le passé revient toujours au grand galop. - le passé revient toujours au grand galop. - mon pinceau trempe doucement dans le rouge, allant se mélanger doucement avec du marron. Je me reconcentre sur la toile, commençant doucement à prendre forme. Je lâche un léger soupire, avant de poser mon regard vers la baie vitrée, histoire de me perdre dans la contemplation du monde extérieur. J'étais vraiment bien que quand je pouvais peindre, par chance c'était l'activité que je pouvais continuer à réaliser même avec le bras encore peu utilisable. Je n'étais pas vraiment pressé pour être honnête, déjà de savoir que je pourrais réutiliser mon bras était une belle victoire, ce n'était clairement pas l'idée que j'avais eu quand je m'étais éveillé de ce long sommeil. Ah purée... Il est certain que je ne comptais pas refaire la moindre connerie maintenant. Plus de vol de voiture, plus d’ânerie d'adolescents. A dire vrai, je me souvenais pas vraiment de mon adolescence, du moins...j'avais beaucoup d'oubli, de petit trou de mémoire qui c'était toutefois atténué, mais comme je ne côtoyais plus vraiment les même personnes, dur de se rappeler de tout. Un visage de temps à autre dans mes rêves, certains dont j'arrivais à nommer, d'autres pas du tout. J'avais des flash de l'accident, je me souviens de la musique qu'il y avait dans la voiture et que je me chamaillais avec un garçon, mais pas dans le mauvais des sens. Je peignais souvent les images que je voyais et là, c'était clairement cette chambre d'hôpital, que j'avais eu pendant un moment. Mais avec une vue sur l'extérieur que je pourrais dessiner dans les moindres détails.

Après quelques heures, je me rend compte que je n'étais plus vraiment seule dans la pièce. Il faut dire que beaucoup d'artistes venaient ici, pour prendre des cours ou tout simplement échanger avec d'autres artistes, voir des œuvres et compagnie. Je me faisais petite, restant dans mon coin cependant. Je me retranche donc, venant donc à augmenter le son de mes écouteurs, tel une ermite. C'était vraiment le comble, je n'étais pas autrefois de la sorte. Mais depuis mon accident, mon handicap...je pensais que c'était mieux ainsi. Je finis par voir l'heure, décidant donc qu'il serait temps pour moi d'y aller. J'avais des révisions à faire avec un étudiant de première année de graduate, pour me remettre dans le bain alors il fallait pas que je traine. Je me redresse donc, prenant ma toile sous mon bras valide, avant de poser mon regard, ne serait-ce un court instant, sur des dessinateurs, installés derrière. Je remarque certains qui ont vraiment un talent de fou. Je suis clairement impressionnée, je ne pensais pas être capable de faire aussi bien. Je m'attarde sur ceux d'un garçon, qui d'ailleurs me fais drôlement penser à quelqu'un, mais je ne savais pas qui. J'avais cette fichue impression de déjà vue, sans trop savoir qui et quand. Quand tes yeux se pose sur moi, je sens une drôle de sensation m'envahir, ne comprenant pas ce qui se passe et à en juger par ton regard franchement ahurie, je rougie brutalement, baissant les yeux, manquant de partir en courant.
"P-pardon.. Je voulais pas que tu me crois en train d'espionner...C'est..hm c'est sympa ce que tu fais..." Bredouillais-je donc, en agrippant la toile que j'avais contre moi, essayant de ne pas la faire tomber, déjà que mon sac sur mon épaule engourdie et peut utile depuis un moment, de tomber aussi. Je me mord légèrement la lèvre, ne comprenant pas trop la situation :
"J'ai..j'ai l'impression de t'avoir déjà vue quelque part. T'es d'ici ?" Me risquais-je donc, essayant de me concentrer.