Meeting in front of a beer. (Octaban)

Meeting in front of a beer.

EXORDIUM.

Je l’écoute, cet homme, me parler de ma mère d’une façon assez peu avantageuse. Il ne semble pas me reconnaitre, ce qui en soit n’est pas compliqué. Ma mère est rousse avec des yeux clairs, ayant tenu physiquement de mon paternel aux allures espagnole. Je souris, portant mon café à mes lèvres, innocent, presque enfantin. Ça m’amuse. Il a raison, tellement raison. Ma mère est une femme froide et hargneuse, arrogante et hautaine, j’en fais les frais depuis ma tendre enfance. Alors, quelques fois, j’en rajoute une couche avec des « tout à fait » ou encore des « Sans blague ? » faisant comme si je ne la connaissais pas, tout en ne le disant pas clairement. Je ne mens pas, je ne fais que détourner la vérité, la cacher, l’enterrer. Mon téléphone vibre, il est l’heure pour moi de m’en aller. Je m’excuse auprès de cet homme aux allures charmantes, je dois bien l’avouer. Léger sourire, je me dirige vers l’ascenseur. « Vous ne m’avez toujours pas dit votre prénom. » Sourire qui s’agrandit sur mes lippes, ma voix s’élève, mon regard se tourne vers l’homme de quelques années mon aîné. « Esteban…Esteban Frost. » Que je lâche toujours souriant, comme si ce que je venais d’annoncer ne signifiait rien, n’indiquait rien à part peut-être le fait qu’il avait dénigrer ma mère durant dix bonnes minutes. Comment pourrais-je lui en vouloir. Moi-même j’ai du mal à l’apprécier. L’image de cet homme se décomposant devant mes mots me fait sourire davantage alors que j’entendre dans la cabine métallique, mains dans les poches. Je ne m’attends pas à ce que les portes soient retenues, je ne m’attends pas à ce qu’il me propose de boire un café pour se faire pardonner. J’aurais pu refuser…surtout avec mes soucis actuels, mes interrogations sur ma propre identité, mes propres envies et pulsions. Ouai, j’aurais pu, mais je ne l’ai pas fait…Mon chauffeur à mit en bruit de fond une musique assez apaisante, assez calme. Je suis paumé. Repensant à cette soirée avec Alessio, à ce qui s’est passé, mettant en quelque sorte en lumière mes envies. Serais-je bisexuel ? Aurais-je zappé cette partie de ma personnalité durant vingt-quatre ans ? Me serais-je trompé de voix, de chemin ? Cela expliquerait mes fantasmes par rapport à Eldon, le fait que je trouve les hommes beaux à regarder et ce, même si physiquement, aucun de ceux-ci n’a encore réussit à éveiller le désir, enfin, avant Eldon.

Aurait-il été le déclencheur de toute cette merde ? Peut-être, peut-être pas…Passant une main dans mes cheveux, je soupire. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Octavian, cet homme à la parole facile, aux critiques amusantes. Ma mère le tuerait si jamais elle savait ce qu’il avait osé dire sur elle, heureusement pour le jeune homme, je ne suis pas du genre à anéantir les gens pour rien, encore moins quand on critique mes parents. Géniteurs indignes, laissant leurs enfants à une nourrice pour l’éducation…il y a de quoi être critiqué, très clairement. Je n’ai pas pris la peine de m’habiller plus que nécessaire, ce n’est pas un rendez-vous, juste un café et ce, même si le brun est séduisant. Mon regard se baisse sur mon portable et j’hésite à envoyer un message à Mila, ou encore Alessio, mes meilleurs amis. J’hésites, parce que tout est compliqué, trop compliqué. Parce que j’ai peur. Le jugement n’a jamais été aussi effrayant que ces derniers temps. Finalement, je laisse mon téléphone retourner dans ma poche alors que mon chauffeur m’annonce que nous sommes arrivés. Souriant calmement à celui-ci, je le remercie poliment. Ce n’est pas parce que je suis riche que je dois être hautain, pour ça, je pense être plus que correct. La portière s’ouvre et je sors, positionnant mes lunettes de soleil devant mon regard gris clair. Le bar où nous avons rendez-vous est juste en face de moi. De nouveau, je regarde ma montre. J’ai quelques minutes de retard, comme à mon habitude. Oui, la ponctualité et moi ça fait deux, ma meilleure amie s’en amuse, mon meilleur ami ça l’irrite et moi…j’estime que sans ça, je ne suis pas moi-même. C’est un peu ma marque de fabrique. Réajustant ma veste, je me dirige vers le bar, poussant la porte en silence. C’est un endroit assez classe et plutôt élégant, pas le genre de bar merdique où les poivrots s’engouffrent pour y passer la journée. Mon regard glisse sur les tables, alors que mes doigts, eux, attrapent mes lunettes pour les accrocher au col de mon t-shirt blanc. Rapidement, je repère Octavian. Sans hésitation aucune, je m’avance vers le jeune homme, un léger sourire désolé sur les lèvres. « Navré, je suis en retard, quoi que…c’est souvent comme ça, malheureusement, je ne suis pas quelqu’un de très ponctuel. » Au moins je l’avoue.

