Tes prunelles virent de têtes blondes à brunes, de femmes à hommes, d'enfants à adultes. Un léger sourire vient embellir ton visage devant ce beau paysage pourtant si simple. Une diversité commune, que les villes se partagent, peu importe dans le monde. Devant toi, un amas d'origines et d'histoire. Quand tu y réfléchis, c'est beau. Tu as de la chance (et c'est très rare que tu te décrives comme tel). Assis dans cet abris où une affiche publicitaire coulisse et où le banc commence à rouiller, tu regardes les alentours en pensant. Tu n'arrêtes jamais, toi, de penser. Tout défile à une vitesse folle et tu es le seul capable de te comprendre. Mais par contre, tu n'arrives pas à comprendre les autres. Ils sont tous des livres fermés et tu n'as guère l'envie d'ouvrir ces livres par peur de tomber sur un comte horrifiant ou une histoire trop touchante. Les livres, tu les laisses sur l'étagère, fermé. D'autres sont coincés dans ton sac à dos, ils s'entremêlent avec tes écouteurs ou même encore tes fluos qui ont tendance à voler dans tous les sens car tu n'as jamais le courage de tous les mettre dans ton plumier. Car oui, tu ne te ramènes pas qu'avec un bic quatre couleurs. Dans l'excès le plus total, tu as tendance à prendre beaucoup de place même si le bureau qu'ils t'attribuent est restreint. Tu as d'ailleurs abandonné ton sac bien rempli sur le bitume, entre tes deux jambes. Tu tapes du pieds, te demandant quand le bus montrera le bout de son nez. Tu n'aimes pas attendre, pas dehors, pas lorsque tu es exposé de la sorte. Tu préfères être à l'intérieur, toi. T'es pas un gamin qui aime la rue, le mouvement trop fréquent. Après quelques minutes, tu décides de prendre ton téléphone et de cliquer directement sur l'application Instagram. Au diable Snapchat et Facebook, ils ne te divertiront pas. Tu observes les dernières photos postées par tes amis et personnes auxquelles tu es abonné. Ton doigt pianote parfois sur l'écran avant de le caresser pour descendre. Tu arrêtes tout mouvement lorsque tu tombes sur son compte. @atom. Ton esprit divague un instant avant que tu n'appuies sur le petit coeur. Tu likes, comme toujours. Fidèle à ton post, tu te prendrais presque à sourire devant son sourire. Tu coulisses légèrement avant d'apercevoir que la prochaine publication est celle d'une fille qui spamme de selfies bien trop gênant. Tu devrais te désabonner, d'ailleurs. Ne voulant pas supporter un million de photos aux légendes douteuses, tu vas sur le profil d'Atom. Tu regardes les photos prises dernièrement et tu aimes celles que tu as oublié. Car oui, cela t'arrive. Tu n'es plus passé depuis un bon bout de temps. Ton doigt fait des vas et de viens, de rien à l'écran, les coeurs apparaissent vivement. Un sourire vient à nouveau embellir ta mine fatiguée, tu admires. Les gens peuvent te juger, tu n'as aucun problème avec cela. De toute façon, l'avis d'inconnu t'importe que très peu. Mais ça, tu le retireras bien assez vite quand tu te rendras compte que l'opinion de l'individu assis à côté de toi compte vachement vu la situation.

tu n'as aucune idée de ce que t'as foutu ce matin et surtout, pourquoi est-ce que t'as pris le bus ? t'aimes pas ça le bus. tu préfères rouler, mais tu dois avouer que c'est pratiques de temps à autre. un petit soupir s'échappe de tes lèvres alors que tu arrives à l'arrêt. tu poses avec attention la sacoche contenant ton ordinateur sur le sol et tu récupères tes écouteurs pour les visser dans tes oreilles, te laissant porter par les notes et la voix portante de freddie mercury. tu fermes les yeux quelques secondes, avant de pousser un léger soupir et de te décaler quand d'autre étudiant arrivent. tu te retrouves légèrement en retrait par rapport à un gars visiblement plus grand que toi, et brun. c'est tout ce que tu distingues, hormis son téléphone allumé et l'écran d'instagram. tu détournes le regard, étouffant un bâillement dans ta manche. tu observes les voitures passer devant vous durant un temps, avant de te concentrer de nouveau sur le gars devant toi, visiblement toujours sur la célèbre application pour les photos. tu glisses tes doigts dans tes cheveux et, clairement, tu ne devrais pas être aussi curieux, mais tu ne peux t'empêcher de reconnaître tes propres photos sur l'écran voisin. tu te pinces les lèvres, un sourire sur le coin de celles-ci. t'as oublié d'en liker une. tu souffles, enlevant un de tes écouteurs par la même occasion, le laissant pendre le long de ton haut. tu observes le brun qui se retourne vers toi et tu lui offres un sourire. j'voulais pas t'effrayer. désolé. tu penches un peu la tête sur le côté, glissant tes doigts dans tes cheveux, haussant un peu les épaules. c'est pas souvent que tu fais ça, mais bon, pourquoi pas ? parce que visiblement, ce gars te suit sur les réseaux sociaux - insta' tout du moins.

