« Viens, on va s’amuser » tu te rappel ces mots. La rousse sulfureuse au nom de Danaé tu l’avais dis ce soir là après le cours de danse classique. Une petite soirée entre filles, pour faire connaissance, toi qui ne sort jamais. Tu as accepté, et presque aussitôt arrivée, tu t’es demandé pourquoi tu avais fait cette erreur. Te voilà, flanqué à trois heures du mat dans une boite de nuit. Ce genre d’endroit qu’habituellement, tu refuses à pénétrer. Ce genre de lieu, qui est tout sauf fait pour toi. Ça regroupe presque tout ce que tu détestes : la foule, le bruit, les mecs lourds et ivres qui te draguent. Les filles qui t’accompagnaient se sont perdues au bras de beaux blonds et tu n’arrives plus à remettre la main sur elles. Tu es pratiquement certaines qu’elles t’ont oublié. Toi qui ne parles jamais, qui ne décolle jamais plus de trois mots. Tu te demandes encore pourquoi tu t’es lancée là dedans en essayant de progresser dans ce bordel. Un couple en train de s’embrasser – ou de se reproduire tu ne sais pas encore – te bouscule et tu te retrouve projeté vers le bar. Tes rêves d’évasions s’envolent face à la marée humaine te séparant de la sortie.
Tu bouscules un mec adossé au comptoir en t’excusant et lui rigole à ton air perdu. C’est vrai que tu dois faire bien tâche au milieu de cette foule. Toutes les filles portes des robes ou des jupes qui leurs arrivent au ras des fesses et des hauts si décolletés que leurs seins risquent de sortir au moindre mouvement trop brusque. Toi tu es dans un éternel jean avec un débardeur en dentelle, prêté par Danaé pour l’occasion. D’ailleurs elle tu la retiens. Cette garce. Le mec te lance son plus beau sourire, sans doute celui qu’il aborde pour draguer. Tu ne sais pas ce qui peut bien l’intéresser chez toi. Tu as l’air si ‘banale’ au milieu de ces autres filles si sûres d’elles. « Je te paye un truc à boire ? » Tu hoche la tête pour dire non. Tu as du mal à parler aux gens que tu ne connais pas, et encore moins dans un cadre où tu n’es pas des plus à l’aise. Non. Tu es clairement mal à l’aise en fait. Tu préfère t’éloigner du bar. Ok. Peut être que ce mec ne te voulait aucun mal, qu’il n’était pas méchant mais tu étais trop mal à l’aise pour essayer de discerner tout ça. T’as juste envie de fuir, de trouver la sortie et te barrer pour ne jamais remettre les pieds dans une boite de nuit au milieu d’une soirée étudiante. « Flore, Flore attends ! » la rousse est de retour, la robe de travers et les cheveux emmêlés. « Tu pars ? Je rentre avec toi. Attends moi là, je vais chercher ma veste. »
Tu n’es pas sure de vouloir l’attendre mais déjà elle disparaît dans la foule vers le vestiaire. Bon. Tu t’assied sur la banquette bleue marine et attends. Elle ne va pas t’oublier une deuxième fois quand même. Mais voilà monsieur bar qui revient à l’attaque. A croire qu’il a suivit ta trace dans la foule pour te retrouver. « Je t’ai pris un verre d’eau. Tu avais l’air d’en avoir besoin. » Puis il repart , aussi vite qu’il est arrivé. Finalement il n’a pas l’air si con. Tu le regarde s’enfoncer dans la foule et enfourne d’une traite la verre dans ta bouche. Ça brûle, c’est immonde. C’est de la vodka. Quel connard. Ton cerveau avait trop d’éléments à gérer pour faire attention à ce genre de détails. Et merde. Faut que tu retrouves la rousse avant que l’alcool commence à faire effet.

T’as la tête qui tournes, tu ne sais pas depuis combien de temps t’es là à chercher la rousse qui t’accompagnait. T’es même plus sure des traits de son visage. T’as pas l’habitude d’être dans cet état. Tu ne te sens pas bien, tu ne te sens même plus toi-même. Tu n’arriveras jamais à sortir de cet endroit. Tu erre entre les danseurs avec cette impression que la pièce balance dangereusement sous tes pieds. Tu veux sortir de là. Tu attrapes maladroitement ton téléphone dans ta poche. Il te faut l’aide de Kaylan. Il va te sortir de là lui. Tu trouves son numéro dans tes sms un peu par hasard, tes yeux ne regardent pas là où ils devraient. Deux sonneries et il déccroche. « Kaylan… c’est Flo. Tu peux ve..venir me chercher. Je suis au E18HT… Je veux rentrer chez moi.. je suis pas .. très bien. »