Esteban & Octavian

Meeting in front of a beer.

Octavian avait décidé de postuler auprès du magazine Vogue en tant que web développeur. Il avait été reçu par Jill Frost en personne. Cependant, l'entrevu ne se passa pas comme il l'aurait espéré. Il faut dire que madame Frost était froide, hautaine et hargneuse. Octavian l'était aussi, mais il avait facilement le sang chaud comme son feu paternel. C'est pourquoi, il perdit son sang froid, il se montra arrogant et je m'en foutiste. Bien évidemment, il se doutait qu'il n'allait pas avoir le job, madame Frost ne prit même pas la peine de signaler qu'elle le contacterait pour connaître l’aboutissement de cet entretien. Octavian ne regrettait rien, après tout il avait postulé pour passer le temps, il savait vivre de façon indépendante et avait une grosse somme d'argent depuis la mort de son père. Pour tenter de se détendre avant de partir, O' se dirigea à la machine à café. Là-bas, le jeune homme parla et pesta naturellement auprès d'un inconnu. Il s'imaginait que la plupart des employés devaient l'avoir en horreur. Néanmoins, il était loin de se doutait un seul instant qu'il se plaignait à son fils. Ce ne fut que dans l'ascenseur que ce dernier évoqua son identité suite à la question de Tavvy'. Octavian se décomposa, il ravala sa salive et tenta de s'excuser, mais rien ne sortit. Après tout sa mère avait été odieuse c'était un fait. Ce qui n'était pas correct c'était tout bonnement d'avoir parlé d'elle à son fils de la sorte. Afin de se racheter, le web développeur proposa d'aller boire un café ou un verre. En aucun cas il envisageait d'amadouer le fils pour atteindre la mère. Il espérait que ses gestes ne seraient nullement interprétés de la sorte. Leur petit rendez-vous était fixé au lendemain. Octavian arriva avec sa voiture de collection. C'était la seule folie qu'il avait faite avec l'argent de son père si ce n'est son départ pour l'Australie, fuyant ainsi New-York et ses soucis. O' n'avait pas respecté les limitations, il aimait l'adrénaline et la vitesse. Par chance pour lui il n'y avait aucun policier dans les parages. Il se gara et pénétra donc dans le bar. Il était en avance, contrairement à Esteban. Pourtant, s'il avait su que le jeune homme était du genre retardataire, il aurait pris le temps pour choisir mieux sa chemise, sa veste. Octavian avait fait dans le sombre, une chemise blanche et une veste noire. Il aimait avoir la classe et l'élégance, son père lui avait appris à avoir ce goût pour ce genre de choses. Assit à une table, Tavvy' regarda les minutes défiler sur la grande horloge qui se trouvait au milieu du mur principal. Il commença à perdre patiente, sorti son téléphone et ne vit aucun message. Pourtant, il avait l'impression de recevoir un lapin, une vengeance de la part du fils pour sauver l'honneur de sa mère. Octavian essaya de se rendre à l'évidence, il ne viendrait pas. Il tapa du pied de façon impatiente et fouilla dans son smartphone à la recherche d'une occupation. C'est au moment où il allait se décider à partir qu'Esteban se dressa devant lui. O' évita de montrer son impatience, il passa sa main dans ses propres cheveux afin de les arranger et laissa échapper un léger sourire :