La voix de l'inconnu résonne dans tes oreilles. Comme si vous étiez dans un tunnel et que tu étais exposé. T'as oublié d'en liker une, qu'il dit. T'as bêtement ce reflex qui te pousse à remonter un peu plus haut avant de te demander ce que tu fous et pourquoi tu ne tournes pas directement. Tes joues chauffent et rougies, mais ce n'est pas encore désastreux. Un rire nerveux s'échappe avant que tu éteignes ton téléphone et que tu ne l'enfuisses dans ta poche de veste. Tu souffles, un souffle qui se fait inaudible et qui est intentionnel. Le bruit s'envole entre le vacarme que font les voitures et leurs klaxons et les gens et leurs voix. Tu tournes ensuite (finalement) ta tête vers le garçon. Tout s'est passé en un quart de seconde puisqu'il semble s'excuser juste après. Il t'a effrayé, il n'a pas tort. T'es rouge tomate. Tu sais pas quoi faire de tes mains, ni quoi répondre. Encore moins quand tu as vu sa tête. C'est lui. Le garçon. Atom. Tu flippes littéralement et tu te sens légèrement honteux. C'est étrange de le voir en vrai et non à travers d'un écran. C'est comme avoir une photo 3D, mais en plus réaliste. Devant toi, il enchaîne les mots et se passe une main dans les cheveux. Tu aurais l'air incroyablement idiot si tu faisais cela. Non, à la place, tu préfères laisser tes cheveux se faire la guerre, bouclettes s'entremêlent les unes aux autres. Tu n'as fait aucun effort. Tu n'en fais jamais. Alors que lui, il semble être plus soigné, avec ses airs de prince. Il ressemble à une version de Ken amélioré. Tu ne sais pas quoi lui dire. C'est comme si t'as bouche était cousu et c'est comme si tu l'avais cousu toi-même, devant un miroir brisé. Misérable garçon. C'est toi. Que tu réponds d'une manière assez idiote. Bien-sûr que c'est lui, qui d'autre ? Moi, effrayé ? Non, pas du tout. Juste un peu chaud. Le stress sûrement. Que tu aurais pu répondre à la suite, sauf qu'étant l'un des garçons les plus awkward de l'univers, tu te devais de faire les choses autrement (et puis heureusement que tu n'avais pas ouvert ta bouche à ta première pensée). Tu te racles la gorge en priant pour recontrôler toute action que ton corps décide de faire à ta place. Le rougissement, le tremblement, toute ces choses qui montre que tu flippes car tu ne sais quoi dire et que le contact avec l'être-humain n'est guère facile. Tu n'as rien répondu. Tu l'as juste observé pendant un petit temps, ne sachant briser le contact. Désolé. Désolé de paraître comme un gars hyper flippant, d'agir comme un associable, de pas te répondre, d'agir bizarrement, d'aimer tes photos et de rendre la situation plus que gênante. Ce n'est pas de ta faute. Tu tiens tout de même à préciser, t'encourageant mentalement à parler. Tu ne veux pas qu'il parte en se disant que tu es la personne la plus étrange qu'il ait pu rencontrer dans sa vie. Tu te mords la lèvre en te disant que tu t'allumerai bien une cigarette, mais hors de question qu'il voit que tu trembles comme si tu étais cinquante mètre sous la neige. Il fait chaud, en plus.