Combien de temps que tu as appelé ? tu ne sais pas. Tu n’as plus la notion du temps et tu ne sais pas comment tu as fais pour atterrir là sur le bar. T’as même bu deux verres qu’on t’as tendu sans trop savoir pourquoi. Danser ça donne soif. En fait t’es debout avec une blonde inconnue à ta droite et une brune qui chante à pleins poumons. Toi aussi tu chantes, presque juste. Enfin c’est ce que tu entends dans tes oreilles. Mais bon, tu ne connais même pas la chanson en fait. Puis tu vois un visage familier passer la porte de la boite de nuit et tu hurles ravie. Alban. Alban est là. Tu ne sais pas pourquoi, tu ne sais pas comment. Mais t’aimes le hasard. T’essayes de descendre en t’appuyant sur la blonde mais tu t’étales sur le sol dans une chute monumentale. Même pas mal ! Tu pousses les gens sans faire attention en direction du brun, grand sourire aux lèvres. « ALBAAAN ! Qu’est ce que tu fais là ?! » Ton optimiste témoigne de ton état d’ébriété avancé.

don't worry, all it's ok — alban il dormait cette nuit-là. il avait travaillé tard mais finalement il avait réussi à trouver sommeil. alban il pensait dormir. pas forcément bien comme toujours. mais il ne pensait pas être dérangé en plein milieu de la nuit. disons qu'il était tôt. c'est vrai. d'habitude il ne dormait pas souvent. mais là c'était une exception. son corps avait lâché prise. sauf que son téléphone sonne. au début il a du mal à réaliser qu'on l'appelle. il se demande qui ça pourrait être. il essaie de comprendre. c'était pas du tout prévu. et alban il aime pas trop ça les imprévus. il soupire. il attrape son téléphone. c'est flore. il se questionne. il ne comprend pas. alban il n'a pas l'habitude d'être appelé par flore. surtout à cette heure là de la nuit. oui parce qu'alban il pense toujours que flore elle est fragile et qu'elle ne sort pas si tard. c'est peut être extrapolé comme pensées mais flore c'était le bébé du groupe. même alban il voulait la protéger. même alban il était touché par son innocence. alors il décroche. inquiet. alban il n'est pas très sociable mais il arrive de temps en temps à se faire des amis. c'est ainsi qu'il a rencontré kaylan. et kaylan le reste de la bande. et flore en fait partie. alors flore il la connait bien. il l'aime bien. il ne veut pas qu'on lui fasse du mal. alban il a encore les yeux endormis mais il comprend qu'elle est pas dans une bonne situation. comme si elle avait bu. c'était pas trop dans son habitude à flore. il espérait intérieurement qu'un gars ne lui ait pas servi un verre rempli de merde dedans. parce que mine de rien, flore c'était une très belle femme. alors alban il s'active. il enfile un jean. un tee-shirt, il attrape son manteau et les clés de sa voiture et file hors de son appart pour aller récupérer flore. il se répète les mots qu'elle lui a dit. pour ne pas oublier la route. parce qu'il ne veut pas la faire attendre, il roule vite alban. il arrive devant une maison remplie de monde. alban il se demande pourquoi elle est là. qu'est-ce qu'elle fout ici. il soupire. encore. et une autre fois. parce qu'il y avait ce gars et cette fille, peu discrets. mais alban il est aussi énervé parce qu'elle n'aurait pas du être là, c'était irresponsable de sa part. il avance. il traverse la foule, pousse quelques gueux et se faufile jusqu'à l'entrée. il la cherche du regard. mais finalement c'est elle qui le trouve. le sourire aux lèvres. elle était contente de le voir. mais sa question confirmait les craintes d'alban. elle était ivre. tu m'as appelé. dit-il d'un ton las. il lève les yeux au ciel, qu'est-ce qu'on avait fait à sa fleur. mais j'peux repartir, t'as l'air de t'amuser. bien qu'inquiet il n'était pas content. parce qu'elle était ivre. parce qu'elle était entourée de pervers. parce qu'elle l'avait réveillé.

