Oussa respires, tout va bien se passer

feat. Letha & Wolfgang

La fiesta était hard, je me suis enjaillé comme jamais, pour pas changer. Alcool, danse, défis à la con, bière pong, re alcool, un pétard ou deux, re danse, bordel et bref... Comme la dernière j'ai fini la tête à l'envers sauf que cette fois je l'ai pas fait tout seul. J'ai rencontré cette fille, Letha, une rousse tout ce qu'il y a de plus canonnissime. Une bombe! Et bref, on a parlé, on a joué, on a dansé puis voilà hein. Premier bisou, deuxième, s'est très vite devenu torride et une fois monté dans la chambre, la suite vous la connaissez hein. Pure moment d'ailleurs, même si au réveil à tout d'suite j'me souviens pas clairement de tout j'vous l'avoue. Sauf qu'il y a pas que ça là... Y'a un truc bizarre. Mais comme je peine à ouvrir les yeux parce que j'ai la tête dans le cul, j'saurais pas encore vous dire. J'entends du bruit à côté et je fronce les sourcils en tâtonnant de la main le chevet près de moi à la recherche de la possible présence de mon portable, sauf que non, il est pas là... Try again! Faut que j'me lève putain mais là, j'ai clairement pas la fois.

getting higher than the empire state Encore une soirée à trop boire, trop danser, trop s’amuser pour oublier. Soirée d’excès, soirée de conneries à finir dans les draps d’un être humain différent à chaque fois. Dieu c’que c’était bon d’s’oublier soi-même et de simplement… exister. Loin des angoisses, loin d’la crasse ambiante du monde et d’cette vie de merde. L’alcool coulant à flots dans ses veines lui permettant de décoller, d’ne plus penser. Finir la soirée dans un autre appart que le sien, loin d’ces murs hantés par le souvenir n’était que la cerise sur le gâteau de sa nuit. Sans parler du fait que sa conquête du jour était particulièrement canon avec ces fossettes à tomber et ce corps bien bâti. Détail non négligeable au final… Malheureusement pour elle, fallait bien redescendre à un moment. Et comme chaque matin, là voilà qui s’réveillait difficilement, un sale mal de crâne latent, la peine et l’angoisse l’assaillant à nouveau, pareils à un étau autour d'sa poitrine. C’était poignant, la prenant aux tripes, comme d’habitude. Jetant un regard autour d’elle, elle n’reconnut pas l’environnement l’entourant - probablement l’appartement du mec en question. Ses entrailles se nouant douloureusement sous l’effet de la vague d’angoisse qui arrivait inexorablement, Letha s’leva un peu plus. Il fallait qu’elle s’en aille, et vite. Repérant ses affaires, elle commença à s’habiller. Mais ça n’allait pas assez vite. Le pantalon, elle l’avait, ses bottes aussi. Les chaussettes, elle pouvait s’en passer, mais pas son t-shirt. Pas qu'elle fut pudique, mais sobre la jeune femme n’rêvait pas particulièrement d’exhiber sa poitrine devant tout le campus en sortant. Farfouillant partout un peu plus à la recherche du fameux vêtement, Letha entendit soudain un vague mouvement venant du lit. Non pas maintenant. Fallait vraiment qu’elle s’démerde pour trouver l’objet de sa recherche avant qu’il n’s’réveille complètement et d’se retrouver coincée avec lui. Le goût amer dans la bouche lui rappelait d’ailleurs bien trop douloureusement la crise d’auto-apitoiement qui ne tarderait pas à l’assaillir. Le problème étant que, plus elle paniquait, moins elle arrivait à regarder convenablement et discrètement après ce foutu t-shirt. Il n’pouvait pas avoir disparu quand même... Sentant des larmes de rage lui brûler les yeux, la rousse finit par s’asseoir à terre. Déjà, il commençait à chercher son portable. Elle était coincée. Mieux valait donc tenter d’utiliser le peu de temps qu’il lui restait avant qu’il n'émerge totalement pour s'calmer le plus possible. Peine perdue… L’voyant se lever doucement, les cheveux ébouriffés et la mine clairement à l’envers, elle n’avait pas eu le temps de stopper ses larmes. Elles n’voulaient pas se tarir et continuaient à perler le long d'ses joues. Pauvre conne. Pathétique. Se maudissant intérieurement, elle esquissa un vague geste vers sa poitrine. « Heu, t’as pas vu mon haut par pur hasard ? « Sa voix avait été moins ferme qu’elle ne l’avait espéré ; elle n’arrivait malheureusement pas à la contrôler plus que ça. Il allait finir par la prendre pour une folle, mais tant pis. C’était trop tard pour s’casser en douce. Better luck next time.

