Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. — Une soirée de plus à avoir fait la fête, à m’être bourré la gueule comme pas deux. Ouvrant les yeux, je grogne dans ma barbe, un mal de crâne pas possible. Non, décidément, je ne peux pas bouger de mon lit et, heureusement, aujourd’hui je n’ai pas cours. Me levant pour chopper une aspirine sur ma table de nuit, l’avalant rapidement pour enfin me remettre dans mon lit. M’allongeant sur le lit, je pousse un soupire et ferme les yeux, me plongeant dans un sommeil assez léger et agité…Le rêve qui s’en suivit, il me mit vachement mal à l’aise. J’étais sur cette planche de surf, le soleil était en train de se coucher. Deux mains glissent sur mon corps, m’offrant des frissons incontrôlables. Je m’attends à entendre la voix féminine de Laurel, sauf que non, c’est un murmure masculin qui vient résonner à mes oreilles. Je ne suis pourtant pas surpris, laissant ses lèvres se poser le long de mon cou, descendant vers ma clavicule. Je soupire, mon cœur s’accélère, mes tripes se tordent sous l’envie de ses caresses. L’excitation grimpe, la température aussi. Flash, je suis sur la plage, allongée alors que nos corps se collent et que je reconnais Eldon. Ses mains glissent dans mes cheveux, les miennes le long de son dos et là…Je me réveille en sursaut. Le cœur battant dans ma poitrine, je ferme les yeux l’espace de quelques secondes. Non d’un chien, ce rêve, il n’arrête pas de revenir régulièrement et là, ça commence à me gonfler ! Serrant les dents, l’aspirine ayant fait son effet, je saute de mon lit pour enfiler un short et un t-shirt. Bien décidé à me changer les esprits, je quitte la résidence sans un mot pour aller entamer mon footing régulier. Rien de mieux pour effacer de telles images !

Je dois bien avouer que j’ai couru plus que de raisons, laissant le temps s’écouler, s’effondrer pour me retrouver couvert de sueur et les muscles engourdis. C’est transpirant que je retourne vers l’internat, croisant quelques personnes que je salue rapidement avant de rejoindre ma chambre. Enfin, la chambre que je partage avec Eldon et un autre colocataire que je connais pas vraiment…fin, je l’ai pas encore véritablement croisé. Ouvrant la porte, je me fige l’espace de quelques secondes. Eldon est là…merveilleux, moi qui essaye de dégager ce rêve de mon esprit, le principal intéressé rapplique. Me souvenant alors que nous avions prévus de passer la soirée à regarder un film et à nous gaver, je peste intérieurement. « Sorry, j’avais zappé la soirée, j’avais besoin de me défouler. »


 

Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. — Effectivement, nous avions prévue une petite soirée à rien foutre, je n'étais pas au meilleur de ma forme, depuis que j'étais célibataire. Cela me faisais bien drôle d'ailleurs, de ne pas voir Mary tous les matins, prendre notre petit café ensemble et nous diriger dans nos campus, en ayant grande hâte d'être au soir pour nous retrouvez. C'était presque vide, la vie sans sa moitié, je m'en rendais tristement compte. Bon. Je faisais plus de chose pour moi, j'avais plus de temps pour faire des trucs que je faisais pas souvent, du shopping ou des révisions plus poussés. Mais cela ne m'aidais en rien à aller mieux, à reprendre du poil de la bête, mais c'était pas bien évident. Heureusement que je pouvais compter sur quelques personnes, comme toi par exemple, qui était là à me remonter le moral, sans trop en rajouter sur le sujet et d'un côté, c'était pas plus mal. Des soirées entre mecs, j'en avais plus guère fais depuis mon retour ici, après avoir fait mon Road Trip. Ma copine m'avais tellement accaparé, que j'avais pas trop vue mes amis ensuite. Chose vite réglé puisque dorénavant, je ne faisais que mes journées avec eux, ou alors dans mes clubs de sport, dans lesquels je donnais tout ce que j'avais. Fallait bien faire quelque chose, non ?