« L'importance c'est que tu sois là non ? »

Il le regarda dans les yeux avant de l'inviter à s'asseoir en face de lui en lui désignant de la main la chaise. O' le laissa s'asseoir afin d'entamer une conversation, il admit dès lors ce qu'il avait pensé : « J'étais en train de me dire que tu avais annulé pour rendre justice à ta mère en me laissant me pointer ici. » Il rit légèrement avant d'ajouter : « à moins que ce soit en partie pour énerver maman que tu as accepté ce verre. » La serveuse arriva vers eux, les deux hommes passèrent leurs commandes.

AVENGEDINCHAINS

Meeting in front of a beer.

EXORDIUM.

Identité dévastée par une famille aux origines diverses, à l’apparence hautaine. Je me retrouve pris entre deux feux, dans un divorce bientôt explosif. Oui, je sais que mes parents ne vont pas bien, faisant payer leur entourage pour ce qu’ils ont échoués. L’échec est une chose que les Frost n’apprécient pas, qu’ils n’apprécieront sûrement jamais. Image parfaite, pouvoir entre les mains, ils semblent tous peu enclin à vivre une vie banale, normale, moi y compris. Je me complique la vie depuis des années, tourmenté, je m’écrase face contre terre un peu plus chaque jour. Je me fais piéter par mes pulsions, par mes regrets. Je ne laisse rien paraître, le cœur en otage, l’âme qui suffoque, je suis juste un gosse qui est en train d’étouffer. Mais ça, personne ne le voit, personne ne le sait. Ils sont tous aveuglés par leur petite vie, ils sont trop centrés sur leur existence. Puis-je seulement leur en vouloir ? Non, bien sûr que non. Je ne suis pas le centre de l’univers, qu’un grain de sable dans un désert gigantesque. Alors, à ma façon, je fais payer à mes parents leurs erreurs. Je fais conneries sur conneries, titillant les flashs des photographes, les journalistes se déchaînant sur les fraques d’un garçon à l’attention bien trop facile. Ma mère s’énerve silencieusement, mon père frappe du point, mais n’est-ce pas le seul moyen pour attirer leur regard ? Bien sûr que si, la preuve en est, ils n’ont jamais été aussi attentif qu’à leur d’aujourd’hui. Foutaise, ils ne sont que des imbéciles qui cherchent à sauver l’image de la famille Frost. Encore une fois, ils ne me voient pas moi, mais bien les conneries qui tâches leur jolie petite réputation. Si seulement ils savaient, si seulement ils se doutaient que leur fils est en souffrance, changeraient-ils ?

Alors oui, peut-être que le fait de me retrouver ici était une autre provocation inconsciente. Il n’aime pas ma mère, il l’a rabaissé encore et encore en pestant comme un fou devant cette machine à café…peut-être que ma mère deviendrait folle en sachant ça, ou encore, peut-être que j’en avais juste envie, qui sais. Souriant calmement au jeune homme, je secoue la tête positivement. « C’est effectivement le plus important. » Me posant sur la chaise en face de lui, j’y dépose ma veste, dévoilant un simple t-shirt assez élégant au col en V. Je reste habillé sobrement, néanmoins, avec une certaine classe et élégance. Je n’ai que vingt-quatre ans, malheureusement, mes parents ont quand même déteint sur moi dans quelques domaines. Je ne peux m’empêcher de rire légèrement face aux paroles d’Octavian. Il est certain que j’aurais pu lui foutre un lapin, ou encore, sa deuxième affirmative est sûrement la bonne. Commandant un simple soda, je tente de ne pas sombrer dans l’alcool, ayant encore la gueule de bois suite à ma soirée. « Je dois bien avouer que ma mère ne serait pas enchantée de me voire ici, avec toi, mais cela ne fait qu’accentuer mon envie de rappliquer ici…donc, effectivement, c’est un bonus clairement. » A quoi bon le caché ? ça ne sert strictement à rien. Plus vite je peux faire enrager ma mère, mieux c’est. D’ailleurs, que dirait-elle en sachant que mon attrait pour les hommes va en grandissant ? Je pense qu’elle ferait certainement un arrêt cardiaque, enfin, je crois, je n’en suis pas certain…Il faut dire qu’elle regarde sa secrétaire avec un peu trop d’intérêt à mes yeux, chose qui me donne envie de l’étrangler. Déjà que j’ai du mal à imaginer mes parents dans le même lit, alors imaginer ma mère se taper une femme de plus de dix an sa cadette.