Oussa respires, tout va bien se passer

feat. Letha & Wolfgang

J'ai la tête dans le cul clairement, mais j'fini malgré tout par ouvrir les yeux sauf... Que la nana qui a passé la nuit avec moi, bah elle est assises par terre et elle... Pleure? Non j'dois rêver ou j'sais pas. Ça me rappel un atroce souvenir du coup, j'émerge d'un coup et me redresse pour la regarder d'un "Qu'est ce qu'il y a ça va pas..?" et là elle me demande en guise de réponse « Heu, t’as pas vu mon haut par pur hasard ? « et je regarde par automatisme autour pour trouver son haut, soulevant la couette et j'en passe mais rien "Non j'le vois pas je... Attends.", du coup, je regarde sur le sol à ma gauche et y vois mon t-shit que je décide d'attraper pour le lui tendre "Prends le miens en attendant, il doit forcément être quelque part." sauf que la voir en pleure m'inquiète beaucoup. J'espère que j'ai... Que j'ai pas... Non j'ai pas recommencé j'en suis sûr et certain. Il était 100% consentante cette nuit j'en mettrais ma main à couper et... Sauf si elle se souvient de rien? Non elle avait pas l'air si ivre que ça. J'espère. Du coup je me rapproche du bord du lit pour lui demander encore "Alors dis moi. Pourquoi tu pleures..?" ouais autant y aller cash parce que j'aime pas du tout la scène et ça m'inquiète sérieusement parce qu'il est hors de question que j'ai recommencé cette connerie là, jamais.

getting higher than the empire state. Il était mal pour elle, Letha s'en rendait parfaitement compte. Ou tout du moins, il semblait vaguement paniquer à l'idée d'avoir sa conquête de la veille en pleures affalée sur le sol de la chambre. Le pauvre, c'était normal après tout. Elle devait passer pour une vraie hystérique à chialer de la sorte dans son soutif à chercher un fichu t-shirt. Où avait-il bien pu disparaitre d’ailleurs ? C’était pas comme si il avait des jambes pour s’enfuir après tout, non ? Si elle n’avait pas été si gênante, la situation aurait pu en être risible tellement c'était absurde. Heureusement pour elle, son interlocuteur - en plus d’être canon - semblait être quelqu’un de décent, pas un d’ces cons qui auraient été capables de s’énerver ou encore de la fiche dehors en larmes et soutien-gorge. Il regardait même réellement après cette saleté de vêtement perdu, lui proposant le sien en attendant. Un léger sourire reconnaissant vint éclairer le visage de la rousse, tandis qu’elle enfilait le haut bien trop grand pour son ton petit corps. L’odeur qui s’en dégageait était agréable. « Merci » C’fut tout ce qu’elle réussit à articuler, tellement sa gorge était serrée, la crise de panique montant de plus en plus dans sa poitrine - pareille à une bulle prête à éclater à tout moment. Elle s’maudissait Letha. Depuis toute petite, elle avait ces fichus épisodes d’angoisse. Avec les années, elle avait appris à les maîtriser, les endiguer et les ranger bien loin au fin fond de sa conscience. Seulement, Oliver avait toujours été la clef de tout ça. Et avec lui parti, il en allait de même pour sa maîtrise de soi. Pathétique gamine toquée. « Alors dis moi. Pourquoi tu pleures..? » Bonne question. Pour rien, pour tout, juste comme ça. Parce que c’était pareil tous les matins depuis neuf mois et qu’elle n’trouvait pas de solution magique pour s’arrêter. Elle n’savait pas vraiment quoi répondre. Elle était fatiguée la rousse : fatiguée d’avoir à justifier ses larmes pathétiques causées par la mort de son frère. Fatiguée d’y repenser à chaque fois - fatiguée d’en parler tout simplement. Mais elle n’pouvait, d’un autre côté, pas laisser décemment ce mec penser qu’elle pleurait pour une histoire d’un soir ou encore qu’elle était une de ces folles dont il n’arriverait pas à se débarrasser par la suite. Bien au contraire. « Crise d’angoisse… J’voulais être partie avant de t’imposer ça… » Précis et évasif à la fois. Elle n’mentait mais ne donnait pas non plus la raison de ces fameuses crises. Ça n’lui appartenait qu’à elle finalement cette raison. Levant son regard vers son interlocuteur, elle sentait que sa respiration s’accélérait Letha. Merde merde merde. « Désolée de t’imposer ça charmant inconnu de la veille. » Petit sourire en coin tremblant accompagné d’une légère pointe d’humour pour tenter d’oublier qu’elle était presque sur le point d’hyperventiler. Décidément, la jeune-femme aurait vraiment aimé avoir une pelle pour creuser son trou et disparaitre dedans en cet instant précis.