Tu ne sais plus depuis combien de temps tu as appelé au secours, mais le temps semble s’être allongé et Kaylan ne s’est toujours pas pointé pour te sortir de là. Tu as commencé à te sentir différence, celle que personne n’avait jamais vu est apparu. La Flore désinhibée, celle qui parle fort, rigole pour rien. La Flore ivre. Tu t’es retrouvée à chanter sur le bar en rigolant à pleins poumons. Des nouvelles amies à tes côté dont tu ne connais même pas le nom. Puis t’as aperçut Alban, t’étais heureuse de le voir même si tu ne savais pas ce qu’il faisait là. Tu lui a fondue dessus comme une folle, ravie de connaitre quelqu’un ici. Lui a semblait savoir que tu étais là. “Tu m'as appelé.” Sa tête montre qu’il n’est pas ravie d’être là. C’est donc pour ça que Kaylan n’arrivait pas. Tu as appelé Alban. Tu enroules tes bras autour de son cou et te détache de lui avant de le regarder de haut en bas. Un sourire ravie n’a pas quitté tes lèvres depuis T’es contente qu’il soit là, tu l’aimes bien Alban. Même plus tu devrais dire, mais ça tu n’as jamais osé en parler à personne. en fait, ça te fait presque peur de ressentir plus que de l’amitié envers lui. ça te rend encore plus timide avec lui qu’avec n’importe qui d’autre. Tu bafouille, perds tes moyens et deviens super maladroite. “mais j'peux repartir, t'as l'air de t'amuser.” Tu hoches la tête pour dire non. Tu aimerai bien qu’il reste avec toi. L’alcool a fait partir toute trace de ta timidité maladive et tu attrapes Alban par la main. “Non restes avec moi. On y va. Le temps que je retrouve mes chaussures.” Maintenant que tu réalises tu as froid aux pieds et tu ne sais même pas où est passée ta paire de basket. Elles t’importunaient pour danser alors tu les as lancé dans un coin de la pièce.

“Je suis contente que ce soit toi qui soit venu. Je suis sûre que sinon il m’aurait fait la leçon.” Tu te faufile entre les gens en tirant le brun par la main. Un comportement tellement inhabituel, mais qui ce soir te sembles vraiment naturel. Comme parler sans t’arrêter. ça aussi ça ne te ressemble pas. “Tu veux pas qu’on prenne un verre avant de rentrer ? C’est pas souvent que je veux boire un verre. On pourrait en prendre un non ? Aller Alban dis oui !” Tu tires un peu sur son bras en continuant ta progression au milieu des gens. Tu as totalement oublié la quête de tes chaussures et maintenant tu cherches le bar. Tu te retournes vers Alban avec toujours le même sourire un peu idiot sur le visage et ce soir tu le trouves encore plus mignon que d’habitude. “Tu veux boire quoi ?” demandes-tu arrivée au bar en sortant ta carte bleue de ton soutient gorge. tu ne sais même pas comment elle est arrivée là.

don't worry, all it's ok — alban il avait réagi directement après l'appel. parce qu'il était inquiet. inquiet que son amie se retrouve dans une mauvaise situation. et pourtant elle était là. tout sourire au milieu de cette soirée; au milieu de cette foule en délire. alban il était surpris. et dubitatif devant le comportement de la jeune femme. de nature timide, elle se révélait tactile. une situation qui mettait mal à l'aise alban. il était presque agacé. énervé de la voir dans cet état. le pire c'est qu'elle était pieds nus. elle était complètement atteint par la débauche étudiante. alban il était désespéré. mais finalement, il la suit. parce qu'il se dit qu'il ne peut pas la laisser ainsi, au milieu de tous ces gens. il fallait qu'il la protège. qu'il la surveille aussi. alban il lève les yeux au ciel, lorsqu'elle parle de kaylan. alban il était silencieusement entrain de lui faire la leçon. mais alban il parlait pas beaucoup puis elle faisait ce qu'elle veut au final. alors c'est sûr il ne la fâcherait pas. mais alban il dirait deux mots à kaylan. parce que c'était pas bien. mais c'était pas dans sa nature de jouer à ce rôle, alban. il la suit. sans jamais la quitter des yeux. sans jamais regarder au-delà qu'elle. alban il n'avait pas envie de faire la fête il pensait juste à retrouver son lit. elle parlait beaucoup ce soir flore. alban il la préférait presque quand elle était calme. parce que là, elle sortait des conneries à la minute. à tel point qu'elle lui proposa un verre. alban il soupira. et elle le suppliait. mais alban il ne pensait pas du tout à boire un verre. t'as trop bu flore. c'était un repproche. et un ordre. parce que c'était hors de question. mais elle le devance. il n'avait pas le choix. alors il capitule. un seul alors. ton froid, ton agacé. mais c'était comme ça, il avait cédé à son caprice. juste une bière. il pouvait pas faire des folies, parce qu'il conduisait et qu'il devait la surveiller. les yeux ronds, alban il n'en revenait pas. flore avait caché sa carte bleu dans son soutien-gorge. l'alcool changé clairement les gens. alban il était carrément pris au dépourvu. après ce verre, on s'casse de là. il fallait la désintoxiquée de cette soirée maintenant.