Parce qu'elle est la plus belle ce soir. — Enfilant mon costume, je me regarde une dernière fois dans la glace. Ce soir, j’ai rendez-vous avec Mila, ma meilleure amie et ce, pour me rendre au bal masqué de l’événement cinématographique. Sincèrement, ce genre de fête j’en ai vu défiler dans ma petite existence avec mes parents, mais cette fois-ci, c’est assez différent vu qu’elle sera là. Ajustant mon masque, je souris en coin, étant fin prêt pour rejoindre la jolie blonde qui doit déjà m’attendre. Moi et la ponctualité ça fait clairement deux, dire le contraire serait mentir et Mila en est consciente. Me parfumant rapidement, mettant le parfum que ma meilleure amie m’avait offert, je fini par quitter le campus en croisant quelques étudiants que je salue d’un geste de la main. Vu les accoutrements, ceux-ci vont dans la même direction que moi…pas étonnant. Envoyant un rapide message à ma mère qui serait sûrement présente, vu qu’étant une des plus influente d’Australie, elle se devait de faire une apparition avec mon géniteur. Enfin, comme toujours, je vais l’éviter, elle et lui, parce que pour le moment l’atmosphère est franchement tendue et que je n’ai qu’une envie, les envoyer bouler l’un comme l’autre. Entre une mère qui est incapable de s’occuper de ses gosses, et un père qui n’est pas souvent là, je suis servi niveaux parents. Grimaçant à cette idée, je fonce donc droit vers le lieu de la réception. Garant ma voiture de sport non loin de l’événement, j’envoie également un message à ma meilleure amie, lui annonçant que j’étais sur le point d’arriver. Déjà, le monde est assez dense et plusieurs personnes se sont déjà mises à boire, à danser, à rire ou encore parler bien trop fort. La musique, elle, berce les environs et je dois bien avouer que c’est assez agréable…enfin, presque.

Poussant un léger soupire, je choppe une coupe de champagne, la buvant cul sec. J’en aurais bien besoin pour survivre à cette énième soirée…Bordel, parfois je rêve d’être né sans un sou, ça aurait fait en sorte que je passe inaperçu…Non, je mens, j’aime mon pognon, ça m’offre pas mal d’opportunité et de choses pour me divertir. Puis, clairement, je ne m’imagine pas pauvre…Me faufilant dans la foule, je cherche ma meilleure amie du regard, sachant parfaitement comment elle était habillée. Lorsque mon regard glisse enfin sur la belle demoiselle, je reste quelques instants immobile. Vêtue d’une robe blanche, d’un masque ne cachant que ses yeux, elle était simplement sublime. Clignant plusieurs fois des yeux, je finis par me reprendre, me dirigeant vers ma cadette, sourire aux lèvres. « Mademoiselle, il me semble que votre cavalier n’est pas très ponctuel ! Quel affront de laisser une charmante créature telle que vous seule dans cette foule…honteux ! » Me mordant la lèvre pour ne pas exploser de rire, je sais pertinemment que ce cavalier en question et bien, c’est moi… « Pour ma défense, j’avais du boulot pour être présentable…je peux me mettre à genoux pour me faire pardonner, mais je crains que la foule s’imagine une demande en mariage…chose qui ne fera pas plaisir à mes parents. Oh…si ça ne fait pas plaisir à mes parents, c’est que c’est une bonne idée !»
 

Parce qu'il est le plus beau ce soir. — Lorsqu'elle avait eu vent de ce festival, Mila avait tout de suite eu l'idée de mettre le costume de l'une de ses actrices préférées. Depuis donc un mois, elle s'est évertuée à trouver tout ce qu'il lui fallait pour recréer un de ses looks iconiques ; celui avec la robe blanche qu'elle essaie vainement de retenir. Ainsi, Mila a tout fait pour que ce soir soit parfait, elle préfère se dire que ce n'est pas pour faire plaisir à Esteban même si une part inavouable de son cœur lui rappelle sans cesse que oui, elle le fait un pour lui. Cet après-midi-là, elle avait donc enfiler sa robe et devant son miroir, elle avait mis de ce scandaleux rouge à lèvres d'un rouge profond et riche et s'était maquiller d'une façon aguicheuse essayant de ressembler le plus possible à Marilyn. Puis enfin, elle avait enfilée sa perruque blonde et avait passer au moins deux bonnes heures à juste la boucler ce qui avait eu le don de l'énerver, mais une fois finis et des talons aux pieds, elle s'était rendu compte du beau rendu finale. Elle avait été heureuse de se découvrir aussi jolie après tant d'heures de travail. Pour une fois, Coco ne serait pas là, et elle comptait en profiter au maximum.

