(1.) Ce qui lui a le plus manqué dans sa vie c’est l’absence de sa mère. Génitrice jamais connue, morte en lui donnant la vie. Présence maternelle qu’elle aurait tant aimé avoir à ses côtés, pour affronter ensemble les épreuves de la vie. Elle a son père bien sûr et une adorable belle-mère mais rien qui ne remplacera jamais une maman. (2.) Son père est un homme brillant, intelligent. Il a toujours eu du mal à exprimer ce qu’il ressentait, dans les bons comme les mauvais moments. Mais il a été là dans les pires moments. Ils se comprennent plus depuis que Maisie est devenue grande. Et plus encore depuis qu’elle est devenue maman. Il fait le meilleur des grands-pères. (3.) Maisie la sérieuse. Une bosseuse. Elle a toujours voulu faire des grandes études, avoir un beau métier. Droit ou journalisme, elle a longuement hésité avant que la vie ne choisisse pour elle. Jeune fille sensible, affectueuse, elle n’a jamais fait de vague. Pas naïve pour autant, elle peut se montrer possessive envers les personnes qu’elle aime. Bornée aussi. Elle s’est toujours considérée comme une personne patiente, elle a des limites aussi. Très maternelle depuis la naissance de sa fille. (4.) Au lycée, elle était le genre de fille qui ne faisait pas de vague. De celle qu’on imagine faire des études classiques, trouver un métier, fonder une famille. Souvent derrière un livre de cours à étudier. Pas pour autant ce cliché de l’intello qui ne vit que pour l’école, elle a toujours eu des amis très soudés. De vieilles connaissances de la primaire. Toujours fourrés ensemble. Quelques sorties le week-end en ville mais bien souvent ils se retrouvaient chez l’un ou l’autre. Pas d’alcool coulant à flot. Eux devant un film avec du pop-corn sur les genoux. Ce n’était pas son truc de boire jusqu’à en oublier son nom. (5.) Une soirée organisée par une fille de sa classe au lycée a tout changé. Elle n’avait pas prévu d’y aller jusqu’à temps que sa meilleure amie l’y traîne. Ca n’avait jamais été vraiment son truc ce genre de fête. Mais ses amis seraient là, ils s’amuseraient peut-être. C’est assis sur le canapé, au milieu du brouhaha général qu’ils commencent à discuter. Elliot. Celui qui fait toujours le marrant au fond de la classe. Le perturbateur qui ne semble pas se préoccuper de son avenir scolaire. Un début d’échange timide. Puis les mots viennent naturellement. L’attirance qui s’installe. Réciproque. (6.) Maisie tombe amoureuse pour la première fois avec Elliot. Elle n’aurait jamais parié pour lui pourtant tellement tout semble les opposer au premier regard. Lui, le rebelle. Elle, la fille sérieuse. Ils sont inséparables, amoureux et heureux. (7) A 17ans, elle tombe enceinte. Un accident. Un imprévu qui remet toute sa vie en cause. (8) On a d’autres choses à vivre à 17 ans, alors se pose la question fatidique de le garder ou non. Etrangement c’est son père qui se montre le plus compréhensif, à lui dire qu’il sera là pour elle quelque que soit son choix. Parce qu’Elliot a décidé de fuir et qu’elle doit prendre la décision toute seule. Et neuf mois plus tard, Mia pousse son premier cri. (9.) Mia c’est tout son monde maintenant. Le tableau serait presque parfait. Et ce presque est entièrement de la faute d’Elliot. Elle lui en veut de louper toutes ces choses avec leur fille. Ce qu’il semble oublier trop souvent. Elle le voit s’éloigner d’elle, de leur fille et ça lui fait mal. Elle a envie de lui hurler de dégager et de ne jamais revenir. De lui dire qu’eux deux c’est terminé. Que Mia ne mérite pas ce père…Elle l’aime trop pour ça.