tu ne pensais pas le surprendre à ce point. mais, en réalité, toi aussi, tu peux vraiment être plongé dans ton téléphone et ne pas t'attendre du tout à être apostrophé dans la rue. même si, soyons honnête, t'es de moins en moins surpris au fil des mois qui passent, alors que de plus en plus de personnes, te reconnaissent, prouvant une nouvelle fois la notoriété dont tu fais preuve, grâce à un simple compte sur Instagram et quelques photos postées ça et là. parfois, voir même souvent, tu ne te rends pas bien compte de ce que ça fait, dix millions de personnes. tu retiens un petit soupir et observes le visage de ton interlocuteur - si on peut appeler ça comme ça pour le moment. il semble un peu sonné de te voir d'ailleurs. pas trop étonnant en sachant qu'il était en train de liker une bonne partie de tes photos. c'est toi. tu ris un peu, pas méchamment. tu trouves ça presque mignon. sans compter ses - putain - de bouclettes qui tombent sur son front. tu secoues la tête, sortant ce genre de pensées de ton esprit. sérieusement, pourquoi tu penses à ça toi ? tu retiens un soupir, ne voulant pas paraître ennuyé par le brun. tu te mords l'intérieur de la joue. désolé. ce n'est pas de ta faute. tu secoues la tête. si tu le dis. tu souffles simplement, glissant tes mains dans les poches de ton jean, observant tes pieds un instant, avant de finalement relever la tête. tu prends souvent l'bus ? je t'ai jamais vu. p'être parce que toi, tu prends jamais le bus. mais, t'sais pas, t'as envie de lancer la conversation avec ce gars. juste, comme ça. tu l'observes un peu, puis son sac à ses pieds. évidemment que c'est un étudiant comme toi, pas besoin de poser la question. y'en a déjà beaucoup qui te pensent pas très futé parce que t'es issu d'une famille plus que riche. tu t'adosses contre l'arrêt de bus, observant la rue au loin, mais, non, toujours pas de bus en vue. t'étudies en quoi ? tu ajoutes, comme ça un peu trop curieux sans doute, peut-être même un peu trop intrusif. mais tant pis.

Les questions futiles prennent désormais leur place dans la conversation. Tu pensais qu'il allait t'ignorer juste après ces quelques phrases échangées, pas poursuivre sur une autre conversation. Une (bonne?) surprise qui te fit sourire légèrement. Tu commençais tout doucement à te calmer, tes joues reprenaient peu à peu leurs couleurs normales alors que tes mains faisaient des mouvements plus léger. Tu ne tremblais plus comme il y a cinq minutes. Tu pouvais désormais te passer de ta cigarette, consommateur beaucoup trop abusif que tu étais. Le bus, ton meilleur ami. Ne possédant aucune voiture, un vélo en mauvais état remplaçait l'auto. Tu choisissais selon ton humeur et en ce jour ensoleillé, tu te sentais assez bien pour prendre le bus et supporter les gens autour. Même si, pour être honnête, tu allais te coller à la fenêtre et te perdre dans la musique qui bercera bientôt ton ouïe et tout ton être. Tes voyages en bus étaient assez fréquent, ayant la flemme d'enjamber ton vélo pour une journée entière. Ce fut une surprise pour toi de te rendre compte qu'il prenait aussi le bus. Tu ne t'y attendais nullement. La plupart du temps. Tu souris. Un vrai sourire. Une fois avoué, tu n'as plus honte. Lui aussi prend le bus, tout comme toutes les personnes à l'arrêt. Y'a pas de honte. T'es juste trop bête pour t'en rendre compte. Cependant, tu te demandes pourquoi, lui, riche, prend le bus. Il doit sûrement avoir une voiture, le garçon. Alors pourquoi vouloir se mêler aux autres dans le moyen de transport le plus étouffant (à tes yeux. puis, c'est pour cette raison que t'es du côté fenêtre à chaque fois. tu peux ouvrir la fenêtre). Un léger blanc s'installe avant qu'il ne reprenne la parole. Bavard, tout ton contraire. Mais le son de sa voix te calme. Et honnêtement, tu t'en branles de comment ça peut sonner étrange. Tu le connais pas, et pourtant... Le droit. Droit civil. Tu annonces, grimaçant légèrement. T'as beau être satisfait de tes études, elles restent crevantes. Tu ne sais pas si tu dois retourner la question vu que tu penses te souvenir de ses études. Une option proche de la biologie - si ce n'est la biologie, tiens. Tu penses l'avoir vu sur sa story (tu ne passes pas non plus à côté). Et toi, les cours? Ca t'plait ? Tu décides de demander pour ne pas parler inutilement. Tu l'observes tout en éviter le fameux eye-contact, ne voulant pas rendre la situation étrange avec ton regard persistant. Seulement, t'arrives pas à décoller tes yeux de son visage. C'est comme si un aimant t'attirait, tes prunelles reliées aux siennes. Idiot, certes. Atom doit certainement penser pareil. Atom. Dis? Question idiote qui arrive à mille à l'heure. Atom.. L'idée de pseudo t'est venue d'où ? Cette question hante mon quotidien.  Tu tentes le sarcasme, Irvin. Qu'est-ce qu'il t'arrive?

