'allais pas lui dire que c'était elle ta femme parfaite parce que au final tu ne t'étais jamais imaginé être avec elle. Tu t'es assis en face d'elle, là où tu avais mit des couverts et puis tu l'as servie. Tu lui as mis ce chilli con carne dans son assiette, celui que tu avais préparé pendant qu'elle était en cours. "J'veux dire j'm'étais imaginé une femme que j'aime et qui m'aime en retour. Quelqu'un avec qui je serais heureux mais je n'est jamais eu d'exigence physique. je n'ai jamais voulu une femme parce qu'elle avait telle ou telle physique." Tu as bu une gorgé du vin qui se trouvait dans ton verre. Tu savais pas pourquoi ce sujet été venue, tu t'es jamais demandé qui elle aurais voulu elle puis de toute façon tu sais que ce n'est certainement pas toi. "Je suis heureux de t'avoir." Ça t'a échappé. Tu sais pas pourquoi t'as dit ça. Au fond est pas comme si tu lui avais couru après pendant des années. Tu n'avais jamais pensé ça possible mais tu ne l'avais pas espéré non plus. "Je veux dire, je suis content que tu sois ma femme. Malgré les circonstances." Parce que ouais, c'pas les meilleures circonstances au monde. Elle ne t'aime pas, tu la trouves attirante mais ce n'était pas un mariage par amour. Ce n'était pas un truc tiré d'un conte de fée. Certainement pas.

AVENGEDINCHAINS

Si un jour, elle pensait elle, Toni Zacharias, se marier. Elle vous aurait ris au nez, insulté, limite cracher dessus pour de telles bêtises.
Vous lui auriez dit ça il y a 10 ans, elle vous airait dit non. Jamais. Impossible. Car les garçons c’étaient ses frères, ses voisins, ses potes. Elle ne pouvait se voir en couple.
Vous lui auriez dit ça il y a 5 ans. Elle vous aurait dit non. Jamais. Impossible. Car elle se pensait destinée à souffrir et à ne jamais trouver un homme bon.
Il y a encore quelques mois, elle vous aurait dit non. Jamais. Impossible. Car elle voulait profiter de sa jeunesse, être libre, séduire, connaitre les nuits sans lendemain. Et puis surtout, trop abîmé par son ancienne longue relation, le mariage lui paraissait improbable.
Et voilà maintenant qu’elle porte un nouveau nom, une alliance par mesure de crédibilité, qu’on l’appelle madame.
Ca lui fait bizarre, elle a du mal à s’habituer à tout ça.
Elle lui avait posé cette question de femme idéale par curiosité. Oui, inconsciemment il avait envie qu’il lui décrive une femme qui avait quelques traits similaire à toni. Pour sa propre fierté personnelle. Mais c’était également une autre curiosité. L’envie d’en savoir plus sur lui. De connaitre son genre de femmes. Ils étaient mariés depuis plusieurs mois, vivaient sous le même toit et au final ils étaient encore des inconnus, découvraient des choses de l’autre qu’ils ignoraient. « Après quand je parle de femme idéale, je te demande pas forcément physiquement. Je voulais savoir au niveau du comportement, de ses passions. Comment tu la voyais au quotidien. Après c’est vrai qu’une personne que t’aime et qui t’aime en retour c’est important ». Petit moment de flottement. Ca faisait bizarre de parler de ça, de s’imaginer l’avenir qu’ils auraient rêver d’avoir. L’amour réciproque, la base d’un mariage solide. Malgré l’apparence parfaite que représentait leur mariage, leur façon de vivre, il leur manquait cet élément essentiel. L’amour. Leur mariage était faux, hypocrite, basé sur toute autre chose que l’amour. Elle pinça ses lèvres, réfléchissant. Souvent, elle se demandait comment un homme tel que lui, n’avait trouvé quelqu’un, une fiancé, une femme. Parfois, elle se demandait s’il voyait quelqu’un à l’extérieur, s’il y avait quelqu’un. Après tout, ils ne s’étaient rien promis, même si dans la théorie, l’acte de mariage disait le contraire, dans la pratique ils n’étaient pas ensemble, libre de faire ce qu’ils veulent. Elle se posait la question, mais n’osait pas lui demander des choses aussi intimes. Ca l’a mettait mal à l’aise. Pourtant, Toni elle ose toujours tout, elle est franche, balance tout ce qui lui vient à l’esprit. Mais avec Milo, elle était différente. Il n’était pas le genre de personnes qu’elle avait l’habitude de cotoyé. Il l’intimidait d’une certaine façon, et il en fallait beaucoup. C’était étrange, elle-même ne comprenait pas certaines de ses réactions face à lui. «D’habitude, je veux dire, c’est quoi qui t’attire chez une femme ? » demanda-t-elle sur un ton neutre. Tout en commençant à déguster le chili con carne. Oui, Toni qui « déguste » on aura tout vu, habituellement elle se serait jeté sur ce chili comme un véritable cannibale. Avec son couteau, Toni montre le plat, tout en mastiquant les haricots. « Ce plat est véritablement une tuerie ! Je pourrais en manger des tonnes ! ». Et puis soudain, il lui balance qu’il est heureux de l’avoir. Ca fait bizarre mais sincèrement, c’était réciproque. Le temps était venu aux phrases mielleuses et reconnaissantes. Elle ne peut s’empêcher de montrer un rictus amusé, elle le trouvait mignon dans sa façon de dire les choses, de tenter de se rattraper, de rectifier ses mots. « Je sais pas quoi dire.. C’est vrai que les circonstances..ce mariage, ça fait bizarre. A vrai dire je sais que c’est du fake, il y a rien, juste une signature sur une feuille officielle mais je peux pas m’empêcher de me dire que chaque jour j’ai un mari qui m’attend à la maison. Qu’il va me sourire quand je vais rentrer, qu’il aura préparer le dîner avec beaucoup d’affection et qu’il sera toujours là, au moindre souci. Je te remercierai jamais assez de m’avoir aider, de m’avoir permis de me relever et de faire de l’enfer que j’ai vécu avant, un cauchemar lointain » dit-elle, tout en continuant à savourer le plat concocter par milo. « Je crois qu’on est le couple marié le plus atypique de brisbane » rigola-t-elle.