"C'est rien, de toute façon j'avais zappé, j'avais un test demain et j'avais pas revisé, donc ta le temps de te poser et tout, y'a pas le feu. " Lançais-je alors que tu venais de débarquer dans notre chambre commune. D'un côté, j'appréciais avoir de la compagnie actuellement, autant je pensais me tirer de là une fois que j'aurais finis cette année, pour me prendre un appartement seul ou avec Mary. Quel beau changement de programme tien.. J'en soupire encore.
"Tu veux qu'on prenne quoi ce soir ? On se fait livrer ou on se bouge ?" Demandais-je en levant mes yeux vairons de mon ordinateur, pour t'observer brièvement. Bon, c'est vrai que j'étais un peu casse-pied sur les bords, à pas manger de la malbouffe. Ouais c'était ça être un vrai sportif dans l'âme et en plus faire dans la nutrition. Je faisais tout mon possible pour faire gaffe donc forcément, je savais ce qui se passerais ce soir : T'allais prendre une pizza et des cochonneries et moi je me rabattrais sur des ramens ou quelque chose d'assez light, m'octroyant sans doute une petite douceur histoire de dire. Même si en ce moment, je m'en foutais un peu de mon régime. C'était la déprime alors tant pis.
"Purée t'a fais des cauchemars mecs, ce matin quand je suis parti. T'es vachement expressif dans tes rêves hein." Lançais-je en me moquant gentiment,sans me douter une seule seconde l'origine de tes couinements la nuit. J'aurais vite tût mes mots si j'avais su..

 

Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. — J’aurais préféré ne pas le trouver là, ne pas le croiser. Surtout aujourd’hui…J’ai besoin de reprendre mes esprits l’air de rien, de mettre au clair mes pensées. Non, en réalité, j’ai juste besoin d’effacer ce genre de penser. Je parie que c’est Alessio qui me contamine, étant bisexuel, il a tendance à s’afficher avec des mecs. Voilà ce que ça donne de fréquenter un mec pareil, au final, je me retrouve à fantasmer sur mon propre colocataire. Clairement, Eldon n’a rien à envier à personne. Il a un physique de rêve, une silhouette musclée mais moi, c’est ses yeux que je préfère. Ce regard vairon qui droit toutes les faire craquer, qui doit attirer l’attention de bien des demoiselles. Moi, je ne sais pas trop ce qui les attires. Je suis grand, faisant pratiquement deux mètres, je suis musclé, mais physiquement, je me trouve assez banal. C’est con à dire, mais c’est comme ça. J’ai beau avoir l’air sûr de moi, c’est loin d’être le cas. Je suis perpétuellement en train de me remettre en question, de me demander où sont mes erreurs, où sont mes faux pas. Et si le divorce de mes parents était de ma faute ? Et si, au final, je n’étais pas fait pour être en couple ? Et si j’avais de trop grandes mains ? Et si j’étais pas aussi banal ? Mais oui, je ne montre rien d’autre que de l’assurance, parce que dans mon monde, c’est comme ça qu’on garde la tête hors de l’eau. Sauf que dernièrement, je suis vraiment en train de boire la tasse et, bientôt, je vais finir par me noyer. Purement et simplement. Ainsi, lui aussi avait oublié, tant mieux, je me sentais moins coupable de cette éclipse face à notre soirée entre potes. D’ailleurs, je suis sûr qu’Alessio va encore faire la gueule.