« Mais je suis sûr que tu dois être aussi satisfait que moi, de savoir que cette rencontre puisse la rendre folle de rage… » Sourire taquin que je ne retiens même pas, mes bras se posent sur la table, alors que mon corps se penche légèrement vers l’avant. « A ce que je sais, tu ne l’as portes pas dans ton cœur…je te t’en tiens pas rigueur, ma mère n’est pas du genre à s’approprier les faveurs des autres, que du contraire. Même les faveurs de sa famille c’est difficile…je me demande comment ses employés font pour la supporter. Heureusement, c’est une mère médiocre, mais une patronne qui dirige excessivement bien sa boite. » Au moins, elle a le sens du travail, mais pas la maternité dans le sang. La serveuse revient avec notre commande et je souris calmement à celle-ci, prenant une gorgée de mon soda bien frais. Bordel, l’air de rien, ça fait du bien…enfin, bien que j’aurais bien pris un whisky à la place.

Esteban & Octavian

Meeting in front of a beer.

Octavian était rassuré de voir Esteban débarqué. Il n'aurait pas aimé avoir un lapin et il lui aurait fait regretter ce genre d'erreur. O' avait l'esprit de vengeance depuis la mort de son père. Adrian Schreave était un brillant avocat réputé à New-York, mais il avait été tué par l'un de ses concurrents. Ce dernier était à présent en prison, mais Octavian n'arrivait pas à tourner la page. Il serait prêt tout comme lui un beau jour lui tirer une balle dans la tête. Quoi qu'il en soit, Esteban était venu et c'était le principal, il était rassuré. Le web développeur fut ensuite curieux de connaître sa véritable raison pour venir le rejoindre dans ce bar. Après tout ils ne se connaissaient pas mis à part la veille devant la machine à café. Tavvy' le soupçonnait d'avoir accepté afin d'énerver sa mère. Esteban avoua à demi-mot ce qui amusa O'. Il lui rendit l'appareil en lui demandant à son tour si cette idée d'énerver sa mère lui plaisait. Le jeune homme lâcha un léger rire :

« Désolé de te décevoir, mais non. » Il lui adressa un sourire : « Je suis déjà passé à autre chose. Pour être honnête si ta mère m'avait pris je n'aurai pas tenue un mois parce que je déteste être à la merci de quelqu'un, puis toute cette pression je n'ose pas imaginer la vie des salariés. » Il reprit la parole : « J'ai fait cet entretien pour m'amuser et montrer à Jill Frost qu'elle avait devant elle le meilleur web développeur de la ville et qu'il lui passe sous le nez.»

Octavian ne pu s'empêcher de sourire amusé. Le jeune homme était un surdoué qui avait tout bonnement arrêté les études parce qu'il ne s'y plaisait pas, ne se sentant pas dans son élément et s'ennuyant. Il avait appris très rapidement et en autodidacte ce métier qu'il exerce, mais il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin.

« Je t'ai proposé ce rendez-vous pour m'excuser de mon comportement à ton égard, tu n'as pas à supporter mes critiques bien que tu ne sembles pas la porter dans ton cœur d'après ce que tu me dis. »

Octavian était surpris de l'entendre parler ainsi de sa mère. Il comprenait néanmoins que ce genre de paroles cachaient une profonde souffrance. Tavvy' pouvait se mettre à sa place, sa mère n'était plus l'exemple parfait de la mère parfaite d'autrefois. La mort de son père l'avait rendu dépressive voire folle. Aurora Schreave s'était même taillée les veines le jour de Noël alors que sa famille était réunie. Depuis, Aurora était internée à l'hôpital psychiatrique. O' fait tout son possible pour lui rendre régulièrement visite lorsqu'il peut partir à New-York. Au fond de lui, il lui en voulait de les avoir abandonnés ses frères et lui, ils avaient déjà perdu leur père et leur mère n'arrangeait rien.

