once upon a time…

chapitre one La famille, c’est ce qu’il y a de plus important selon eux. La famille, ce n’est qu’un tissu de mensonge qu’on égorge petit à petit d’illusions néfastes et imaginaires. La famille parfaite n’existe pas, ou du moins, n’existe plus. Après tout, perdre son frère ne devrait pas arriver avant que sa peau ne soit fripée et vieillit de par les années, non ? Et bien, la vie n’a pas été de notre côté en ce jour fabieux ou Gaiven nous fût enlevé. Mon frère. Jumeau qui plus est. Il était toute ma vie. La moitié de mon cœur est partie en même temps que lui, car de toute manière, elle lui appartenait depuis notre naissance. Cet accident, cette voiture. Cette nuit sombre et brumeuse. Je me rappellerais toute ma vie de cette instant tragique qui me plongeait dans le coma et m’enlevait mon frère par la même occasion. Je me souviendrais toujours du moment où j’ai ouvert les yeux, et que ma mère a pleurée, laissant mon père face à moi, aucun sentiment, aucune émotion sur le visage. J’avais mal. Partout. Durant les trente premières minutes, je ne disais qu’une seule chose « Où est Gaiven ? » Il n’était pas à mes côtés. Il n’était pas là pour sourire. Il n’était plus là pour sourire. Dans ces moments-là, vous aimeriez que votre famille vous soutienne. Mais, si seulement votre père ne vous haïssait pas à cause de cette erreur. Si seulement il pouvait vous montrer ses faiblesses. La famille, c’est ça. Des gens qui se détestent les uns des autres, juste pour une erreur. Juste pour une soirée qui n’aurait jamais dû finir ainsi.

chapitre two La perte, le deuil. On ne nous prépare jamais assez au fait de perdre la personne qui compte le plus à nos yeux. Perdre un de nos parents sembleraient moins difficile que de perdre un frère, une sœur, ou un enfant. Bullshit. Avoir à faire face à la mort d’un être aimé ne devrait jamais être facile pour une partie de notre famille. Elle devrait brûler notre cœur dans tous les cas. Déposer cette rose sur ce cercueil. Lui dire une dernière fois au revoir. C’était si poignant, si écœurant. Je ne voulais pas avoir à le faire, je ne voulais pas accepter le fait de ne plus jamais le voir. De ne plus jamais l’entendre dire mon prénom. Je refusais qu’il ne soit plus là, du plus profond de mon être. Parce que je n’avais pas perdue que lui ce jour-là. J’avais aussi perdu l’amour de mon père. Il ne m’adressait plus la parole, il ne me regardait même plus. Ma mère essayait de tempérer sa haine de temps à autre, mais elle n’y arrivait jamais. Après tout, c’était de ma faute si nous étions dans cette voiture. C’était de ma faute si j’avais appelé à l’aide. J’aurais mieux fait de rester dans cette maison avec ce mec. J’aurais mieux fait de me laisser faire plutôt que de partir en pleurant. J’aurais mieux fait de coucher avec cette ordure pour épargner la vie de mon frère.

chapitre three Le sexe. C’est compliqué. On le sait toute, et pourtant, on n’arrive pas à s’en passer. Un an après la mort de mon frère, je suis partie pour l’Australie, dans l’université que ma mère avait fréquentée. Peu de temps après ça, j’ai rencontré ce mec. Caleb. Un prénom aussi hautain que la manière dont les choses ont commencé. Autant dire que je n’étais absolument pas censé rentrer dans sa voiture et toucher ses lèvres puissantes, mais bon. La vie n’est jamais juste, et j’en connais un rayon à ce sujet. La preuve est, que si je n’avais jamais renversé ce plateau sur lui, il ne m’aurait jamais lancé ce regard vibrant d’agressivité. Mes excuses quant à elles, n’avaient sans doute rien arrangées, mais sortaient tout de même d’entre mes lèvres, parce que j’étais comme ça, avec une éducation à en boucher le souffle. Pourtant, lui, il ne prenait absolument pas en considération ce que je venais de lui dire, Il m’avait traité d’idiote, et toute sorte d’autres choses. Une tension c’était tout de suite installée, tu le trouvais craquant, quoi qu’arrogant sur les bords. Le reste de la soirée ? Vous n’avez besoin de savoir que le comment ça s’est terminé. Dans la voiture du jeune homme. Un moment tendre quoi que bestiale sur certains points. Il paraît que ce n’est pas comme ça que doit commencer une relation. Il paraît que le sexe n’est qu’ouverture sur l’utilisation de l’autre sans sentiments. Mais dans ce cas précis, ça ne ferait pas six mois que je suis avec ce garçon aux cheveux trop doux pour se laisser faire. Nous ne nous serions jamais revue si cette rumeur était la bonne. Et pourtant, aucune journée ne s’écoule sans que je n’aperçoive son sourire ravageur.  

chapitre four Voilà, ma vie ne se résume que par des mauvaises décisions, des mauvais moments, et des mauvais garçons. Je ne sais pas à quel moment, exactement, ma bonne étoile à décider de me laisser me débrouiller seule. À quel moment, elle s’est dit que je n’en valais pas la peine. Surtout quand on sait que tout nous réussissait depuis un moment maintenant. À mes six ans, mon père était devenu un grand business man, à la limite du loup de Wall Street, se faisant un nom dans le monde, et gagnant de l’argent en masse pour nous préserver d’une vie misérable. À cet époque, je me souviens de maman souriante, et de moi et Gaiven, les deux petits diablotins qui ne voulaient qu’une chose, un poney pour le jardin. Un poney, parce que c’est plus mignon qu’un alligator, bien entendu. Mon enfance n’était pas si terrible que ça finalement, j’avais de l’amour, une famille, des rêves de princesse. Puis la chance à tourner et ma vie est partie dans les abîmes de l’océan. Je sais ce que vous vous dites. Mais pourquoi pense-t-elle ainsi quand elle est en couple depuis six mois ? Simplement parce qu’on finit par ouvrir les yeux, le jour ou la personne qu’on aime ne s’intéresse pratiquement plus à nous. Tournant de l’œil pour un simple baiser, ne faisant plus d’effort. Parce qu’on finit par avoir des doutes, à se demander si on a fait quelque chose de mal. Alors oui, ça fait six mois. Ce fût six merveilleux mois. Mais je sens que quelque part, tout va virer au cauchemar, et être pessimiste, arrogante et manipulatrice est la seule chose qui m’aide à me sentir mieux quand je rentre dans ma chambre le soir. Polir ma carapace robuste est essentielle pour que je ne m’écroule pas une nouvelle fois. Et la seule personne qui pourrait détruire cette couverture n’est autre que celle qui fait battre mon cœur. Qu’elle injustice.