« Ok super, je vais juste prendre une douche, histoire d’être moins puant. » Je souris simplement, essayant de ne rien montrer, de paraître normal. Je sais qu’Eldon traverse une sale période suite à sa rupture, comme beaucoup de couple qui se sépare. Voilà pourquoi, moi, je refuse de m’accrocher, de tomber amoureux. Je ne veux pas me retrouver comme lui, laissé pour compte et finir seul avachi dans un canapé, ruminant ce qui j’ai perdu. Enfin, c’est ce que je me dis, c’est ce dont je me persuade. Me dirigeant vers la salle de bain, je prends une douche rapide et enfile un short et un débardeur noir qui me sert pour dormir. Une fois débarrassé de toute cette sueur et autre, je reviens dans la pièce de vivre et écoute la demande de Eldon. « On va se faire livrer, j’ai plus envie de décoller là…J’ai bien envie d’un chinois ou d’un truc comme ça, enfin, même si je sais que monsieur nutrition va se la jouer diététique. » Je souris avec amusement. Je ne juge pas, non, j’aime juste le taquiner avec ça. Moi, j’adore bouffer tout et n’importe quoi, a vrai dire, je suis un adorateur de la mal bouffe. Je vais me chercher une bière dans le frigo avant de m’affaler dans le canapé, poussant un soupire lasse. C’est alors que là, monsieur me lâche une bombe et j’en viens à rougir, complètement mal à l’aise. Bordel, j’en avais oublié que les murs sont vachement fins ici. Je prends du temps à pouvoir parler sans risquer de bafouiller, cherchant une excuse face à ce rêve que je ne peux clairement pas lui dévoiler. « Un cauchemar non, disons que j’avais la plus belle fille dans mon lit…sauf que, oh, malheur, en me réveillant j’étais juste seul. »

Passant une main dans mes cheveux, j’évite clairement son regard, attrapant la télécommande pour allumer la télévision. « T’as fait quoi de ta journée ? T’es pas resté enfermé au moins. » Ouai, j’essaye de changer de sujet de conversation. M’ouvrant ma bière, je bois une gorgée pour tenter d’occuper mes mains.


 

Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. — Je n'étais pas du tout du même genre qu'Alessio, sa bisexualité me dérangeais un peu, je mentirais un peu en disant autrement. C'étais presque dérangeant de s'imaginer une seconde, que ton colloc pourrait fantasmer sur toi, ou te faire des avances, des petits regard un peu...gênant. Mais dis donc, si je savais le rêve que tu avais fais de moi, je t'aurais jeter un énorme saut d'eau au visage pour calmer tes hormones. Même si tu étais un type franchement mignon, je pouvais pas mentir encore une fois sur la chose, j'étais sur de mon addiction aux filles, même si je faisais clairement une overdose de leurs sublimes courbes, depuis quelques semaines maintenant. Mais je ne faisais pas non plus des rêves érotiques sur mon pote. Enfin, pas encore...

Je te laisse donc filer à la douche, car effectivement, tu n'étais pas particulièrement en bonne tenue pour être pépère dans un canapé à faire le pacha à mes côtés. Je me replonge un peu sur mes cours de nutrition, avant de fermer l'écran de mon ordi, éteignant également ma musique, que j'avais aux oreilles depuis le début de la journée. Effectivement, la musique, je ne pouvais pas passer ma journée sans. Je te laisse donc te servir, ayant déjà la mienne qui était à mes côtés, à moitié entamé. J'avoue que je ne t'avais pas trop attendus pour commencer à boire une bière, c'était presque honteux. Mais tant pis. Je vins m'installer à tes côtés, tout en poussant un petit baillement, étirant mes muscles endolories avant de poser mon regard sur toi, tout en levant les yeux au ciel :
"Arrête un peu vas. Chinois ça me vas, y'a pas que du gras, bah regarde ce que tu veux et j'appelle car je t'avoue que j'ai pas mangé beaucoup ce midi. J'ai eu la flemme de faire quoique ce soit."Avouais-je donc tout en te tendant mon smartphone pour que tu puisses regarder le menu du chinois du coins.
Comme pour répondre à mon affirmation, mon estomac se met à gargouiller, avant donc de pouffer quand je t'entend me parler de filles dans ton lit :
"Ouais bah c'est sur que vue ta motivation à draguer, t'es pas prêt d'en avoir une dans ton lit mon gars." Me moquais-je donc en te donnant un petit coup d'épaule amical.
"J'ai pas fait grand chose, je suis resté ici, j'ai juste été vite fait à la piscine et donner un cours et je suis revenu. J'avais pas vraiment le moral aujourd'hui..." Soufflais-je en posant mon regard sur l'écran.
Effectivement, j'avais recroisé Mary, cela me fichais vraiment mal de la voir. Nous faisions tout pour nous détruire, nous rendre jaloux pour nous faire comprendre les choses. Cela m'affectais donc.
"Ca me tue, elle se paye tellement de ma poire à se trimousser là...bref. Faut que je passe à autre chose sérieux."

Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. — Je ne suis pas prêt à assumer ce genre de chose, encore moins quand ça vient de moi. J’ai toujours aimé les courbes féminies, m’amusant à changer de fille chaque soir, ou encore, à charmer les demoiselles sans jamais promettre monts et merveilles. Je suis pas comme ça, je ne suis pas le beau chevalier qui arrive sur son cheval blanc. Faut pas charrier, je suis plutôt le connard qui s’amuse avec la jouvencelle. Bon, jamais je ne le fais méchamment, sauf quand la personne est désagréable avec moi, ou encore, quand je suis de mauvaise humeur. Chose qui arrive de plus en plus fréquemment. Je vais donc prendre une douche, en profitant pour me rafraichir les idées, pour ne plus penser à ce genre de chose. Je me demande ce que fait mon meilleur ami. Depuis quelques temps, il semble distant et ça me mine le moral. Ce con me manque cruellement, il faut dire que nous étions sans cesse inséparables. Comme deux pots de colle, la preuve, nous étions carrément colocataire et ça semblait même couler de source. Lui et moi, ça date de l’enfance, pour lui, j’incendierais la ville sans scrupules, sans remords. Il est monde double et si je ne passe pas du temps avec lui et bien, j’ai l’impression que mon monde ne tourne pas rond. C’est stupide non ? Heureusement, j’ai rencontré Eldon et lorsque je ne suis pas avec Alessio et bien, je passe du temps avec le blondinet, ce qui veut dire que je passe de plus en plus de temps avec le blondinet. Sortant de la douche, je me laisse aller dans le canapé, écoutant les paroles de mon colocataire totalement déprimer. Putain, j’ai envie de lui botter le cul, de le secouer, de le sortir de sa passe de rupture merdique.

« Ouai, t’as souvent la flemme depuis quelques temps. » Je suis loin de dire ça sur un ton de reproches, non, c’est plus une constatation certaine. Prenant une gorgée de ma bière, attrapant son porte par la même occasion pour observer le menu des chinois dans le coin. Face à ses mots, je roule des yeux en souriant en coin. « Une pause ça fait pas de mal, puis, j’ai déjà une vie sexuelle très active. Heureusement, sinon j’en serais foutrement malheureux. Tiens, tu penses quoi de celui-là ? » Lui rendant son portable, je lui montre le chinois que j’ai en vue, prenant deux bonnes gorgées de ma bière. Je bois ça comme de l’eau, à vrai dire, je bois tellement ces derniers temps que l’alcool est pratiquement devenu de la limonade. Je l’écoute me parler de son ex, de sa journée pas très amusante. Poussant un long soupire, je laisse ma tête tomber en arrière, ma nuque se calant contre le canapé. « Faut que tu passes à autre chose. Ou alors, remets-toi avec elle, mais là tu vas finir en pleine déprime…non, en réalité, tu es déjà en pleine déprime. Pas étonnant que je ne souhaite pas me caser, vu les exemples que j’ai autour de moi. Toi, mes parents…L’amour c’est de la merde en bouteille…Je préfère de loin mes relations sans lendemain. » J’avais dit ça d’un ton assez vaporeux, assez lointain. Redressant légèrement la tête, je tourne la tête vers Eldon, laissant mon regard gris-vert se poser sur lui. « Sérieux Eldon, elle mérite même pas que tu te morfondes comme ça…je parie qu’elle jubile à l’idée que tu souffres et t’es un débile de lui donner raison. Sors, amuses-toi, rencontres des gens. Oh, soyons clairs, ta compagnie m’est très agréable, mais je préférerais que tu ries plutôt que tu t’apitoies sur ta vie sentimentale ratée… »