Puis Mila s'était dirigé vers le lieu du bal et lorsqu'elle avait fermé la porte de façon à faire son entrée quand même silencieusement, elle était tomber à la renverse à cause d'un fil parterre ce qui avait déclencher des rires dans la foule avant que ces cris ne se transforment en cris de stupeur en voyant son costume. Mila leur avait adressé un sourire éclatant avant de foncer prendre un verre de punch.Puis Mila s'était dirigé vers le lieu du bal et lorsqu'elle avait fermé la porte de façon à faire son entrée quand même silencieusement, elle était tomber à la renverse à cause d'un fil parterre ce qui avait déclencher des rires dans la foule avant que ces cris ne se transforment en cris de stupeur en voyant son costume. Bien sûr, Esteban est en retard comme toujours, mais honnêtement, ce ne serait pas lui s'il était à l'heure. Elle regarda les minutes défiler avec une certaine impatience lorsqu'enfin, il fit son entrée. Il était superbe et dire le contraire aurait été pure bêtise et lorsque son regard croisa le sien, son cœur rata un battement. Elle reprit bien vite contenance et s'approcha de lui en même tant qu'il s'approchait d'elle. Après sa petite tirade, avec son petit sourire effronté, elle répliqua « Je crois que de nos jours les gentlemen n'existent plus, il semble qu'en effet, on laisse une demoiselle sans sa cour.» Puis lorsqu'il fit allusion à sa mère, la blondinette éclata de rire. La mère du jeune homme est un peu une tyran bien qu'elle ne l'a jamais rencontré, mais juste croiser quelques fois aux détours d'un couloir. Néanmoins, elle ne voudrait pas la rencontrer, Mila dit presque aussitôt « Tu devrait peut-être te mettre à genoux, je ne sais pas encore si je peux te pardonner puis la réaction de ta mère serait un beau cadeau pour le pardon.» Elle avait désormais un air mutin, malicieux.
 

Parce qu'elle est la plus belle ce soir. — Ce bal, je m’en serais bien passé, heureusement, Mila sera à mes côtés et cette idée me semble déjà plus réjouissante. C’est donc avec pas mal de retard que j’arrive sur le lieu de rendez-vous, comme toujours. Nullement connu pour ma ponctualité, ma meilleure amie doit bien se douter que ce soir, je ne ferais pas exception à la règle. Faisant mon entrée, je sens quelques regards se poser sur moi sans pour autant y prêter attention, du moins, pas pour l’instant. Non, là de suite, j’observe la jolie demoiselle qui va me servir de cavalière pour ce bal. Habillée de façon provoquante, maquillée à la perfection, son rouge à lève rouge profond venant marquer ses lippes, faisant ressortir ses yeux, je trouve ça aguichant et en même temps vraiment bien fait. Bref, je devais bien l’avouer, Mila était resplendissante, parfaite à l’heure actuelle. Comme souvent, mais ça, je ne le lui dis pas forcément. Approchant de ma cavalière, je fais en sorte d’amener mon retard sur une note d’humour, bien qu’au final, je sais qu’elle ne m’en portera pas rigueur. Elle est comme ça ma petite Mila, toujours souriante ou encore, toujours apte à entrer dans des délires que, quelques fois, seuls nous comprenons. « Ils devraient être honteux, sincèrement. Une telle demoiselle devrait avoir une cour aussi grande que cette salle…mais bon, nous allons rectifier ça, puis qu’enfin, l’homme de la situation est arrivé. » Souriant en coin, je me redresse avec amusement, me tenant droit et fier, abusant un peu de cette posture que mes parents avaient souvent tentés de me faire prendre. Le sujet de ma mère vient à être mis sur le tapis, faisant résonner le rire de ma meilleure amie. Je ne peux m’empêcher de sourire également, passant une main dans mes cheveux, me décoiffant de nouveau.