« Même si elle est détestable, elle reste quand même ta mère et je suis sûre que même si elle ne te le montre pas, elle t'aime en quelque sorte à sa manière. » Leurs boissons arrivèrent à ce moment-là, O' avait pris une bière et paya la serveuse pour tous les deux. « Je sais que mes paroles sont plus faciles à dire qu'à voir véritablement son amour. » Il bu une gorgée : « Mais j'imagine que tu ne veux pas que l'on parle de ta mère toute la journée, elle accapare suffisamment l'attention de tout le monde. »

AVENGEDINCHAINS

Meeting in front of a beer.
EXORDIUM.
Sourire amusé qui vient glisser sur mes lèvres, je ne peux m’empêcher de rire quelque peu face au tempérament de mon voisin d’en face. Il semble sûr de lui, mais également amusé par la situation, chose que j’apprécie clairement. Effectivement, je suis sûr qu’au fond, ma mère rage du haut de sa tour sur le jeune homme. Pour dire, je suis certain qu’elle se souviendra de cet entretien, nullement habituée à ce qu’on lui tienne tête, ou encore, à ce que quelqu’un se joue d’elle. Enfin, venant de moi elle y est habituée à présent, mais venant d’une personne extérieure, pas vraiment et je suis certain qu’elle va longtemps rabattre les oreilles de mon père avec cette histoire. Mais il est temps qu’elle redescende sur terre, qu’elle réalise que le monde n’est pas son trône et que, comme les êtres humains, elle a des faiblesses. « Mh, je vois. Je suis certain qu’elle n’aurait pas tenu un mois non plus, elle n’apprécie pas les fortes têtes, malheureusement. Personnellement, je préfère les personnes avec du caractère, c’est toujours plus agréable qu’un employé docile et qui baisse le nez devant son employeur. » J’avais dit ça d’une façon toute naturelle. Mes études, je les exerce pour devenir mon propre maître, tenir mon propre cabinet vétérinaire et ne pas devoir reprendre les rênes des entreprises familiales. Malheureusement, je sais que la vie ne sera pas aussi facile, à vrai dire, je sais également que je n’aurais pas forcément le choix. Qui le fera ? Ma sœur ? Elle est encore trop jeune pour envisager une chose pareille, puis, mon père a toujours eu tendance à me pousser vers son héritage. Parfois, j’ai l’impression d’être pris au piège, d’étouffer, d’être pris dans un étau et c’est sûrement ce qui est le plus dur à gérer.

« Ma mère n’est pas un cadeau, je suis le premier à le dire. Je n’ai jamais été très proche d’elle…Toujours au bureau, jamais à la maison. Mais j’en sais assez sur elle pour savoir qu’elle irrite pas mal de monde, moi y compris. » Je ne mâche pas mes mots, j’en ai terminé avec ça. Je ne fais plus attention à ce que je dis, à ce que je peux laisser paraître en annonçant une telle chose, après tout, je ne dis que la stricte vérité. Ma mère n’est pas un exemple de maternité, mon père non plus. Ils ont toujours pensé que l’argent pourrait combler leurs absences, foutaises, ils n’ont fait que creuse diverses tranchées qui avaient pour but de nous éloigner, de nous séparer. Aux paroles du jeune home, je secoue légèrement la tête de droite à gauche. « Ma mère n’aime pas grand-chose à part son job, c’est malheureux, mais c’est surtout la stricte réalité et voilà bien des années que je m’y suis résolu. Il m’est déjà arrivé de disparaitre une semaine entière sans qu’elle ne le remarque, c’est pour dire… » Je ricane légèrement en passant une main dans mes cheveux. Je me souviendrais toujours de cette semaine-là, de son visage lorsque j’étais rentrée et de son simple ‘Tiens, tu as passé la nuit dehors ?’ alors que j’étais parti une semaine entière. Lorsque mon soda arrive, j’en bois une gorgée, secouant positivement la tête, affirmant qu’il avait entièrement raison. « Effectivement, c’est une bonne idée. Et si tu me parlais un peu de toi, histoire que je sache d’où te vient cette assurance presque insolente. »

» unexpected meeting (mieczyslaw)