tu ne manques pas son petit air surpris. comme sans doute la plupart des personnes qui se rendent compte qu'ouai, toi aussi, parfois, tu prends l'bus. et ta sœur, c'est plus un regard choqué qu'elle te lance. mais toi, tu n'es pas comme coco. tu t'en fous bien de côtoyer des gosses de riches comme vous ou d'être parmi une population normale. ni riche. ni pauvre. des boursiers et d'autres, des grands des petits, des plus ou moins à l'aise dans ce monde. y'a des journées ou t'aimes bien te mêler à la foule, incognito, une capuche rabattue sur ton crâne et une paire de lunettes de soleil sur le nez. la plupart du temps. tu souris doucement, te pinçant les lèvres, l'observant durant quelques secondes encore. j'sais ce que tu te dis. tu hausses les épaules. ça m'arrive parfois d'prendre le bus, j'avais beaucoup trop la flemme ce matin. tu viens étouffer un bâillement dans ta manche. ta journée était beaucoup trop longue à ton goût. tu glisses une nouvelle fois tes doigts dans tes cheveux (tu devrais vraiment perdre cette habitude, après tu t'étonnes qu'ils soient gras.) le droit. droit civil. tu hoches lentement la tête, clairement impressionné par son choix d'études. et puis, sa force de continuer. parce que clairement, ce gars, il est pas en première année ou en seconde année comme toi. c'cool. j'aurais pas le courage, mais, c'cool. tu souffles, te pinçant les lèvres une petite seconde, avant de relever la tête - bordel, il mesure combien ?! - vers le brun. et toi, les cours? ça t'plait ? tu restes interdit un temps. évidemment qu'il sait ce que t'étudies. puisque tu le partages tous les jours sur ton compte insta et qu'il doit te suivre asse régulièrement pour ne pas avoir loupé ta dernière story ou tu te plains de ton cours de bio que tu trouves indigeste. ça s'passe bien pour le moment. puis, ça reste une passion, c'vraiment ce que j'voulais faire depuis gamin. tu souffles. on dirait pas comme ça, on t'imagines pas forcément scientifique à première vue. mais tu l'es bel et bien. un silence s'installe entre vous et tu restes un peu pensif, observant son regard voguer et éviter le tiens. dis ? atom.. l'idée de pseudo t'est venu d'où ? cette question hante mon quotidien. tu arques un sourcil, ne pouvais retenir un petit rire, alors que tu secoues la tête et te redresses pour t'étirer un peu. tu te mords la lèvre et l'observer avec un regard taquin et amusé. tu demanderas à mes parents d'où est venue l'idée. tu réponds, étouffant un autre petite rire. c'est mon prénom. genre ouai pour de vrai. ma sœur s'appelle coco, j'crois nos parents avaient un truc contre les prénoms pas originaux. tu récupères la pochette de ton ordinateur pour la glisser à ton épaule. heureusement qu'on est qu'deux, j'sais pas ce que ça aurait donné si on les avait laissés faire une nouvelle fois. tu ajoutes, un sourire bien présent sur les lèvres. désolé pour le rire avant, c'pas méchant, c'est juste que ... ça m'semble tellement naturel que j'en oublie qu'atom, c'est tout, sauf un prénom banal. tu hoches la tête comme pour confirmer tes dires, les sourcils légèrement froncés, essayant de comprendre pourquoi tes parents ont fait ça. et toi alors, tes parents étaient originaux ? une façon détournée de lui demander son prénom.