« Malheureusement, je n’ai pas la bague qui va avec…Hors, si je dois mettre un genou à terre, j’aimerais faire ça de façon traditionnel et convenable. Après tout, tu mérites bien mieux qu’une simple demande faite à la va vite…mais quand le jour sera venir, promis, je ferais en sorte que ma mère soit dans les parages pour que tu puisses voir son air décomposé. » Je souris de plus belle, laissant mon regard glisser sur elle, reculant d’un pas pour mieux l’admirer et ce, d’une façon que je ne cherche pas à être discrète ou autre. « En tout cas, tu es merveilleusement belle…Je vais en faire des jaloux ce soir ! » Et l’idée, elle m’est vraiment plaisante. Ce soir, c’est à mon bras qu’elle sera et non pas à ce d’un autre. D’ailleurs, je stoppe un des serveurs, prenant deux coupes de champagne pour en tendre une à Mila. « Un verre mademoiselle ? Histoire de te mettre dans l’ambiance avant de devoir partager une danse avec moi. Parce que oui, tu n’y couperas pas…Bordel, ce masque me gratte, c’est affreux. » Faisant une légère grimace, je prends une gorgée de ma coupe de champagne, finissant par lui offrir mon bras en me plaçant à ses côtés. « Et si nous marchions un peu ? J’ai pas envie de rester immobile… » Dis-je simplement en haussant les épaules. « Si on pouvait juste éviter les photographes, ça m’arrangerait, du moins pour l’instant… » Je sais que je ne vais clairement pas y couper, mais quand même.

 

Parce qu'il est le plus beau ce soir. —  Les photographes, depuis qu'elle était partie d'Angleterre, elle n'y avait plus repensé. Là-bas, son père et elle faisaient souvent la une à cause de la célébrité de celui-ci. Son père avait tout fait pour lui donner un air noble allant même jusqu'à faire accoucher sa mère dans le même hôpital de la famille royale. Mila rit et replaça un peu le masque d'Esteban avec un air tout à fait malicieux et remplis d'affection « Il faut souffrir pour être beau. Puis tu ne veux pas être ignoble sur les photos et donc décevoir ta pauvre mère.» Elle eut un autre petit rire complice. Elle but une gorgée du verre qu'il lui avait tendu et le reposa bien vite sur la table pour observer la salle qui était bondée. L'ambiance était magique. Elle reporta son regard vers Esteban et lui dit « Je propose de nous marier en tenue d'Eve pour choquer encore plus ta mère dans ce cas, mais j'espère bien une demande en bonne et du forme.» Une soirée comme ça, c'est tout ce qu'il lui fallait pour oublier le mail de son père la prévenant qu'il avait rencontré une femme qu'elle devait absolument rencontrer. Mila ne voulait pas y aller et ne voulait surtout pas rencontrer cette femme. Une part de Mila se demandait sans cesse ce que cette femme avait de plus qu'elle pour que son père fasse plus attention à elle plutôt qu'à sa fille. Elle aurait aimé n'en avoir rien à faire, mais c'était plus fort qu'elle. La part enfantine d'elle-même ne cessait de vouloir avoir une bonne relation avec son père même si cela semblait complètement insensible.

Pour se sortir ces idées de la tête, elle reporta son attention sur la musique qui passait et prit doucement la main d'Esteban pour les mener au centre de la piste de danse ainsi, il pourrait échapper à sa mère et aux photographes et aussi bouger. Une fois au centre de celle-ci, elle se rapprocha d'Esteban et plaça les mains de celui-ci autour de sa taille et mit les siens autour de son cou tant bien que mal avec un petit rire. Elle semblait minuscule avec lui, mais elle appréciait la sensation de ses mains autour de sa taille, elle plongea ses yeux dans ceux d'Esteban et commença à bouger lentement puis elle dit « Il faut que tu m'aides parce que clairement, j'ai l'impression d'être un oompa loompa face à toi.» Lui dit-elle non sans un petit rire et un sourire contrit en même temps après tout, elle avait un peu peur qu'elle lui marche sur ses pieds. Elle prit une moue concentrée pour ne pas lui écraser le pied tout en essayant de ne pas montrer sa soudaine nervosité. Après quelques secondes et remonta son regard vers celui d'Esteban. Elle se sentait toujours bizarre avec lui puis elle se sentait privilégiée d'être l'une des seules personnes à recevoir son affection sans partage. Elle savait qu'Esteban était un ami loyal et qu'il serait prêt à tout pour elle. Pourtant, elle ne ressentait pas la même affection que pour un autre ami et ça, c'est étrange.
 