Je suis franc, ce n’est pas nouveau, ça peut-être une qualité comme un défaut, à voir avec la personne visée. Mais les faits sont là, je dis la vérité et je n’ai pas peur de l’exposer. Puis, cette meuf, je lui exploserais bien une bouteille sur la gueule. Je sais pas trop pourquoi…


 

Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. —En effet, j'étais un véritable légume. Je ne savais pas trop pourquoi j'agissais de la sorte, c'était stupide. Ma fois, l'amour ne s'expliquait pas. C'était une belle chose mais c'était aussi la pire des choses qu'il soit, cela rendait heureux comme cela faisait souffrir,cela faisait le bien comme le mal. Comment un sentiment aussi fort pouvait devenir d'un coup,totalement contradictoire ? Totalement changeant ? Difficile à dire, mais bon. En cet instant,je n'avais que la foi de tomber amoureux prochainement,limite si cela n'arrivais plus, tant pis.
Je comprenais un peu tes propos, quand tu me prenais en exemple dans toute cette histoire mais bon.Il fallait pas non plus être défaitiste de la sorte. Tu devais te faire ta propre expérience, vivre des souffrances comme des pures moments de bonheur.
"Mouais. Vas bientôt y avoir des compétitions de surf, cela m'occupera et je ferrais moins la marmotte dans sa tanière, t'inquiète. Tant mieux alors si t'a une vie sexuelle active, même si tu te caches j'ai l'impression, j'ai jamais vue de fille partir de la chambre, coquin vas. " Lançais-je d'un ton taquin,tout en reprenant le portable de tes doigts, les frôlant légèrement par l'occasion. Un geste anodin mais qui pourrait être tellement pire, qui pouvait faire basculer ce moment de simple amitié en autre chose,mais...pour l'instant je pensais plus à oublier Mary. J'observe donc le menu que tu me proposes et acquiesce :
"Ça me vas totalement. Bon note ce que tu veux, et j'appelle. Tu payeras la prochaine soirée "Dis-je en sortant ma carte bleue, pour déjà m'occuper de tout. Je baille légèrement, passant une main dans mes cheveux. J'écoute tes propos , me crispant quand même. Je n'aimais pas trop ce que tu disais.Pourquoi me remettre avec Mary ? C'était un peu stupide. La suite était bien meilleur toutefois. Je sais que tu as raison sur ce coup.
"Je sais bien Esté, mais quand même quoi. J'allais la demander en fiançailles cette fille quoi.Alors bon,c'est pas évident encore. Mais j'avoue que je songe trop à elle, elle mérite pas ça. C'est difficile de passer outre après autant de temps avec cette personne. Mais bref, parlons d'autre chose veux-tu ? " Soufflais-je en étant un peu mal de parler de ça. Vraiment, ce sujet était encore tabou pour moi, j'arrivais pas à digérer la pilule, je n'arrivais pas à comprendre comment on pouvait faire cela a une personne qu'on, soit-disant, aimait.
"Bon, hormis ça. C'est quand que tu m'autorises à t'entrainer au surf ? Ça se dis sportif alors j'aimerais bien voir si c'est vrai " Riais-je en te pinçant légèrement le bras, pour te taquiner un peu. 