Au final, t'es quand même content que cette flemme l'ai frappé. Il est là grâce à cette fameuse flemme, posé à tes côtés, à papoter comme si de rien était, comme s'il ne t'avait pas chopé entrain d'aimer ces dernières publications (tu trouves toujours cela aussi humiliant, même calmé). Tu hoches de la tête comme simple réponse, ne trouvant pas de mot pour compenser la conversation. Pas besoin, il semble le faire pour toi. Il aime parler, t'aimes quand il parle et bizarrement, tu te trouves à apprécier une conversation pourtant si banale, pour une fois. Il a vite lu dans tes pensées, le garçon. Tu devinas donc à ton tour que ce n'était pas la première fois que quelqu'un lui faisait la remarque ou le pensait. En même temps, chaque petits détails vous projetait une certaine vision du brun et c'était loin de projeter l'image du garçon dans un bus à côté d'un mec miteux bien transpirant (ok, c'était probablement le pire des stéréotypes, mais ça restait souvent très vrai). Tu souris à ses mots, le droit civil c'est pas si cool à étudier, mais tes études restent intéressantes et tu lâches pas prise. T'aimes ça, dans le fond. Même si ça a tendance à te bouffer ton temps, ton énergie et tout le reste. Je perds aussi le courage, parfois. Avoues-tu sous une mine assez amusée. Tu portes attention à chaque mots prononcés par le garçon. T'es absorbé, il a toute ton attention. Mise à part tes professeurs, personnes n'a vraiment cette opportunité. Tu perds généralement le fil après quelques minutes, voir secondes selon la personne. Tu t'en fous de pas mal de truc, pour être honnête. Dans ta bulle, tu ne te préoccupes pas de celles des autres. Etant petit, je voulais être marchand de glace. Je devine qu'il y en a de plus ambitieux que d'autres. Marchand de glace parce que tu voyais tout le monde avec une crème glacée dans les mains et que tu trouvais cela délicieux. Certes, tu en avais rarement, mais à chaque fois que tu en recevais une, tu étais heureux pour le reste de la journée. Marchand de glace, c'était le summum du job parfait. Tu reprends une teinte rouge lorsqu'il répond à ta question qui, tu savais, était idiote. Oh. Légèrement gêné, tu hausses les sourcils. Il semble ne pas l'avoir mal prit et c'est tant mieux. Atom, ça a désormais un sens. Du moins, ça en a plus maintenant qu'il a clarifié les choses. Coco et Atom. Les parents ont, en effet, tapé fort. Toi qui pensais que ce n'était que de simples pseudonymes. C'est unique. Continue-t-il en souriant légèrement. Un sourcil se hausse lorsqu'il pose sa question. Il lui demande son prénom. Il se mord la lèvre avant de rapidement répondre. Irvin. Je le trouve pas fameux. . Tes parents. Tu ne fais même plus abstraction à cette erreur que nombreux font. Ta mère a choisi Irvin, mais elle ne t'a jamais dit pourquoi. Un prénom sans histoire.

tu ne peux pas lui en vouloir de penser certaines choses - même s'il ne le dit pas clairement d'ailleurs. tu sais très bien qu'il doit te prendre pour une gosse de riche au fond, juste un gamin qui a jamais rien eu à faire pour avoir ce qu'il voulait. un pourrit gâté. et au fond, t'aimerais bien dire que t'es pas comme ça, ou tu du moins pas autant que certains le pensent. mais t'e sais trop rien. t'es juste comme ça. t'es toi-même. tu te fiches bien de ce qu'il pense au fond, et tu ne t'attardes pas sur le sujet, alors que tu lui demandes ce qu'il fait comme études. le droit. tu trouves ça impressionnant, la quantité de trucs à apprendre, à assimiler. tu sais pas si tu serais capable d'ingurgiter le code pénal tous les jours de la semaine et quelques heures le week-end. alors ouai, tu trouves ça cool comme études. je perds aussi le courage, parfois. tu ris doucement, hochant la tête. normal, n'importe qui aurait envie de se tirer une balle, en droit. mais tu vas passer ta vie à sauver des gens, d'une certaine manière. tu fronces un peu les sourcils. ou peut-être pas. tu t'y connais pas trop en droit hormis les séries que tu regardes de temps à autre sur le sujet. etant petit, je voulais être marchand de glace. je devine qu'il y en a de plus ambitieux que d'autres. tu esquisses un nouveau sourire, te pinçant les lèvres, absorbé par ses paroles, aussi banales soient-elle. tu fermes les yeux quelques secondes. c'pas mal aussi comme projet. t'aurais rafraîchit les étudiants en été. tu secoues la tête. puis, bon, pour