Parce qu'elle est la plus belle ce soir. — Lorsque Mila s’entête à remettre mon masque convenablement, je ne peux m’empêcher de sourire en coin, lui rendant ce regard complice et malicieux. Pour ça, nous nous complétons à la perfection. C’est comme si nous étions alignés sur la même fréquence et ça, c’est juste agréable et plaisant. Avec elle, je n’ai pas besoin de regarder ailleurs, elle a directement toute mon attention, chose extrêmement rare lorsque je suis en compagnie d’une fille. Ma réputation est loin d’être un secret. Coureur, j’accumule les conquêtes et ce, sans me cacher sans pour autant m’en vanter également. Je noie mon chagrin dans l’alcool, je noie mes tourments dans la luxure. Sauf qu’en présence de Mila, je n’ai besoin ni d’un, ni de l’autre, elle me suffit pleinement. « Mh, comme tu vas forcément poser avec moi sur les photos, quoi que je fasse, je passerais inaperçu. » Je lui offre un petit clin d’œil amusé, lui signifiant ainsi qu’elle était bien plus ravissante que moi en cette soirée. Alors qu’elle boit une gorgée de sa coupe, moi, je la fini cul sec comme à ma grande habitude. Pour ne pas changer, je finirais sûrement bourrer avant même que la fin de soirée arrive. Mais tant pis, je m’en fou, je n’essaye même plus de sauver les apparences. « Ouai, on sera nus comme des nouveau-nés, puis de toute façon, pour la lune de miel y’a pas besoin de vêtements… » Je ne peux pas m’empêcher de lui offrir un petit regard malicieux et remplis de sous-entendus. Je ne devrais pas, je le sais bien, mais parfois c’est plus fort que moi. Mila, elle est différente, elle est importante, elle est tellement plus que les filles que je ramasse pour mettre dans mon lit. Je devrais peut-être me poser des questions, mais à quoi ça servirait ?

Déposant ma coupe vide, je sens la main de Mila prendre la sienne et, docilement, je la suis vers la piste de danse. Heureusement pour elle, ma mère a fait en sorte que je prenne des cours de danse, histoire que je ne sois pas ridicule à ce genre de soirée. Glissant mes mains sur sa taille, rapprochant mon corps d’elle, une légère décharge électrique vient me faire frissonner lorsque ses mains s’enroulent autour de ma nuque. Me mettant à bouger lentement, je souris avec amusement face à sa demande. « Tu t’en sors bien mon ange, arrêtes de stresser… » Dis-je doucement alors que, involontairement, inconsciemment, mon corps se rapproche subtilement du siens. C’est alors que je souris et que, sans prévenir, je la soulève pour que ses pieds viennent se mettre sur les miens. Ben ouai j’ai des chaussures qui coute la peau du cul, et alors ? « Voilà, comme ça, je dirige…tu sais ce qu’on dit sur baisse ta culotte c’est moi qui pilote ? » Et là, je pouffe comme un abruti, resserrant néanmoins mon emprise autour d’elle histoire qu’elle ne vacille pas en arrière ou sur les côtés. « Non, je déconne, c’est pas méchant…mais au moins, tu pourras dire que tu m’auras marché sur les pieds… »


 

Parce qu'il est le plus beau ce soir. —  Elle a souri face à son sous-entendu et a même rigoler, honnêtement, Esteban est quelqu'un qui flirte beaucoup. Pourtant, une part d'elle-même aimerait que ce projet soit réel et qu'il ne flirte qu'avec elle. Depuis quelque temps, elle essaie de ne pas montrer que son cœur se brise petit à petit lorsqu'il évoque ses nouvelles conquêtes. Elle le récupérera d'ailleurs sûrement bourré à la fin de cette soirée et comme toujours, elle sauvera les apparences. Les apparences, ça avait été sa hantise en Angleterre, son père lui avait transmis cette phobie de ne jamais paraître bien. Il avait été soulagé qu'elle parte en Australie après ses années de harcèlement et de boulimie, ainsi, il pourrait cacher sa fille et donc son passé pour ne pas qu'il fasse tache sur le tableau familial. Au départ, ça l'avait blessée, mais désormais, elle n'éprouve plus qu'un léger pincement au cœur en pensant à sa réaction lorsqu'il a appris qu'elle partait en Australie. Mila remarqua brièvement son léger rapprochement, mais ne dit rien se contentant de sourire.

