Hey you little nerd

chapter one - le petit génie
Après plusieurs phases de tests, le verdict était sans appel. “Madame Headland, votre fils possède un QI largement supérieur à la moyenne. C’est impressionnant, en trente ans de métier je n’ai jamais vu ça. Il a atteint un score de 182.”, le psychologue regardait Ariane d’un air sidéré au travers de ses petites lunettes rondes, signe qui lui confirmait que son fils était spécial. Déjà petit il avait montré des signes d’intelligences hors du commun, mais de là à pouvoir quantifier son quotient intellectuel, elle n’en aurait pas mis sa main à couper… Elle se doutait qu’il serait supérieur à la moyenne, certes, mais pas à ce point. Ses amis lui avaient souvent répété de lui faire passer des tests, mais elle s’y était toujours résolue, elle n’avait pas besoin de ça pour constater les capacités intellectuelles de son cadet. Seulement, est arrivé le jour où ses professeurs se sont plaints de son manque d’implication en classe, c’est là qu’elle a commencé à se poser des questions. La réponse était tout simplement qu’il s’ennuyait, qu’il ne trouvait pas sa place parmi ces jeunes élèves en plein apprentissage de notions qu’il avait déjà acquises. Ça, Ariane le comprenait maintenant qu’elle avait les résultats sous les yeux. Elle a jeté un coup d’oeil à son fils assis à ses côtés et lui a déposé un baiser sur le front après lui avoir saisie la tête d’une main. Son bébé était voué à un avenir plein de promesses.

chapitre two
Il avait attendu ce jour depuis le moment où il avait eu en mains propres sa lettre d’admission pour l’université du Queensland. Il n’avait cessé d’y penser tout l’été, mélangeant appréhension et excitation. Un nouveau monde s’offrait à lui, un monde de possibilités, un monde d’avenir. Mais comment ses nouveaux camarades allaient l’accueillir ? C’est bien de pouvoir intégrer l’université deux ans avant la plupart des personnes, mais comment cela allait être reçu ? Comment s’imposer à un environnement où les personnes ont vécu deux années de plus ? Comment les convaincre que l’écart entre eux ne se trouvait que dans l’année de leur naissance ? Toutes ces questions s’imposaient à lui sans pouvoir leur donner de réponses. Il improviserait. Fort de dix ans de théâtre, l’improvisation pour lui, c’était du gâteau. Quoi qu'il en soit, l’heure n’était plus à la réflexion, mais à l’action, lui qui s’apprêtait à rentrer dans sa première salle de classe. Bien heureusement pour lui, malgré son jeune âge, il était assez grand de taille et était donc passé presque inaperçu au milieu de la foule d’élève, bien que certains regards insistants en disaient long sur les premiers a priori. Après tout, il n’était pas le seul à arborer un visage assez jeune. On les invita à entrer dans la salle où tous se suivirent à la fil indien. Soren ne mit pas longtemps à trouver sa table et ne s’enquit pas de suite des personnes qui s'assirent à côté de lui. Une fois l’espace rempli, le professeur se présenta brièvement et commença son cours sans plus de ménagement. On entendait les touches des claviers tinter dans la salle, alors que les élèves prenaient leurs premières notes. Ça n’avait pas l’air bien sorcier pour le moment. Rien ne laissait présager le malaise qui allait bientôt se produire. Après quelques coups donnés sur la porte, elle s’ouvrit sur un homme aux traits durs que Soren reconnu sans peine, “Bonjour à tous, excusez-moi de vous déranger en plein cours M. Flannel, mais j’aimerai dire deux mots à la classe.”, il s’agissait de la personne qui l’avait reçu lors d’un entretien pour avoir la chance de déposer un dossier de candidature malgré son jeune âge. L’homme scruta la pièce, comme à la recherche de quelque chose, ou quelqu’un. Son regard se posa sur le garçon, “Ah le voilà notre petit prodige !”, il s’était exclamé bien plus fort qu’il ne l’aurait dû, à tel point que bientôt tous les regards étaient braqués sur Soren. “Nous accueillons cette année un petit génie de plus dans les rangs du Queensland, mon garçon si tu veux bien…” il lui indiqua de se lever, ce qui était d’autant plus gênant. On lui aurait mis une pancarte avec une flèche lumineuse que ça n’aurait pas été plus gênant. “Voilà euh…” “Soren. Soren Headland” “Soren, qui a un parcours assez spécial, car ce jeune homme entre à l’université à à peine seize ans. Félicitations, nous sommes fiers de vous compter parmi nous.”, les chuchotements ne se firent pas prier pour s’élever dans la salle. “Vous serez priés de bien l’intégrer à la classe et de l’accompagner si besoin.” “Je n'ai pas besoin de baby-sitter” pensa-t-il. Il était bien plus mature que la plupart des idiots qui le regardaient d’un air presque bovin, il n’avait pas besoin qu’on le ménage et encore moins qu’on le prenne par la main. Il y eut un petit moment de gêne avant qu’il l’autorise à se rasseoir et que le cours reprenne normalement. “Je savais pas qu’ils recrutaient des enfants ici, si j’avais su, j’aurais peut-être visé plus haut.”, des rires s’ensuivirent. Il fallait être idiot pour ne pas comprendre que ce pique était destiné à Soren. Ne dit-on pas que l’ignorance est le meilleur des mépris ? Oui. Mais pas ici, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne à l’université, Soren l’avait bien compris. Laisses-toi faire, ne dis rien et on te marchera sur les pieds. Il ne prit pas la peine de lever le nez de son écran “Vu l’intelligence et le travail de recherche de cette remarque, je serais déjà content d’avoir été accepté ici à ta place.”, un silence s’ensuivit. Il avait dit ça d’une telle nonchalance que s’en était presque insolent. Il fallait bien commencer à s’imposer et encore, il aurait pu être bien plus méchant que ça, mais peut-être que ce crétin sans cervelle n’aurait pas compris le sens de ses mots s’il avait été plus cinglant dans ses propos. Il était plus motivé que jamais à montrer à toutes ces personnes qu’il valait leur double. Let's the show begins.