être honnête, j'voulais être pirate quand j'étais gamin. tu pouffes de rire et te pinces les lèvres une nouvelle fois. foutue habitude. tu observes les voitures défilées non loin de vous, à la recherche du bus, mais non, toujours aucune trace. comme souvent, en réalité. il ne te semble pas avoir déjà vu un bus à l'heure. tu retiens un petit soupir à cette idée. p'être que tu aurais dû prendre la voiture, tu serais déjà chez toi ... mais tu ne l'aurais pas rencontré et, aussi étrange que ça puisse paraître, t'as l'impression que cette rencontre est importante. et puis vient la question tant attendue à propos de ton prénom. tu ne peux t'empêcher de rire. oh. tu t'amuses de son air un peu gêné face à la situation. tu te mords la lèvre et piétines un peu le sol. c'est unique. tu hoches la tête. tu m'étonnes. j'en ai jamais croisé d'autre dans ma vie. puis bon, j'crois que ma mère avait envie que j'fasse de la physique ... atom, atome, tout ça. tu ajoutes en souriant. t'aimes bien toi, ton prénom. comme dit, il est totalement unique et t'es certain de croiser personne d'autre avec le même prénom que toi. tu lui retournes discrètement la question, cherchant à savoir son prénom, au brun à bouclette. irvin. je le trouve pas fameux. tu penches un peu la tête sur le côté. j'aime bien moi. tu lâches naturellement. t'es pas certain que tu sois bien placé pour dire des trucs comme ça, mais, tant pis. tu retiens un petit soupir. c'est ton bus ? tu demandes, voyant le véhicule arriver à l'horizon. le seul truc dont t'es sûr, c'est qu'en-tout-cas, c'est le tien. tu te pinces les lèvres, tu oses espérer qu'il prenne aussi celui-là. tu réajustes ta sacoche sur ton épaule, t'avançant un peu, non loin de la route, jetant un petit coup d'oeil à boucle d'or - irvin - et lui offrant un sourire.

mais tu vas passer ta vie à sauver des gens, d'une certaine manière. atom n'a pas vraiment tort et en y réfléchissant, tes études deviennent plus motivantes d'une certaine manière. tu as toujours vu dans le droit l'occasion de te faire de l'argent et d'avoir un bon métier. le fait de défendre des personnes n'a jamais été ta première préoccupation. toi, tu voulais avant tout aider ta mère, ta famille. mais, au fond, tu fais une pierre deux coups. t'aides les sweeney et t'aides ces personnes que tu ne connaîtras que le temps d'un jugement et de négociations. certes, ça peut sonner vachement crétin, mais tu ne pensais pas à eux. pas vraiment, du moins. t'as été au delà des sentiments pour passer à de l'égoïsme par amour. t'es compliqué comme garçon. tu hausses les épaules pour simple réponse, n'ayant pas trouvé les mots juste pour lui dire qu'il vient, en quelques sortes, de t'ouvrir les yeux. c'est à cela qu'il a pensé en premier contrairement à toi. il a beau être riche, c'est pas à l'argent que tu pourras encaisser qui lui est venu à l'esprit (et encore heureux, tu l'aurai sûrement oublié. même si tu faisais pareil.) pirate? que tu répètes sur un ton presque moqueur. dans un sens, c'était tout de même mignon. dans l'autre, complètement ridicule. deux idées différentes pour deux personnalités opposées. ça t'allait. intéressant. tu essayes de te rattraper, mais tu sonnes encore plus moqueur. tu ne peux pas faire différemment et dans ton regard, on peut comprendre que t'es désolé de prendre autant de plaisir à sourire face à ses avoeux. il ne semble pas vouloir arranger les choses avec sa comparaison et le fameux jeu de mots de sa mère. c'est pas con, t'y avais pas pensé (puis, t'étais pas vraiment du genre à faire des jeux de mots avec les prénoms, toi). c'est bien pensé venant de ta mère. t'aimes encore les sciences, ça tombe bien. tu souris. voilà, c'est comme ça qu'on se rattrape, irvin. tu te tournes vers lui en haussant les sourcils lorsqu'il avoue bien aimer ton prénom. on a jamais vraiment complimenté ton prénom. c'est la première fois et ça te fait tout bizarre que ça vienne de lui. tu t'y attendais pas, encore une fois. le brun se lève, se rapproche du trottoir et bien vite, tu comprends. il part. c'est lorsqu'il se retourne vers toi qu'une once d'espoir se fait ressentir. c'est pas ton bus, mais tu hoches de la tête. quel idiot. complètement débile. ou..oui. tu lui souris en retour avant de le joindre, attrapant ton sac dans la volée et fourrant tes mains dans tes poches. irvin, t'es qu'un crétin.