Les rêves sont souvent plus réalistes qu'on ne le pense. — Discrétion…Un mot que je commence à perdre de vue, enchaînant fille sur fille sans jamais m’en mordre les doigts. Je me complais dans mon ignorance, je me complais dans mes conneries. Je ne cesse de m’enfoncer dans mes idioties, préférant demeurer aveugle et insouciant. L’amour est d’une brutalité écrasante et je refuse de sentir ce poids sur mes épaules, je n’ai pas la carrure qu’il faut pour ça. Oui, physiquement j’ai beau être assez athlétique, mentalement je suis loin de prôner la force et l’indépendance. Je suis comme un enfant qui veut demeurer dans sa bulle de solitude, qui préfère sombrer seul qu’accompagner. Car oui, là est tout le souci, je suis en train de couler dans les bas-fonds et tirer une autre personne avec moi ne m’est pas spécialement permis. Un divorce, une sexualité qui commence à me titiller, des parents qui ne cessent de se tirer dans les pattes…Comment pourrais-je rester la tête haute dans ces moments-là ? Même Alessio n’a plus droit à la parole, me renfrognant comme un enfant gâté, je ne parle même plus de mes soucis à mon meilleur ami. Il est dans la merde, comme moi, je le vois frôler le sol un peu plus chaque jour sans en connaître les raisons. Dès que je tente de lui parler monsieur détourne la conversation, comme je sais le faire, comme il sait également si bien le faire. Alors oui, voire les autres souffrir à cause de l’amour, ça ne me donne définitivement pas envie de me caser. Peut-être qu’un jour je finirais le cœur en vrac, la tête retournée, mais ce n’est sûrement pas pour aujourd’hui. La personne qu’il me faut ne s’est pas encore présentée, me laissant choisir qui mettre dans mont lit pour une nuit ou deux. Face à ses paroles, je détourne légèrement les yeux, prenant un air détaché.

« Je ne me caches pas, je préfère éviter de ramener mille filles dans ma chambre…Du coup, généralement, on va dans la sienne. Mais bon, si tu veux entendre mes ébats, promis, je ramènerais des filles ici. Pour ce qui est du surf, fais donc ça, ça ne pourra te faire que du bien. » Lorsque ses doigts frôlent les miens, reprenant le téléphone, je me crispe comme un arc. Un frisson vient me frapper la peau, parcourant mon échine de haut en bas dans une sensation perturbante. Secouant la tête de façon positive, je préfère ne pas répondre, notant ce que je souhaite manger ce soir sur un bout de papier. L’écoutant parler de sa Mary, je me retiens de lever les yeux au ciel, sachant que ça pourrait être très mal interpréter. Pourtant, là, de suite, j’ai envie de lui faire bouffer la table à cette demoiselle en détresse…Peut-être devrais-je penser à la noyer ? Alessio pourrait potentiellement m’aider, il a toujours été pour me donner un coup de main dans mes actes criminels…d’accord, je parle de meurtre là, mais je suis sûr que mon meilleur ami me suivrait quand même. « Oui, parlons d’autre chose, histoire de passer une bonne soirée et pas finir avec un Eldon en larme en train de renifler comme un cochon… » Je souris sournoisement en tournant les yeux vers lui, lui faisant un petit clin d’œil au passage. Tout ça, c’est pour masquer, cacher, éviter de compromettre ce qui se passe en moi. Face à sa proposition, je pouffe de rire. « Je vais devoir porter une combinaison moule fesse ? Quoi que, l’idée est plaisante, je suis sur que je serais sexy dans cette combinaison…Mais bon, je sais pas mais, tu vas devoir reprendre les bases avec moi…Et me traîner sur la plage aussi ! »

Me recalant dans le canapé, je bois une gorgée de ma bière, détournant les yeux pour éviter de soutenir son regard trop longtemps. Jouant avec mon téléphone, je fais en sorte d’y mettre toute mon attention…comme quoi, merci la technologie !