C'est seulement lorsqu'il la souleva qu'elle émit un léger cri de surprise avant de sourire de ravissement. Puis il sortit sa phrase sur le pilote et Mila répliqua presque immédiatement « Pour l'instant, tu peux encore diriger, on en parlera lorsque tu seras ivre à me supplier de rentrer chez toi ou chez moi.» Puis elle éclata de rire face à son autre phrase et elle n'émit pas un son pendant quelques secondes avant de dire « J'aurais donc réussit à marcher sur les pieds du Grand Esteban Frost. C'est un grand honneur.» Elle le dit d'une façon révérencieuse comme si c'était vraiment un honneur, mais la lueur d'amusement dans ses yeux ne trompait pas, elle se moquait de lui clairement. La musique douce et l'alcool lui donnant du courage, elle posa sa tête sur le torse d'Esteban en le serrant plus étroitement et ferma les yeux face à ce bref moment de douceur. Il n'y qu'avec lui qu'elle oublie tous ses soucis avec son père, mais aussi à l'université avec Coco. Mila voit ça comme un super-pouvoir que lui seul semble détenir. Mila se racla la gorge et lui dit finalement « Je pense que mon père s'entendrait bien avec ta mère, ils sont tous les deux des remakes de la marâtre de Cendrillon.» Puis après quelques secondes, elle rajouta « J'aimerais être une souris si on vivait dans Cendrillon.» Elle avait d'ailleurs hésité à se déguiser en Fée Clochette, mais avait finalement refuser voulant être jolie et non plus mignonne ce que tout le monde s'évertuait à lui répéter.  
 

Parce qu'elle est la plus belle ce soir. — Je suis lin d’imaginer ce qu’elle ressent, ce qu’elle éprouve. Pour moi, je ne suis que le meilleur ami sur qui elle peut compter, ni plus, ni moins. Puis, sincèrement, je pense que ça me foutrait la trouille, ma vie partant complètement en sucette depuis peu. Je ne me vois pas l’embarquer dans ce genre de truc, d’ailleurs, je ne suis pas un prince charmant, je ne suis pas le sien, je suis celui de personne. Je ne peux pas me permettre de m’amuser avec elle, de la voire souffrir à cause de moi, ça me ferait bien trop de mal. Mais justement, la nuance n’est-elle pas là ? Cette nuance qui fait que la souffrance des autres filles m’importe peux, alors que la sienne, pas du tout. J’en sais rien, je ne veux pas savoir, me contentant de ce que nous avons, de ce que nous partageons. Je veux profiter de cette soirée, danser avec elle, boire avec elle, me perde dans ce bal aux apparences trompeuses. Je veux éviter mes parents, je veux éviter mon meilleur ami, je veux éviter Eldon, mais elle, je ne veux pas l’éviter. Lorsque je la soulève, son petit cri résonne autour de nous, rapidement étouffé par la musique. Néanmoins, plusieurs regards surpris se tournent vers nous et je ne peux pas m’empêcher de pouffer. Elle n’a pas tort, comme toujours, je vais finir par m’accrocher à elle pour rentrer chez moi ou encore, m’effondrer dans son canapé ou même dans son lit. « Tu marques un point…Au moins, j’aurais dirigé l’espace de quelques heures. » Enfin, si je suis encore là…Peut-être que je vais finir par m’esquiver avec une fille, mais une chose est sûre, je reviendrais pour ne pas laisser Mila seule. Parce que je suis comme ça, j’ai beau coucher avec une autre, je reviendrais vers elle, c’est presque automatique, je n’allais pas l’abandonner.

« Effectivement, tu peux en être fière. » Je la laisse déposer sa tête contre mon torse, laissant légèrement mon visage se poser dans ses cheveux, enfin, sur sa perruque en l’occurrence. Là, de suite, j’aurais aimé qu’elle n’en porte pas une, mais bon, la vie est faite ainsi. Je continue à danser, la gardant près de moi, laissant la musique nous bercer alors qu’elle me parle de Cendrillon. Pouffant de rire, je redresse le visage, roulant des yeux. « Et moi, direct, je serais le prince…parce que je peux pas être le chat, ni un oiseau je chante mal…n’empêche, je suis sûr que tu ferais une très belle souris. » A vrai dire, je suis sûr que Mila serait belle et ce, même avec un sac poubelle sur la tête. Elle dégage ce petit quelque chose, cette innocence que je ne veux absolument pas briser, cette joie de vivre que je ne souhaite pas assombrir. Finalement, la musique se stoppe et je la soulève de nouveau, la remettant à même le sol. « Un verre ? J’ai besoin de quelque chose de plus fort que du champagne…Puis, tu m’as dit que tu pilotais non ? » Oui bon, non, elle n’avait jamais dit ça, mais j’aime bien savoir que je peux compter sur elle. Passant un bras autour de sa taille, je pose un baiser sur sa tempe avant de me diriger vers le bar avec elle.